La Suède vote avec les nationalistes mieux placés que jamais

En passe selon les sondages d'atteindre une deuxième place inédite, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), longtemps paria sur la scène politique, est désormais en position d'aider la droite à revenir au pouvoir. (AFP)
En passe selon les sondages d'atteindre une deuxième place inédite, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), longtemps paria sur la scène politique, est désormais en position d'aider la droite à revenir au pouvoir. (AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

La Suède vote avec les nationalistes mieux placés que jamais

  • Première femme cheffe du gouvernement suédois depuis sa prise de fonctions en novembre dernier, la sociale-démocrate sortante Magdalena Andersson jouit de la plus forte confiance des électeurs pour rester à son poste
  • La campagne a été dominée par des thèmes favorabes à l'opposition de droite: criminalité et règlements de compte meurtriers entre gangs, problèmes d'intégration, flambée des factures énergétiques...

STOCKHOLM: Une droite prête à revenir au pouvoir en s'appuyant pour la première fois sur l'extrême droite, la gauche sortante qui cherche "quatre ans de plus": la Suède vote dimanche pour des élections qui s'annoncent très serrées.

En passe selon les sondages d'atteindre une deuxième place inédite, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), longtemps paria sur la scène politique, est désormais en position d'aider la droite à revenir au pouvoir.

Première femme cheffe du gouvernement suédois depuis sa prise de fonctions en novembre dernier, la sociale-démocrate sortante Magdalena Andersson jouit de la plus forte confiance des électeurs pour rester à son poste, loin devant son rival conservateur du parti des Modérés, Ulf Kristersson.

Mais la campagne a été dominée par des thèmes favorabes à l'opposition de droite: criminalité et règlements de compte meurtriers entre gangs, problèmes d'intégration, flambée des factures énergétiques...

"L'inflation s'est envolée tout comme la criminalité et les fusillades, et ce sont des facteurs qui devraient bénéficer à l'opposition de droite, mais pour l'instant c'est très très serré", note Patrik Öhberg, professeur de sciences politiques à l'Université de Göteborg.

Les deux probables nouvelles alliances (sociaux-démocrates, Verts, parti de Gauche et parti du Centre côté gauche; Modérés, chrétiens-démocrates, libéraux et SD pour les droites) sont à touche-touche.

Selon les derniers sondages, très fluctuants, la "constellation" de gauche obtiendrait entre 49,1% et 50,1%, contre 49,2% à 49,9% pour la droite/extrême droite.

Les précédentes élections de 2018 avaient débouché sur une longue crise politique, avec quatre mois pour former au forceps un gouvernement minoritaire mené par les sociaux-démocrates.

«Enorme bascule»

"Cette fois-ci, on peut dire qu'une des deux constellations va avoir une majorité, (mais) impossible de deviner laquelle sur la base des sondages", estime Jan Teorell, professeur en sciences politiques à l'université de Stockholm.

La fin progressive de l'isolement des SD, et l'émergence du parti comme possible première formation de l'union des droites sont "une énorme bascule pour la société suédoise", souligne Anders Lindberg, éditorialiste au quotidien de gauche Aftonbladet.

Héritier d'un groupe néonazi à sa formation à la fin des années 80, le parti végétait à 1% il y a encore moins de 20 ans et n'est entré au Parlement qu'en 2010.

Avec un discours anti-immigration couplé à la défense de l'Etat-providence traditionnel, il a su conquérir les classes ouvrières, les retraités et les peu qualifiés, principalement chez les hommes, en surfant sur les importantes arrivées migratoires en Suède (près de 500.000 depuis dix ans, soit environ 5% de la population).

"La criminalité, l'immigration occupent le devant de la scène, là où quand on regarde l'Histoire, les élections suédoises ont toujours été sur l'Etat-providence, l'économie, l'emploi. C'est un mouvement tectonique", observe M. Lindberg.

Quarante-huit personnes ont été tuées par arme à feu dans le pays depuis le début de l'année, dans une guerre des gangs qui ternit l'image du pays nordique.

Un des derniers débats entre Mme Andersson et M. Kristersson les a vu promettre d'agir à une mère d'une fille de 12 ans tuée il y a deux ans par une balle perdue.

La Suèce, engagée dans un délicat processus d'adhésion à l'Otan et qui va prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier, est gouvernée depuis huit ans par les sociaux-démocrates, premier parti du pays depuis les années 1930.

En dix mois aux manettes après que son précédesseur Stefan Löfven a quitté la vie politique, Magdalena Andersson a réussi à relancer son camp. Avec un slogan "notre Suède peut mieux faire" et un chant "Quatre ans de plus".

"Beaucoup lui font confiance comme Première ministre, y compris chez ceux qui ne pensent pas voter pour les sociaux-démocrates", souligne Jan Teorell.

Alors qu'une adhésion à l'Otan était jusque-là une ligne rouge et un repoussoir pour les sociaux-démocrates, elle a convaincu son camp que l'invasion russe de l'Ukraine justifiait une candidature express de la Suède, restée hors des alliances militaires depuis deux siècles.

«Echec»

Six ans après le tour de vis de son parti sur l'immigration, elle a encore durci le ton sur l'intégration, reconnaissant un "échec" dans de nombreux quartiers et affiché une ligne anti-ghettos en refusant l'émergence de "Somalitown".

Dans les derniers sondages, les "S" sociaux-démocrates sont crédités d'entre 26,4% et 29,5%, autour de leur plus bas historique de 28,3% en 2018. Ils devancent les SD (19,8% à 21,0%) et les Modérés (16,2% à 18,0%).

Une deuxième défaite en quatre ans condamnerait le chef des Modérés Ulf Kristersson. Une victoire lui ouvrirait le poste de Premier ministre, mais avec une extrême-droite en position de force.

"Si le SD était devant, je ne pense pas qu'ils pourraient entrer au gouvernement car les autres partis (de droite) ne veulent pas", pronostique Jan Teorell. "Mais ils se vendront plus cher".


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.