A Brest, les coraux d'eau froide à l'épreuve du réchauffement climatique

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Publié le Vendredi 02 septembre 2022

A Brest, les coraux d'eau froide à l'épreuve du réchauffement climatique

  • Ces coraux "madrepora oculata" seront maintenus sous pression dans des équipements appelés Abyss box
  • Pour lire l'avenir des coraux, la première étape était d'imaginer une opération de prélèvements à 1.000 mètres de profondeur, et les remonter à la surface tout en conservant la pression et la température de leur environnement d'origine

BREST: Accosté en rade de Brest, le navire Thalassa décharge une cargaison hors norme: des seaux pressurisés contenant des coraux d'eau froide, dont la réaction au réchauffement climatique va être scrutée par les scientifiques de l'Ifremer.

Mercredi à l'aube, scientifiques, marins et techniciens de la campagne ChEReef 2022 (Characterization and Ecology of cold-water coral Reefs) ramenaient après quinze jours de mer ces animaux, prélevés dans un canyon classé Natura 2000 situé à 800 mètres de profondeur et 12 heures de navigation du continent dans le Golfe de Gascogne.

"L'impact du changement climatique sur la croissance de ces coraux" sera étudié à l'Océanopolis dans le cadre du projet Ardeco, développe Dominique Barthélémy, conservateur en charge du milieu vivant dans ce centre national de culture scientifique dédié à l'océan implanté à Brest.

Ces coraux "madrepora oculata" seront maintenus sous pression dans des équipements appelés Abyss box, souligne-t-il.

"Les coraux d'eau froide ont un rôle fonctionnel important pour tout le système profond car de nombreuses espèces viennent s'y nourrir, et ce sont des pièges à carbone", explique Lenaick Menot, chercheur en écologie benthique (l'étude du fond des océans) à l’Ifremer et co-chef de la campagne.

"Ils sont menacés par la pêche (le chalutage de fond NDLR) et probablement par le changement climatique" s'inquiète-t-il.

Leur valeur scientifique n'a d'égale que la précaution extraordinaire avec laquelle le personnel débarque à quai la quinzaine de seaux renfermant les coraux.

Le CO2 acidifie les mers

Soumis au réchauffement et à l'acidification de l'océan, "les coraux seront probablement les premiers à souffrir" selon le scientifique.

"L'océan est un piège pour le CO2 atmosphérique qui acidifie l'eau de mer, et empêche les coraux de secréter leur squelette calcaire" qui a également tendance à se dissoudre.

Pour lire l'avenir des coraux, la première étape était d'imaginer une opération de prélèvements à 1.000 mètres de profondeur, et les remonter à la surface tout en conservant la pression et la température de leur environnement d'origine.

L'Ifremer a utilisé pour cela le sous-marin Victor, un bijou de technologie de près de 5 tonnes pouvant descendre jusqu'à 6.000 mètres.

"Le plus compliqué, c'était de lutter contre le courant et surveiller que le lest et les câbles ne frottent pas sur la falaise" se remémore Luc Tailliez, l'un des pilotes et responsable technique de Victor.

Pouvant supporter 600 bars de pression (soit 600 kg par centimètre carré), il est piloté depuis la surface par deux techniciens reliés au sous-marin par un câble.

Les bras mécaniques du robot, actionné à distance à l'aide de caméras, venaient saisir les coraux pour les disposer dans de petits aquariums pressurisés placés dans un panier, afin de conserver les coraux à 100 bars et 10 degrés quelles que soient les conditions extérieures.

Une première mondiale.

Survie menacée

Mis à l'abri à l'Océanopolis, les coraux seront bouturés pour être placés dans des caissons pressurisés de la taille d'un petit extincteur reproduisant également le courant et la nourriture auxquels ils sont habitués.

"L'un de ces caissons sera exposé au public" assure Dominique Barthélémy, qui précise que "cela fait partie des missions de sensibilisation du public de l'Océanopolis qui souhaite inciter ses visiteurs à mieux protéger l'environnement".

M. Menot conclut : "On va les soumettre à deux scénarios de changement climatique, une augmentation de température de deux degrés, une acidification de l'eau de 0.2 unité, ce que prédisent les modèles du GIEC à horizon 2100. Si elles doivent plonger pour trouver l'eau froide dont elles ont besoin, leur survie est probablement menacée par le réchauffement".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.