L’Iran saisit brièvement 2 drones maritimes américains en mer Rouge sur fond de tensions

Sur cette capture vidéo de la télévision d’État iranienne, des marins de la marine iranienne jettent un drone américain par-dessus bord en mer Rouge, le jeudi 1er septembre 2022. (télévision d’État iranienne via AP)
Sur cette capture vidéo de la télévision d’État iranienne, des marins de la marine iranienne jettent un drone américain par-dessus bord en mer Rouge, le jeudi 1er septembre 2022. (télévision d’État iranienne via AP)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

L’Iran saisit brièvement 2 drones maritimes américains en mer Rouge sur fond de tensions

  • Le destroyer iranien Jamaran a saisi les deux drones avant de les relâcher, selon la télévision d’État. Cet incident est le deuxième de ce type survenu ces derniers jours
  • Un responsable militaire américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a identifié les drones saisis comme étant des Saildrone Explorers

DUBAÏ: La marine iranienne a saisi deux drones maritimes américains en mer Rouge avant de les relâcher vendredi, selon des responsables. Il s’agit du dernier incident maritime impliquant la nouvelle flotte de drones de la marine américaine au Moyen-Orient.

La télévision d’État iranienne a diffusé des images provenant, selon elle, du pont du destroyer Jamaran de la marine iranienne, où des marins portant des gilets de sauvetage ont examiné deux Saildrone Explorers. Ils en ont jeté un par-dessus bord alors qu’un autre navire de guerre était visible au loin.

Selon la télévision d’État, la marine iranienne a trouvé jeudi «plusieurs navires d’espionnage sans équipage abandonnés sur les routes maritimes internationales. Après deux avertissements adressés à un destroyer américain pour éviter d’éventuels incidents, le Jamaran a saisi les deux navires», indique la chaîne. «Après avoir sécurisé la voie navigable internationale, l’escadron naval n°84 a relâché les navires dans une zone sûre. La marine américaine a été sommée d’éviter de répéter des incidents similaires à l’avenir», ajoute-t-elle.

Un responsable militaire américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat pour discuter de l’incident avant que l’armée ne fasse une déclaration officielle, a identifié les drones saisis comme étant des Saildrone Explorers. Ces drones sont disponibles à la vente et utilisés par divers clients, notamment des scientifiques, pour surveiller les eaux libres.

Deux destroyers américains en mer Rouge, ainsi que des hélicoptères de la marine américaine, ont répondu à l’incident, précise le responsable. Ils ont contacté le destroyer iranien par radio et ont suivi le navire jusqu’à ce qu’il libère les drones vendredi matin, poursuit-il. «Nous les avons en notre possession», affirme le responsable. «Nous poursuivons nos opérations dans toute la région.»

Cet incident est le deuxième de ce type survenu ces derniers jours, alors que les négociations entre Téhéran et les puissances mondiales concernant l’accord sur le nucléaire sont en suspens.

L’incident précédent, qui s’est produit dans le golfe Arabique, impliquait la Garde révolutionnaire paramilitaire de l’Iran, et non sa marine régulière. La Garde a remorqué un Saildrone Explorer avant de le relâcher alors qu’un navire de guerre américain le suivait. L’Iran avait critiqué la marine américaine pour avoir diffusé une vidéo «hollywoodienne» de l’incident, mais elle a fait de même vendredi pour l’incident de la mer Rouge.

La 5e flotte a lancé sa Task Force 59 sans équipage l’année dernière. Les drones utilisés par la marine américaine comprennent des drones de surveillance aérienne ultra-endurants, des navires de surface comme le Sea Hawk et le Sea Hunter et des drones sous-marins plus petits qui ressemblent à des torpilles.

La zone de responsabilité de la 5e flotte inclut le crucial détroit d’Ormuz, l’étroite embouchure du golfe Arabique par laquelle transite 20% de tout le pétrole. Elle s’étend également jusqu’à la mer Rouge, près du canal de Suez, la voie navigable d’Égypte menant à la Méditerranée, et du détroit de Bab el-Mandeb, au large du Yémen.

Ces dernières années, la région a connu une série d’attaques maritimes. Au large du Yémen, dans la mer Rouge, des drones chargés d’explosifs et des mines laissées à la dérive par les Houthis ont endommagé des navires au cours de la guerre qui dure depuis des années dans ce pays. Près des Émirats arabes unis et du détroit d’Ormuz, des pétroliers ont été saisis par les forces iraniennes. D’autres ont été attaqués lors d’incidents que la marine américaine attribue à l’Iran.

Ces attaques sont survenues environ un an après la décision prise en 2018 par le président de l’époque, Donald Trump, de se retirer unilatéralement de l’accord sur le nucléaire iranien, dans lequel les sanctions contre Téhéran ont été levées en échange d’une limitation drastique de son enrichissement d’uranium.

Les négociations visant à relancer l’accord sont désormais en suspens. Vendredi, les États-Unis ont émis des doutes sur la dernière réponse écrite de l’Iran concernant les négociations. L’Iran enrichit aujourd’hui de l’uranium à un niveau plus proche que jamais de la qualité militaire, alors que des responsables laissent ouvertement entendre que Téhéran pourrait fabriquer une bombe nucléaire s’il le souhaite. L’Iran soutient que son programme est pacifique, bien que les nations occidentales et les inspecteurs internationaux affirment que Téhéran avait un programme nucléaire militaire jusqu’en 2003.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Egypte annonce travailler avec les médiateurs en vue d'une trêve à Gaza

Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit. (AFP)
Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne
  • Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable"

GAZA: L'Egypte a annoncé mardi travailler avec le Qatar et les Etats-Unis en vue d'un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la plus grande ville du territoire palestinien.

Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit.

"Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe", a affirmé M. Netanyahu, interrogé lors d'une interview sur la chaîne de télévision internationale I24 News, à l'heure où l'armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de son offensive afin de vaincre le Hamas, qui avait déclenché la guerre en attaquant Israël le 7 octobre 2023.

De précédents appels israéliens et américains à une évacuation sous la contrainte des Gazaouis ont été vivement rejetés par la communauté internationale et par les Palestiniens.

Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne, pendant qu'à l'étranger, les appels se multiplient pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien.

Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable", appelant à agir de manière "urgente" pour y mettre fin.

"Nouvelle proposition" 

Dans ce contexte, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré mardi que Le Caire travaillait "activement" avec Doha et Washington pour tenter de remettre sur les rails un projet de cessez-le-feu de 60 jours.

"L'objectif principal est de revenir à la proposition initiale: instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans conditions et sans restrictions de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza", a ajouté le ministre.

Le Hamas a confirmé dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi qu'une délégation dirigée par son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, était arrivée au Caire en vue de discussions avec l'Egypte pour "mettre fin à la guerre à Gaza" et "faciliter l'entrée de l'aide humanitaire" notamment.

Après une trêve de deux mois rompue à la mi-mars, de nouvelles négociations indirectes menées à Doha par les trois pays médiateurs avaient échoué en juillet.

Selon une source palestinienne ayant connaissance du dossier, "les médiateurs sont en train de formuler une nouvelle proposition d'accord global de cessez-le-feu", prévoyant la libération, "en une seule fois", de tous les otages.

Les otages n'ont pas été mentionnés dans le communiqué du Hamas.

"Le sol tremble" 

A Gaza, la Défense civile a annoncé mardi la mort de 33 Palestiniens tués par des frappes israéliennes.

"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n'ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Israël avait annoncé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, située dans le nord du territoire, et de camps de réfugiés voisins, sans fournir de calendrier.

Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


La Défense civile fait état d'une intensification des raids à Gaza-ville

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération. (AFP)
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération. (AFP)
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  • Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a précisé M. Bassal
  • "L'occupation utilise tous types d’armes dans cette zone — bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles", a-t-il affirmé

GAZA: La Défense civile à Gaza a fait état d'une intensification des bombardements israéliens sur la ville de Gaza ces derniers jours et annoncé la mort de 24 Palestiniens mardi à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 22 mois de guerre.

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération.

"Pour le troisième jour consécutif, l'occupation israélienne intensifie ses bombardements" sur la ville de Gaza, située dans le nord du territoire affamé et assiégé, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a précisé M. Bassal.

"L'occupation utilise tous types d’armes dans cette zone — bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles", a-t-il affirmé.

Selon M. Bassal, au moins 24 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens à travers la bande de Gaza mardi, dont plusieurs dans la ville éponyme.

"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n’ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Israël fait face à des critiques croissantes concernant son offensive dévastatrice dans le territoire palestinien, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël contrôlait désormais militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza et des secteurs du centre du territoire.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

Quarante-neuf otages restent aux mains du Hamas et de son allié du Jihad islamique à Gaza - dont 27 déclarés morts par l'armée - sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre.

Cette attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Gaza au cœur d’un échange entre le prince héritier saoudien et la Première ministre italienne

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman s'est entretenu mardi par téléphone avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni pour discuter de la coopération bilatérale et des moyens de la renforcer dans divers secteurs. (SPA/File Photo)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman s'est entretenu mardi par téléphone avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni pour discuter de la coopération bilatérale et des moyens de la renforcer dans divers secteurs. (SPA/File Photo)
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  • Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est entretenu mardi par téléphone avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est entretenu mardi par téléphone avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ils ont examiné les développements dans la bande de Gaza, notamment les répercussions sécuritaires et humanitaires, et ont souligné la nécessité d’efforts internationaux pour mettre fin à l’escalade, atténuer les conséquences du conflit et protéger les civils.

Ils ont également abordé les relations entre l’Arabie saoudite et l’Italie ainsi que les moyens de les renforcer, a ajouté la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com