BEYROUTH: Le ministère libanais des Télécommunications a demandé au ministère des Finances une avance de trésorerie pour prévenir les répercussions de la grève de ses employés qui a débuté la semaine dernière.
Cet arrêt de travail a entraîné des interruptions des services de réseau fixe, de téléphonie mobile et d'Internet pour des millions de citoyens libanais. Des services de base dans les hôpitaux ainsi que dans les installations sécuritaires et militaires ont également été perturbés.
Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a demandé une avance de trésorerie d'environ 200 milliards de livres libanaises (soit 7,14 millions de dollars) sur les réserves budgétaires de 2022. Il reste à obtenir la signature du ministre des Finances et celle du Premier ministre.
Cette demande de fonds vise à répondre aux demandes des employés de la société publique de télécommunications Ogero.
Selon Elie Zeitouni, président du syndicat d'Ogero, les salariés demandent une augmentation de l'indemnité de transport et de l'aide sociale.
«Nous sommes du côté du peuple et n'avons pas l'intention de lui faire du mal», a déclaré Zeitouni. «Cependant, nous ne suspendrons pas la grève avant que le ministre des Télécommunications ne réponde, jeudi, à notre demande d'augmentation de salaires.»
D'un autre côté, la grève des juges se poursuit également depuis une semaine. Elle perturbe les poursuites publiques et paralyse le travail des services de sécurité.
Les employés de l'État ne se sont pas rendus dans leurs bureaux toute la semaine parce que leurs salaires – qui ont perdu leur valeur en raison de l'effondrement économique – ne couvrent plus les frais de transport.
Le ministère des Finances a demandé aux différents ministères de revoir leurs recettes. Une réunion se tiendra jeudi pour décider de l'aide requise pour les forces de sécurité, le secteur de l'éducation, le système judiciaire et les institutions publiques, a indiqué le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar.
Sur un autre registre, dans un discours prononcé devant ses partisans dimanche soir, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a décrit le président Michel Aoun comme étant «le président le plus faible de l'histoire du Liban».
Aoun «a sacrifié son peuple et sa nation pour servir ses propres intérêts», a dit Geagea. «Nous voulons un président qui défie la dure réalité de notre quotidien».
«Nous voulons un président qui s'oppose à la contrebande, aux contrebandiers, aux propriétaires des usines de captagon au Liban et à tous ceux qui les couvrent et les protègent», a-t-il ajouté.
Les députés des Forces du changement, quant à eux, ont exigé l'élection d'un nouveau président. Ils ont affirmé dans une conférence de presse que la scène politique actuelle au Liban avait «détruit la souveraineté de l'État, anéanti les rapports avec les nations arabes et impliqué le pays dans des problèmes extérieurs».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com