Après un été sur le front des incendies, les pompiers revendiquent

Un pompier monte la garde pour surveiller un incendie près de Saint-Magne, dans le sud-ouest de la France, le 11 août 2022. (Photo, AFP)
Un pompier monte la garde pour surveiller un incendie près de Saint-Magne, dans le sud-ouest de la France, le 11 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

Après un été sur le front des incendies, les pompiers revendiquent

Un pompier monte la garde pour surveiller un incendie près de Saint-Magne, dans le sud-ouest de la France, le 11 août 2022. (Photo, AFP)
  • «Cet été, on s'est pris une gifle: il va falloir réagir. Le réchauffement climatique impose de revoir nos plans d'action», pose Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France
  • La FNSPF espère obtenir les moyens de financer l'achat de nouveaux camions citernes et voir augmenter les capacités aériennes de la sécurité civile, qui dispose aujourd'hui de 19 bombardiers d'eau

PARIS: Recrutements, camions neufs, financements... Après un été sur le front des feux de forêt, les sapeurs-pompiers de France demandent effectifs et moyens supplémentaires pour faire face à un risque d'incendie désormais généralisé qui s'ajoute à un quotidien déjà chargé. 

"Cet été, on s'est pris une gifle: il va falloir réagir. Le réchauffement climatique impose de revoir nos plans d'action", pose Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). 

Pendant l'été, jusqu'à 10 000 sapeurs-pompiers par jour ont été mobilisés par les incendies qui ont ravagé 62 000 hectares de forêt, de la Gironde au Jura en passant par le Finistère et le Maine-et-Loire. Un record de la plus grande surface brûlée à ce stade de l'année depuis le début des données satellitaires en 2006, selon le système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS). 

"Les feux sont là mais notre activité de secours continue, donc il faut pouvoir assurer la ressource en personnel, qui n'est pas extensible", affirme dans le Sud-Est le capitaine Cédric Faure, 49 ans, pompier volontaire en Ardèche, où plus de 2 500 hectares sont partis en fumée cet été. 

La caserne de Lille-Bouvines (Nord) est, elle aussi, "en sous-effectif": "Il manque trois professionnels jour et nuit dans le centre de secours", constate l'adjudant-chef Jacky Maniez, pompier professionnel depuis 23 ans. 

Pour étoffer les rangs, la FNSPF demande le recrutement "dès que possible" des "presque 1 000" lauréats des concours de pompiers professionnels qui n'ont pas encore été embauchés et de 50 000 volontaires supplémentaires "d'ici 2027", explique Grégory Allione. 

De nouveaux camions et avions  

Mais si "dans les zones urbaines, il n'y a pas de problème de recrutement de pompiers volontaires, en revanche c'est plus difficile dans les zones rurales ou retirées", constate le lieutenant-colonel Michel Santamaria, président de l'Union départementale des sapeurs-pompiers du Vaucluse. 

Plusieurs syndicats, comme le Spasdis CFTC et la CGT, regrettent par ailleurs que le système actuel "repose bien trop souvent sur les volontaires", qui représentent déjà plus des trois quarts des 250 000 sapeurs-pompiers français, et appellent plutôt à un "recrutement massif" de professionnels. 

Pour réfléchir au "modèle de prévention et de lutte contre les incendies", Emmanuel Macron doit réunir en septembre l'ensemble des acteurs des départements concernés par les feux de l'été. 

La FNSPF espère notamment obtenir les moyens de financer l'achat de nouveaux camions citernes et voir augmenter les capacités aériennes de la sécurité civile, qui dispose aujourd'hui de 19 bombardiers d'eau. 

"La flotte actuelle a été conçue pour permettre de répondre aux feux dans les Landes et en Gironde au printemps puis dans le Sud de la France et en Corse en été. Aujourd'hui, des avions doivent pouvoir être opérationnel sur tout le territoire", explique Grégory Allione. 

Si historiquement les départements du Sud pouvaient compter sur ceux du Nord pour les épauler pendant la saison des feux de forêt, ces derniers "sont dorénavant aussi occupés chez eux", poursuit-il. 

Réorganisation « durable »

"On a eu de la chance (cet été, nldr) de ne pas avoir d'autres sinistres majeurs en même temps que les nôtres et de pouvoir concentrer les forces. Mais demain ?", interroge le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers de Gironde, durement touchée cet été par deux feux qui ont détruit en tout plus de 28 000 hectares de pinède. 

En visite dans ce département au mois d'août, Emmanuel Macron avait estimé que la France devrait se doter de "davantage" d'avions de lutte contre les incendies et avait appelé à "redéployer une stratégie industrielle" pour construire ces appareils. 

Il faudra cependant compter "trois à quatre ans" avant toute livraison, selon le commandant Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile. 

"Les discussions de la rentrée visent à élaborer un plan de réorganisation durable pour les années à venir, pour répondre à un risque globalisé. Il y aura des réponses immédiates et d'autres qui prendront plus de temps à se mettre en place", ajoute M. Jouassard. 

L'Assemblée des départements de France (ADF) a par ailleurs annoncé déployer une mission de terrain dans les zones sinistrées pour faire remonter, d'ici la mi-septembre, les besoins des pompiers et élaborer des propositions d'urgence sur leur financement. 

La FNSPF, la Conférence nationale des services d'incendie et de secours (CNSIS) et l'Association nationale des directeurs de Sdis (ANDSIS) demandent que la part de la taxe sur les assurances qui finance les Sdis soit doublée "dès à présent, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023". 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.