Jean Paul Ier, éphémère «pape au sourire», béatifié à Rome

Cette photo d'archive prise début octobre 1978 montre le corps du pape Jean-Paul Ier exposé après sa mort le 28 septembre 1978 au Vatican. (Photo de l'AFP)
Cette photo d'archive prise début octobre 1978 montre le corps du pape Jean-Paul Ier exposé après sa mort le 28 septembre 1978 au Vatican. (Photo de l'AFP)
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

Jean Paul Ier, éphémère «pape au sourire», béatifié à Rome

  • Pendant son court pontificat, Jean Paul Ier, vu comme un homme de consensus, a réussi à imprimer un style plus simple dans sa manière d'être pape
  • Très sensible à la pauvreté, il avait aussi affirmé l'importance de donner un «salaire équitable» à tous

CITE DU VATICAN : Son règne de 33 jours fut l'un des plus brefs de l'histoire de la papauté: Jean Paul Ier, pontife éphémère mort en 1978, est béatifié dimanche à Rome par le pape François.

Des milliers de personnes sont attendues sur la place Saint-Pierre pour la messe de béatification - étape précédant la canonisation et le fait de devenir «saint» - du «pape au sourire», qui avait déjà été déclaré «vénérable» en 2017.

Dernier pape italien, Albino Luciani, populaire et proche du peuple, avait succédé à Paul VI en août 1978, à l'âge de 65 ans. Mais il est décédé 33 jours et six heures plus tard, des suites d'un infarctus.

Aux premières heures du 29 septembre 1978, une religieuse avait découvert son corps sans vie, assis dans son lit avec ses lunettes sur le nez et quelques feuilles dactylographiées dans les mains. Aucune autopsie n'a cependant été menée pour confirmer les causes de sa mort.

L'annonce de son décès a été entourée de nombreuses incohérences et fausses informations et a même alimenté la théorie d'un assassinat par empoisonnement, car le nouveau souverain pontife souhaitait mettre de l'ordre dans les affaires de l'Eglise, et en particulier dans les malversations financières au sein de la banque du Vatican.

Cette «hypothèse du complot» a été renforcée par «une communication calamiteuse» du Vatican à l'époque, souligne auprès de l'AFP Christophe Henning, journaliste et auteur du livre «Petite vie de Jean Paul Ier».

Comme lui, de nombreux spécialistes ont remis en question cette hypothèse, estimant qu'elle est davantage basée sur un ensemble de coïncidences que sur des éléments tangibles.

Dans un livre publié en 2017 et préfacé par le N.2 du Vatican, Mgr Pietro Parolin, la journaliste italienne Stefania Falasca, qui a activement soutenu le dossier de béatification et de canonisation de Jean-Paul Ier, avait également tordu le cou à ces rumeurs.

- «Amical avec tout le monde» -

Né en 1912 dans le nord de l'Italie au sein d'une famille ouvrière très modeste, Albino Luciani, docteur en théologie fait patriarche de Venise, avait été créé cardinal par Paul VI en 1973.

Pendant son court pontificat, Jean Paul Ier, vu comme un homme de consensus, a réussi à imprimer un style plus simple dans sa manière d'être pape.

Il a défendu l'opposition de l'Église à l'avortement et à la contraception, tout en engageant une réforme interne. Très sensible à la pauvreté, il avait aussi affirmé l'importance de donner un «salaire équitable» à tous.

D'une «grande simplicité», doté d'une «forte fibre pastorale», il a «humanisé la fonction (papale) et simplifié tout ce qui était protocolaire», explique à l'AFP Christophe Henning.

Sœur Margherita Marin, qui assistait Jean Paul Ier dans les appartements pontificaux, se souvient d'un homme «amical avec tout le monde».

«Il traitait ses collaborateurs avec beaucoup de respect, en s'excusant de les déranger. Je ne l'ai jamais vu montrer de l'impatience envers qui que ce soit», s'est remémoré la religieuse vendredi lors d'une conférence de presse.

La reconnaissance des vertus héroïques précède une béatification, laquelle exige un miracle. Il faut ensuite un second miracle, validé par le Vatican, pour être «canonisé» et obtenir le statut de «saint».

Le miracle attribué à Albino Luciani est la guérison inexpliquée, en 2011 à Buenos Aires, d'une fillette de 11 ans qui était mourante mais se serait rétablie grâce aux prières du prêtre local invoquant Jean Paul Ier.

Parmi les papes récents, les Italiens Jean XXIII (1958-1963) et Paul VI (1963-1978) ainsi que le Polonais Jean-Paul II (1978-2005) ont été canonisés.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.