Le monde pleure la reine Elizabeth, Charles III s'adresse aux Britanniques

De Joe Biden à Vladimir Poutine en passant par Emmanuel Macron, le pape François, le footballeur Pelé ou le rockeur Mick Jagger, les hommages ont été unanimes pour Elizabeth II (Photo, AFP).
De Joe Biden à Vladimir Poutine en passant par Emmanuel Macron, le pape François, le footballeur Pelé ou le rockeur Mick Jagger, les hommages ont été unanimes pour Elizabeth II (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Le monde pleure la reine Elizabeth, Charles III s'adresse aux Britanniques

  • La mort de la souveraine, qui avait limité les apparitions depuis une nuit à l'hôpital en octobre 2021 ouvre une période de deuil national,
  • Elizabeth II laisse aussi un grand vide, tant elle était aimée des Britanniques qui pour beaucoup n'avaient connu qu'elle sur le trône

LONDRES: Le Royaume-Uni entre dans une nouvelle ère: le nouveau roi Charles III doit s'adresser vendredi à ses sujets, en deuil après la mort d'Elizabeth II qui a provoqué une immense vague d'émotion dans le monde.

La disparition de la souveraine de 96 ans, décédée jeudi dans sa résidence écossaise de Balmoral après 70 ans de règne, a ouvert une période de deuil pour le pays.

Elizabeth II laisse aussi un grand vide, tant elle était aimée des Britanniques qui pour beaucoup n'avaient connu qu'elle sur le trône. Durant toute sa vie, elle avait su préserver la monarchie en dépit des crises.

Les défis sont considérables pour Charles qui devient roi à 73 ans, avec une popularité bien plus faible que sa mère et que son héritier, le prince William.

Il hérite d'un royaume qui broie du noir face à la grave crise économique et sociale et à l'unité fissurée par le Brexit, aux velléités d'indépendance et aux tensions communautaires en Ecosse et Irlande du Nord, et aux soubresauts politiques avec l'arrivée à Downing Street d'un quatrième Premier ministre en six ans.

À Balmoral auprès de sa mère lorsqu'elle s'est éteinte "paisiblement" jeudi après-midi, rejoint au fil de la journée par ses trois frères et soeur ainsi que ses deux fils, le nouveau souverain va rentrer à Londres vendredi.

Premier message télévisé

Si le déroulé des prochains jours, préparé depuis des années, doit encore être confirmé par le palais, les grandes lignes en sont connues. Une fois rentré à Londres avec Camilla désormais reine consort, le nouveau roi va s'adresser pour la première fois aux Britanniques à la télévision, dans un message enregistré à l'avance et diffusé dans la soirée.

Il doit aussi s'entretenir avec la Première ministre Liz Truss, dont l'intronisation mardi par Elizabeth II a constitué le dernier acte constitutionnel d'une vie dédiée jusqu'au bout à son rôle.

Charles était devenu beaucoup plus présent ces derniers mois, remplaçant de plus en plus souvent, avec son fils aîné William, sa mère en raison de ce que le palais avait qualifié de problèmes de mobilité.

Il s'est exprimé une première fois jeudi soir dans un communiqué pour faire part de la "très grande tristesse" de sa famille après le décès "d'une souveraine chérie et d'une mère bien aimée: je sais que sa perte sera profondément ressentie dans tout le pays, les royaumes et le Commonwealth, ainsi que par d'innombrables personnes dans le monde entier", a-t-il ajouté.

96 coups de canon

Dans la journée, 96 coups de canon seront tirés de plusieurs endroits dans le pays et les cloches de Saint-Paul, l'abbaye de Westminster et au château de Windsor vont retentir.

Charles III doit être ensuite proclamé officiellement roi samedi par le conseil de succession, réuni au palais de Saint-James à Londres.

De Joe Biden à Vladimir Poutine en passant par Emmanuel Macron, le pape François, le footballeur Pelé ou le rockeur Mick Jagger, les hommages ont été unanimes pour Elizabeth II.

"Je me sens très triste, j'ai l'impression que ma grand-mère est morte", réagit Tonnie Cunningham, 35 ans, interrogée par l'AFP dans les rues de Londres.

"C'est la seule monarque que j'aie jamais connue", observait Margaret Caselton, 75 ans, "extrêmement triste".

Deuil national

La mort de la souveraine, qui avait limité les apparitions depuis une nuit à l'hôpital en octobre 2021 ouvre une période de deuil national, jusqu'à ses funérailles dans une dizaine de jours.

Charles aura fort à faire pour préserver l'attachement des Britanniques à la monarchie, institution que certains jugent dépassée mais dont Elizabeth II avait su maintenir le prestige.

La reine était à sa mort cheffe d'État de 15 royaumes, de la Nouvelle-Zélande aux Bahamas, qu'elle a parcourus au fil de son règne, toujours vêtue de tenues assorties, souvent de couleurs vives. Dans les ex-colonies britanniques restées des royaumes, des critiques s'expriment sur le passé colonialiste, et les velléités républicaines se renforcent.

La défunte souveraine est omniprésente dans la vie des Britanniques, présente sur les billets de banque et les timbres, qui vont devoir changer de visage.

Des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées pour l'apercevoir, pour la dernière fois, au balcon du palais de Buckingham pour son jubilé de platine début juin, célébrations de ses 70 ans de règne.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.