Les trésors sous-marins de l'Arabie saoudite attirent les plongeurs

Les experts en plongée sous-marine estiment que l'Arabie saoudite est une destination unique (Photo, Arab News).
Les experts en plongée sous-marine estiment que l'Arabie saoudite est une destination unique (Photo, Arab News).
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

Les trésors sous-marins de l'Arabie saoudite attirent les plongeurs

  • «Le tourisme de tout type a un avenir prometteur dans le Royaume, mais il doit s'accompagner d'une campagne de sensibilisation en faveur de la protection des océans»
  • La scène de la plongée sous-marine du Royaume a été transformée par les récentes réformes sociales permettant aux femmes saoudiennes de faire de la plongée sans restrictions

RIYAD: L'Arabie saoudite est peut-être célèbre pour ses dunes de sable et ses chaînes de montagnes, mais elle abrite également un environnement moins connu et totalement différent — un environnement frais, silencieux, kaléidoscopique et grouillant de vie animale et végétale.

Il s'agit du monde sous-marin de la zone côtière du Royaume, qui est en train de devenir rapidement une destination mondiale pour la plongée sous-marine, avec une augmentation simultanée du nombre de plongeurs saoudiens.

Mais malgré toutes ses merveilles et sa beauté, la plongée sans formation adéquate peut être dangereuse, voire fatale. 

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L'équipement complet, en particulier la combinaison, la bouteille d'oxygène, le régulateur de respiration, le masque et les palmes, peut coûter plus de 4 000 riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,27 euro), mais il est possible de le louer dans l'un des nombreux centres de plongée qui ont vu le jour ces dernières années (Photo, Arab News).

 

PADI, l'association professionnelle des instructeurs de plongée, une organisation mondiale basée en Californie, propose des formations et des certifications. Cette association est active dans le Royaume depuis des décennies.

Raul Ausemestre, un maître instructeur membre de PADI, basé à Riyad et ayant 20 ans d'expérience de la plongée, explique le processus de certification.

«La première partie concerne la révision des connaissances, c'est-à-dire qu’il s’agit de l'aspect théorique», a-t-il déclaré à Arab News. «Cette partie est composée de neuf chapitres avec un test à la fin, qui est soit un test écrit, soit en ligne.»

EN BREF

• Le coût total de la formation et de la certification se situe entre 2 000 et 3 000 riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,27 euro).

• La scène de la plongée sous-marine du Royaume a été transformée par les récentes réformes sociales permettant aux femmes saoudiennes de faire la plongée sans restriction.

Il a poursuivi: «Ensuite, vous êtes qualifié pour passer à la formation en eau confinée dans une piscine, où vous apprenez un total de 24 compétences, notamment le montage de votre équipement de plongée, la familiarisation avec le détendeur respiratoire et la manière de retirer votre équipement, etc.»

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Récifs coralliens au large de la côte en Arabie Saoudite (Photo, Arab News).

«Une fois que vous avez terminé la formation en milieu confiné, vous passez à la formation et aux tests en milieu ouvert, soit à Djeddah sur la côte ouest, soit à Alkhobar dans la province orientale. Il s'agit de quatre plongées sur deux jours, où l'on met à nouveau en pratique ces 24 compétences, à moins de 60 pieds de profondeur», a indiqué Ausemestre.

«Il existe une formule indiquant combien de minutes vous pouvez rester à une certaine profondeur et vous devez respecter cette limite afin d’éviter le mal de décompression (également appelé maladie des caissons). Si vous allez trop en profondeur et que vous remontez trop vite, il y a un risque de formation de bulles d'air dans votre sang ou même dans votre cerveau, ce qui est potentiellement mortel. De nos jours, les calculs sont automatisés sur un ordinateur de plongée, que l'on porte au poignet comme une montre», a-t-il clarifié.

Le coût total de la formation et de la certification se situe entre 2 000 et 3 000 riyals saoudiens.

L'équipement complet, en particulier la combinaison, la bouteille d'oxygène, le régulateur de respiration, le masque et les palmes, peut coûter plus de 4 000 riyals saoudiens, mais il est possible de le louer dans l'un des nombreux centres de plongée qui ont vu le jour ces dernières années.

La scène de la plongée sous-marine du Royaume a été transformée par les récentes réformes sociales permettant aux femmes saoudiennes de faire de la plongée sans restrictions. Cela a été une aubaine pour Noura, qui refuse de donner son nom de famille.

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Récifs coralliens au large de la côte en Arabie Saoudite (Photo, Arab News).

«Je suis fascinée par la plongée sous-marine depuis l'enfance car plusieurs membres de ma famille étaient des plongeurs qualifiés», a avoué Noura à Arab News. «De plus, j'ai toujours aimé nager et faire du snorkeling, donc la plongée était une progression naturelle.»

Elle a souligné: «J'ai obtenu ma certification de plongée en 2016, mais jusqu'à il y a quelques années, je ne pouvais pas sortir sur un bateau sans un compagnon masculin — frère, père ou mari — donc j'étais limitée à la plongée depuis la terre ferme. C'était assez frustrant pour moi, car je voulais aller voir certaines des épaves et des récifs coralliens plus au large de la côte. Maintenant, je suis libre de faire tout cela.»

«Mon expérience la plus incroyable en tant que plongeuse a eu lieu à Djeddah. Je suis allée plonger avec une amie et il n'y avait personne d'autre dans l'eau.»

Noura a indiqué: «C'était la saison des amours des pieuvres et c'était la première fois que je voyais une pieuvre dans son habitat naturel. Il y en avait deux qui faisaient une danse et changeaient de couleurs. C'était une démonstration fascinante de ce qu'elles pouvaient faire avec leur corps et un moment unique dont nous étions témoins.»

Jusqu'à présent, l'Arabie saoudite a été épargnée par le tourisme de masse qui a marqué les côtes de l'Égypte et de la plupart des pays méditerranéens. Ses eaux côtières restent transparentes, avec de nombreux environnements marins vierges.

Les récifs situés à proximité de Yanbu, sur la côte de la mer Rouge, et autour des îles Farasan, plus au sud, sont particulièrement spectaculaires, avec du corail multicolore et une abondance d'espèces marines, dont des requins pour la plupart bénins, des rascasses, des raies Manta et même des baleines de temps en temps.

La plongée dans le Royaume a également un but plus sérieux. Une équipe d'archéologues marins fouille actuellement une épave d'origine égyptienne datant du XVIIIe siècle dans la mer Rouge, qui contient un magot d'environ 2 000 objets de vaisselle en céramique, tandis qu'Ausemestre a dirigé un groupe de géologues dans le cadre d'une étude du paysage sous-marin et de la vie qu'il contient, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et la Jordanie.

Mais ce pic d'activité humaine sous-marine risque d'endommager le tissu sensible de la vie marine, menaçant les qualités qui font de l'Arabie saoudite une destination de plongée unique.

Medylene Ocampo, qui ne savait même pas nager lorsqu'elle est arrivée des Philippines, son pays natal, au Royaume, et qui est ensuite devenue coordinatrice de plongée au sein de RDA Divenet, un organisme de formation qualifié par PADI et basé à Riyad, met en garde contre l'explosion attendue du tourisme en Arabie saoudite, qui pourrait mettre en péril ses écosystèmes marins.

«Le simple fait de toucher ou de marcher sur une croissance de corail peut potentiellement la détruire et beaucoup de plongeurs novices ne le comprennent pas», a affirmé Ocampo à Arab News. «Le tourisme de tout type a un avenir prometteur dans le Royaume, mais il doit s'accompagner d'une campagne de sensibilisation en faveur de la protection des océans.»

«C'est formidable de voir la croissance de l'intérêt pour la plongée, mais je veux aussi voir plus de protection dédiée à l'environnement marin», a signalé Noura.

Elle a décrit la croissance du nombre de personnes intéressées par ce sport comme «une belle chose» qui contribue également à la protection du monde sous-marin.

«Les plongeurs sont investis dans ce monde», a-t-elle soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Hezbollah dit recourir à de nouvelles armes dans ses attaques contre Israël

Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
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  • Le Hezbollah, selon l'analyste militaire Khalil Helou, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars»
  • Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël

BEYROUTH, Liban : Le puissant Hezbollah libanais a eu recours ces dernières semaines à de nouvelles armes dans son conflit avec Israël, dont un drone capable de lancer des missiles avant d'exploser en attaquant ses cibles.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah armé et financé par l'Iran affirme attaquer des objectifs militaires principalement dans le nord d'Israël à partir du sud du Liban, où il est fortement implanté, pour soutenir le mouvement islamiste palestinien.

- Drones et missiles -

Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël.

Il a publié une vidéo montrant le drone volant vers un site où se trouvent des chars, avant de lancer deux missiles puis d'exploser contre sa cible.

C'est la première fois que le mouvement annonce l'utilisation d'une telle arme depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers.

L'armée israélienne a déclaré que trois soldats avaient été blessés dans l’explosion d'un drone à Metoulla.

Selon le Hezbollah, la charge explosive du drone pèse entre 25 et 30 kilos.

L'importance de cette arme, explique à l'AFP l'analyste militaire Khalil Helou, un général de brigade à la retraite, réside dans sa capacité à lancer l'attaque depuis l'intérieur du territoire israélien.

Le Hezbollah, selon lui, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars».

- Missiles iraniens -

Mercredi, le mouvement libanais a annoncé avoir lancé des «drones d'attaque» contre une base militaire proche de Tibériade dans le nord d'Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

C'est la première fois selon des experts qu'il cible un objectif en profondeur du territoire israélien.

Ces dernières semaines, le Hezbollah a aussi annoncé avoir utilisé simultanément dans une seule attaque contre des sites ou des convois militaires israéliens, des drones explosifs et des missiles guidés.

Il a aussi eu recours à des «missiles guidés» et à des missiles iraniens de type Burkan, Almas et Jihad Moughniyé, du nom d'un commandant du Hezbollah tué par Israël en 2015 en Syrie.

Mais, dit M. Helou, le Hezbollah continue d'utiliser en premier lieu dans ses attaques, des missiles antichars Kornet, qui ont une portée entre 5 et 8 kilomètres.

Le missile antichars russe Konkurs fait également partie de son arsenal et peut échapper au système de défense antimissiles israélien Dôme de fer.

- «Guerre d'usure» -

Le Hezbollah, qui possède un énorme arsenal, a maintes fois annoncé disposer de plusieurs armes et missiles avancés capables d'atteindre Israël en profondeur.

Le 5 avril, son secrétaire général Hassan Nasrallah avait affirmé que le mouvement n'avait «pas encore employé ses principales armes» dans la bataille.

Depuis octobre 2023, le Hezbollah et Israël testent leurs méthodes d'attaque et leurs tactiques militaires, estiment des analystes.

Mais selon M. Helou, le mouvement libanais «ne veut pas élargir le cercle de la guerre. Il s'agit d'une guerre d'usure» dans laquelle il tente de pousser l'armée israélienne à mobiliser davantage de soldats à sa frontière nord et de la dissuader de «lancer une attaque d'envergure au Liban».

 


Israël: tiraillements au sommet de l'Etat sur fond de «bataille décisive» à Rafah

Cette photo diffusée par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avec des soldats près d'un obusier d'artillerie automoteur lors d'une visite à une position le long de la frontière avec la bande de Gaza près de Rafah. (Photo de l'armée israélienne / AFP)
Cette photo diffusée par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avec des soldats près d'un obusier d'artillerie automoteur lors d'une visite à une position le long de la frontière avec la bande de Gaza près de Rafah. (Photo de l'armée israélienne / AFP)
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  • La bataille de Rafah à peine lancée, le ministre de la Défense Yoav Gallant a le 15 mai pressé Benjamin Netanyahu de préparer l'après-Hamas, soulignant que «la fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique»
  • Faute de trouver un remplaçant au Hamas qu'Israël considère comme terroriste, celui-ci ne pourra être vaincu, avertissent les experts

JÉRUSALEM : Des dissensions sont apparues au sommet de l'Etat israélien autour du scénario de l'après-guerre dans la bande de Gaza, au moment où le gouvernement affirme y mener la «bataille décisive» pour anéantir le mouvement palestinien Hamas.

En entrant dans le 8e mois de guerre, l'armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations au sol à Rafah, localité adossée à la frontière égyptienne à la lisière sud de la bande de Gaza, où se cachent, selon elle, les derniers bataillons du Hamas.

Mais, la bataille à peine lancée, le ministre de la Défense Yoav Gallant a le 15 mai pressé Benjamin Netanyahu de préparer l'après-Hamas, soulignant que «la fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique», s'opposant publiquement au Premier ministre qui peu avant avait écarté «toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza» avant que «le Hamas soit anéanti».

«Une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement», a martelé M. Gallant, indiquant clairement qu'il s'opposerait à ce que la bande de Gaza soit placée sous administration civile ou militaire israélienne et sommant M. Netanyahu de déclarer que ce ne sera pas le cas.

Ces propos ont suscité la colère de ministres du gouvernement, parmi lesquels les ministres des Finances Bezalel Smotrich et de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, chefs de deux petits partis d'extrême-droite, acteurs-clé de la coalition gouvernementale, qui ont appelé au départ de Gallant.

- «Prix à payer» -

«Avec les critiques de Gallant (...) des réelles fissures sont apparues au sein du cabinet de guerre israélien», estime sur X Colin P. Clarke, directeur de recherche au centre de réflexion Soufan Group.

Et, avertissent les experts, faute de trouver un remplaçant au Hamas qu'Israël considère comme terroriste, celui-ci ne pourra être vaincu.

«Sans alternative pour remplir le vide, le Hamas continuera de prospérer», indique à l'AFP Mairav Zonszein, analyste de l'International Crisis Group (ICG).

«Si le Hamas est laissé seul dans Gaza, bien sûr, il apparaîtra ici et là et l'armée israélienne sera contrainte de courir partout», abonde Emmanuel Navon, professeur à l'université de Tel-Aviv.

Les Etats-Unis, principal soutien militaire d'Israël, pressent aussi M. Netanyahu d'éviter d'être englué, après le conflit, dans une interminable campagne de contre-insurrection. Washington a estimé fin mars qu'une «Autorité palestinienne redynamisée» pouvait jouer un rôle pour «créer les conditions d'une stabilité à la fois en Cisjordanie et dans Gaza», territoires palestiniens toujours considérés comme occupés au regard du droit international.

Une idée balayée par M. Netanyahu, pour qui l'Autorité palestinienne (AP), chassée de Gaza en 2007 par le Hamas et qu'il accuse de «soutenir» et «financer le terrorisme», n'est «certainement pas» une option pour diriger la bande de Gaza.

Pour Yoav Gallant, «le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux».

«C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël» car «l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire» d'Israël ces prochaines années et «le prix à payer serait un bain de sang (...) ainsi qu'un lourd coût économique», a-t-il estimé.

- Combats «acharnés» -

La guerre a été déclenchée par l'attaque sanglante menée par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Et alors qu'Israël dit avoir entamé la «bataille décisive» de Rafah, les soldats israéliens affrontent à nouveau depuis le 12 mai des combattants du Hamas dans le nord du territoire.

L'armée avait pourtant proclamé en janvier avoir «achevé le démantèlement de la structure militaire» du Hamas dans le nord. Elle admet désormais mener, à Jabaliya, ses combats «peut-être les plus acharnées» dans cette zone depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre.

Un signe que «l'anéantissement» du Hamas, un des objectifs de la guerre, n'est peut-être pas si proche. Quant aux espoirs caressés d'une trêve négociée au Caire avec le Hamas, ils se sont évanouis avec le début des opérations dans Rafah.

L'accord de trêve «est dans une impasse totale» et «Israël fait semblant qu'il y a des progrès», explique Mme Zonszein. Les tiraillements au sommet de l'Etat, «plus les désaccords avec les Etats-Unis et le refus de l'Egypte de laisser passer de l'aide» depuis l'offensive israélienne à Rafah, «tout cela commence à faire beaucoup», ajoute-t-elle.

 


Des enfants parmi les victimes alors que les forces israéliennes intensifient leurs attaques contre le Hezbollah

Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
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  • Le Sud-Liban est confronté à une « escalade de la violence », déclare un vétéran de l'armée à Arab News
  • L'ambassade des Etats-Unis se joint aux appels à élire un nouveau président libanais pour « unir la nation »

BEYROUTH : Deux enfants d'une famille de réfugiés syriens ainsi qu’un combattant du Hezbollah ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes ayant touché une zone située à plus de 30 km à l'intérieur de la frontière sud du Liban.

Les frappes israéliennes ont ciblé les villages de Najjariyeh et Addousiyeh, tous deux situés au sud de la ville côtière de Saïda, tuant des enfants et un combattant du Hezbollah qui conduisait un camion pick-up au moment de la frappe.

En riposte à ces raids, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes en direction de la Haute Galilée, la Galilée occidentale, du bassin de la Galilée et du Golan.

Les médias israéliens ont rapporté que 140 roquettes avaient été tirées vers le nord du pays.

CONTEXTE

Le Hezbollah a échangé des tirs transfrontaliers avec les forces israéliennes presque quotidiennement depuis l'attaque du Hamas au sud d'Israël, le 7 octobre,ce qui a déclenché la guerre à Gaza,depuis déjà  huit mois.

Les tensions entre les forces israéliennes et le Hezbollah ont atteint un niveau critique avec des attaques de drones menées en profondeur dans le territoire libanais et le nord d'Israël.

Le général à la retraite Khaled Hamadé de l'armée libanaise a mis en garde contre une « escalade vers des violences plus graves dans le sud du Liban ».

Le Hezbollah insiste pour conditionner un cessez-le-feu dans le sud du Liban à la fin des hostilités dans la bande de Gaza.

Contrairement à la situation dans la bande de Gaza, aucune initiative n'est prise pour arrêter les affrontements entre Israël et le Hezbollah, selon Hamadé.

Dans un communiqué, le Hezbollah a revendiqué avoir visé la base logistique Tsnobar d'Israël dans le Golan avec 50 roquettes Katyusha en réponse à la frappe sur Najjarieh.

Selon les médias israéliens, des salves de roquettes ont visé des bases militaires à Katzrin et des zones au nord du lac de Tibériade.

Deux personnes ont été blessées dans des explosions de roquettes à Karam bin Zamra dans la Haute Galilée, ont ajouté les médias.

Les caméras de surveillance à Najjarieh ont capturé un drone israélien suivant un camion pick-up alors que le conducteur, nommé Hussein Khodor Mehdi, tentait de s’enfuir.

Le premier missile lancé par le drone a raté sa cible, mais un second a frappé le camion, le mettant en feu et tuant son conducteur. Trois passants ont également été blessés.

Le Hezbollah a déclaré que Mehdi, 62 ans, était un « martyr sur la route de Jérusalem ».

La radio de l'armée israélienne a affirmé que la victime était un commandant de haut rang dans l'armée de l'air du Hezbollah et que les chasseurs de l'armée avaient visé des infrastructures du Hezbollah à Najjarieh.

La deuxième frappe aérienne a touché une salle de congrès et une usine de ciment, blessant plusieurs membres d'une famille de réfugiés syriens. Deux enfants, Osama et Hani Al-Khaled, sont décédés des suites de leurs blessures.

Le Hezbollah a revendiqué avoir visé le site militaire d'Al-Raheb avec l'artillerie et les positions israéliennes à Al-Zaoura avec une salve de roquettes Katioucha.

Selon une source sécuritaire, les dernières cibles du Hezbollah comprenaient des ballons de surveillance près de Tibériade et à Adamit en Galilée.

Tôt vendredi, le Hezbollah a attaqué le nouveau quartier général du 411e Bataillon d'Artillerie au Kibboutz Jaatoun, à l'est de Nahariyya, à l’aide de drones en réponse à la mort de deux combattants du Hezbollah, Ali Fawzi Ayoub, 26 ans, et Mohammed Hassan Ali Fares, 34 ans, la veille.

Dans son sermon du vendredi, cheikh Mohammed Yazbek, chef du Conseil de la charia du Hezbollah, a déclaré que le groupe menait « sa guerre féroce dans le nord de la Palestine, pourchassant l'ennemi, aveuglant ses opérations d'espionnage et franchissant les lignes rouges, tout en traquant ses soldats dans leurs cachettes jusqu'à ce que la guerre à Gaza prenne fin ».

L'ambassade des États-Unis au Liban a lancé une mise en garde concernant le conflit à la frontière sud et la vacance présidentielle dans le pays.

L'élection d'un président est cruciale pour garantir la participation du Liban aux discussions régionales et aux futurs accords diplomatiques concernant sa frontière méridionale, a souligné l'ambassade.

Le Liban « a besoin et mérite un président capable d’unir la nation, de donner la priorité au bien-être de ses citoyens et de former une coalition large et inclusive pour restaurer la stabilité politique et mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires », a ajouté le communiqué.

Les ambassadeurs d'Égypte, de France, du Qatar, d'Arabie saoudite et des États-Unis au Liban ont publié cette semaine une déclaration mettant en garde contre « la situation critique à laquelle est confronté le peuple libanais et les répercussions difficiles à gérer sur l'économie et la stabilité sociale du Liban en raison du retard pris dans la mise en œuvre des réformes nécessaires ».