Sri Lanka: retour imminent du président déchu Gotabaya Rajapaksa

Les bureaux du Premier ministre au Sri Lanka, pris d’assaut par des manifestants après la fuite du président aux Maldives (photo, AFP)
Les bureaux du Premier ministre au Sri Lanka, pris d’assaut par des manifestants après la fuite du président aux Maldives (photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 septembre 2022

Sri Lanka: retour imminent du président déchu Gotabaya Rajapaksa

  • M. Rajapaksa disposait d'un visa de 90 jours pour rester en Thaïlande, mais il a choisi de rentrer avec sa femme, un garde du corps et un autre assistant
  • Démissionnaire à mi-chemin de son mandat de cinq ans, M. Rajapaksa, 73 ans, a perdu l'immunité que lui garantissaient ses fonctions

COLOMBO : L'ancien président déchu du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, devrait mettre fin à son exil en Thaïlande, s'apprêtant à un retour imminent sur l'île, a déclaré vendredi à l'AFP un haut-responsable de la Défense.

«Il a vécu dans un hôtel thaïlandais en prisonnier virtuel et était désireux de rentrer», a déclaré à l'AFP ce responsable, qui a requis l'anonymat, ajoutant: «on nous dit qu'il rentrera très tôt samedi».

«Nous venons de créer une nouvelle division de sécurité pour le protéger après son retour samedi», a poursuivi le responsable, «l'unité est composée d'éléments de l'armée et de commandos de la police.»

M. Rajapaksa disposait d'un visa de 90 jours pour rester en Thaïlande, mais il a choisi de rentrer avec sa femme, un garde du corps et un autre assistant, a indiqué le fonctionnaire.

La constitution sri-lankaise garantit des gardes du corps, un véhicule et un logement aux anciens présidents.

Des défenseurs des droits de l'homme ont déclaré se réjouir de son retour et qu'ils allaient oeuvrer pour son arrestation «pour les crimes qu'il a commis».

«Nous allons pouvoir le faire traduire en justice», a déclaré à l'AFP Tharindu Jayawardhana, porte-parole de l'Association des jeunes journalistes du Sri Lanka.

- «rouvrir les enquêtes» -

«Nous avons déjà demandé à l'inspecteur général de rouvrir les enquêtes criminelles qui ont été mises de côté» lorsqu'il est devenu président, a ajouté le porte-parole. «Nous avons listé 21 affaires le visant».

Démissionnaire à mi-chemin de son mandat de cinq ans, M. Rajapaksa, 73 ans, a perdu l'immunité que lui garantissaient ses fonctions. Il pourrait en conséquence être poursuivi en justice.

M. Rajapaksa, qui avait renoncé à sa citoyenneté américaine pour se présenter aux élections présidentielles en 2019, est également poursuivi en Californie pour son rôle présumé dans le meurtre du journaliste Lasantha Wickrematunge et la torture de prisonniers tamouls.

La police a déployé des agents en civil en plus des gardes armés dans une résidence gouvernementale à Colombo qui lui est attribuée. La sécurité de son domicile privé a également été renforcée, ont indiqué des responsables.

Le pays de 22 millions d'habitants est ravagé depuis des mois par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, faute de devises pour financer les importations.

- «prospérité et splendeur» –

Gotabaya Rajapaksa, élu en 2019 en promettant «des horizons de prospérité et de splendeur», a vu sa cote de popularité se réduire au fur et à mesure que la crise s'aggravait.

Il a fui l'île le 13 juillet, quatre jours après l'assaut de sa résidence officielle par des dizaines de milliers de manifestants exaspérés par des mois de privations.

L'île d'Asie du Sud a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril.

Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi une aide conditionnelle de 2,9 milliards de dollars pour assainir ses finances. Le conseil d'administration du FMI doit encore ratifier l'accord.

«C'est une étape importante dans l'histoire de notre pays», a déclaré le président Ranil Wickremesinghe, successeur de M. Rajapaksa.

«Les débuts seront difficiles», a-t-il ajouté, «seul notre engagement compte à présent, car nous devons non seulement atteindre les objectifs fixés, mais aussi les dépasser».

M. Rajapaksa, tenu pour responsable par la population de la faillite économique du pays, a été confronté à plusieurs mois d'agitation et de manifestations sous ses fenêtres réclamant son départ, avant de prendre la fuite à l'étranger, à bord d'un avion militaire.

Il s'était d'abord réfugié aux Maldives, puis à Singapour où il a annoncé sa démission.

Son visa de 28 jours ayant expiré sans reconduction possible, il se trouve depuis en Thaïlande, où les autorités locales lui ont demandé de ne pas sortir de son hôtel pour des raisons de sécurité, le maintenant pratiquement en état d'arrestation.

Mi-août, par l'intermédiaire de Basil, son frère cadet et ancien ministre des Finances, Gotabaya Rajapaksa avait demandé au président Wickremesinghe de prendre des dispositions pour qu'il puisse rentrer en sécurité sur l'île.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.