Dans une Argentine sous le choc, manifestations massives contre l'attentat de Kirchner

Par dizaines de milliers, les Argentins ont manifesté vendredi dans plusieurs villes, sous le choc de la tentative d'assassinat jeudi de la vice-présidente Cristina Kirchner. (Photo, AFP)
Par dizaines de milliers, les Argentins ont manifesté vendredi dans plusieurs villes, sous le choc de la tentative d'assassinat jeudi de la vice-présidente Cristina Kirchner. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 03 septembre 2022

Dans une Argentine sous le choc, manifestations massives contre l'attentat de Kirchner

Par dizaines de milliers, les Argentins ont manifesté vendredi dans plusieurs villes, sous le choc de la tentative d'assassinat jeudi de la vice-présidente Cristina Kirchner. (Photo, AFP)
  • Selon des images de plusieurs télévisions, l'homme a pointé une arme de poing vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu'aucun coup de feu ne parte
  • L'homme a été identifié comme Fernando André Sabag Montiel, 35 ans, de nationalité brésilienne mais de mère argentine et de père chilien

BUENOS AIRES: Par dizaines de milliers, les Argentins ont manifesté vendredi dans plusieurs villes, sous le choc de la tentative d'assassinat jeudi de la vice-présidente Cristina Kirchner, qui a suscité une vague de condamnations internationales, et généré dans le pays des appels à la tempérance en politique.

"Assez de haine !" clamaient des pancartes brandies à Buenos Aires, dans la manifestation la plus massive dans la capitale depuis longtemps. Le jour avait été décrété férié par le président Alberto Fernandez, qui a qualifié l'attentat contre l'ex-cheffe de l'Etat (de 2007 à 2015) de "fait d'une énorme gravité, le plus grave survenu depuis que notre pays a retrouvé la démocratie" en 1983.

Jeudi soir après 21H00, un homme agissant apparemment seul a pointé une arme de poing vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, alors qu'elle se mêlait à des sympathisants devant son domicile de Buenos Aires. Selon les images de télévision l'homme a semblé appuyer sur la gâchette sans qu'aucun coup de feu ne parte.

"Cristina est en vie, car pour une raison qui n'a pas encore été confirmée techniquement, l'arme qui contenait cinq balles n'a pas fait feu bien qu'ayant été déclenchée", a affirmé le président Fernandez dans une allocution peu après l'incident.

Selon son avocat Gregorio Dalbon, Mme Kirchner "ne s'est pas rendue compte sur le moment de la présence d'une arme".

Aussitôt maîtrisé et arrêté, l'homme a été identifié comme Fernando André Sabag Montiel, 35 ans, de nationalité brésilienne mais de mère argentine et de père chilien, selon des sources policières citées par l'agence de presse officielle Telam. Vivant en Argentine depuis 1993, il avait été arrêté en 2021 pour port d'arme blanche.

Il a refusé de répondre aux questions de la juge et du procureur chargés de l'affaire, selon des sources judiciaires citées par la presse locale. Il avait auparavant été soumis à des examens psychologiques qui ont déterminé qu'il est "situé dans le temps et l'espace" et est donc justiciable.

« Que les Argentins se réveillent »

Un homme, "Mario", se présentant comme son ami depuis l'adolescence, l'a décrit sur la chaîne Telefe comme un "mythomane", un "marginal" perdu depuis la mort de sa mère, et dont la vie "a souvent été influencée par l'alcool". Sur son compte Instagram, Fernando Sabag arborait de multiples looks changeants, et maints tatouages dont un soleil noir, généralement associé aux groupes nazis.

La tentative d'assassinat a aussitôt été condamnée par l'ensemble de la classe politique argentine.

Le pape François, ancien archevêque de Buenos Aires, a envoyé un message de "solidarité" et de "proximité", où il dit prier pour que "l'harmonie sociale et le respect des valeurs démocratiques prévalent toujours".

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "choqué" par la tentative d'assassinat qu'il "condamne". Les Etats-Unis ont "condamné fermement", le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken indiquant sur Twitter que Washington se tient "aux côtés du gouvernement et du peuple argentins dans le rejet de la violence et de la haine".

A Buenos Aires, la Plaza de Mayo, théâtre historique des joies et des colères de l'Argentine, était vendredi noire d'une foule compacte, comme plusieurs avenues y menant, à l'appel de la coalition au pouvoir Frente de Todos (centre-gauche) et de mouvements affiliés.

"Si la tocan a Cristina, que quilombo se va a armar!" (S'ils touchent à Cristina, quel bordel se prépare!), chant fétiche, résonnait entres grosses caisses et pétards dans les rangs, bruyants et festifs, des partisans de Mme Kirchner, à 69 ans figure incontournable de la gauche argentine.

A Santa Fe, Rosario, Cordoba, Tucuman et dans de nombreuses autres villes, les médias locaux ont rapporté des marches, à l'appel de secteurs pro-gouvernement.

Cristina Kirchner, actrice et victime de la crispation politique

Adulée comme une "mère" politique à la fibre sociale, ou honnie comme une populiste corrompue, Cristina Kirchner reste, sept ans après avoir quitté la présidence argentine, une figure incontournable et influente d'une politique polarisée, crispée, qui l'a vue jeudi échapper à un attentat.

Depuis 11 jours, la vice-présidente vit sous la menace de 12 ans de prison et d'une inéligibilité à vie, requis lors d'un procès pour corruption, dans une affaire de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses présidences (2007-2015). Des pertes pour l'Etat évaluées à 5,2 milliards de pesos (38 millions de dollars) selon l'accusation.

Pour autant depuis 11 jours, c'est à s'y méprendre la péroniste de centre-gauche qui a l'intitiative, ressoudant sur son sort un bloc gouvernemental pourtant divisé sur l'économie, laissant la presse de tous bords suspendue à ses faits et gestes, et semant la zizanie dans l'opposition sur la stratégie idoine, à un an d'une présidentielle.

Avec défi, aplomb, elle s'est posée en victime d'"un procès politique" par une justice selon elle instrumentalisée par l'opposition de droite. Qui, comme elle l'a clamé à ses partisans venus la chanter à son domicile, veut "exterminer" le péronisme" dont ils "haïssent l'amour et la joie".

Veuve du président Nestor Kirchner (2003-2007) qui a laissé chez nombre d'Argentins la gratitude d'une normalité retrouvée après le traumatisme de la "grande crise" de 2001, Cristina a longtemps cultivé le souvenir de son mari, décédé en 2010 et dans le sillage duquel elle a été élue en 2007, puis réélue en 2011.

Diabolisée, diabolisante

Tous deux s'étaient connus en fac de droit. Puis devenus avocats, ont vécu et travaillé ensemble. Dans la province de Santa Cruz en Patagonie, leur fief électoral, puis dans la capitale, après l'élection de Nestor à la présidence.

Leur projet était d'alterner à la tête de l'Argentine. "Nous pensions qu'il était nécessaire d'assurer dans le temps un processus politique vertueux de transformation du pays", écrivait-elle dans son livre "Sincèrement".

Au pouvoir, Mme Kirchner a imposé un contrôle des changes et des restrictions aux importations, s'est brouillée avec les puissants producteurs agricoles, a mené une politique sociale généreuse, et était proche de Lula au Brésil et d'Hugo Chavez au Venezuela.

Ses mandats ont vu aussi s'approuver le mariage homosexuel, une loi sur l'autodétermination de genre, une écoute accrue à la cause des femmes, faisant de l'Argentine une pionnière en Amérique latine.

Tour a tour combative, émouvante, cabotine, sarcastique, "CFK", qui ne dédaigne pas les tailleurs de renom, est aussi une oratrice avérée qui éclipse régulièrement à l'applaudimètre "son" président, Alberto Fernandez. Et reste pour nombre d'Argentins, de milieux populaires mais pas seulement, associée à un volontarisme social, une forme de "quoi qu'il en coûte".

Mais pour ses adversaires, dont son grand rival le libéral Mauricio Macri, qui lui succéda la présidence (2015-2019), "CFK" est l'incarnation d'un clientélisme redistributif pathologique, qui maintient l'Argentine dans un marasme économique. Et n'est pas la dernière à diaboliser ses opposants.

M. Macri, qui a promptement et sans réserve condamné l'attentat jeudi, estimait il y cinq jours encore, après des heurts entre police et partians de Cristina, qu'elle est "seule responsable des débordements et du trouble à l'ordre publique (...) bafouant les institutions, se croyant au-dessus des lois, se plaçant en victime pour provoquer le chaos".

«Cristina incontournable»

Ces dernières années, Cristina Kirchner a été mise en cause dans une dizaine de dossiers distincts, entre pots-de-vins, blanchiment de fonds ou entrave à la justice. Elle a bénéficié de non-lieux, mais cinq procédures restent en cours.

Et pour spectaculaire et fusionnelle que soit sa relation avec un noyau dur de fidèles, son étoile a pâli. Si elle peut revendiquer au mieux un quart de l'électorat, le rejet qu'elle suscite est bien plus large, conviennent maints analystes.

"Elle ne peut gagner une élection nationale (...) elle le sait et tout le péronisme le sait", analysait pour l'AFP Raul Aragon. Mais dans une élection primaire, Cristina "pèse ces 25%", et dans son camp, "aucun ticket (présidentiel en 2023) ne pourra se faire sans l'accord de Cristina". Comme en 2019.

"Cristina incontournable", résumait cette semaine Infobae, site d'information argentin habituellement critique du gouvernement. Un constat que l'attentat de jeudi n'est pas près d'altérer.

« Violence verbale » matérialisée 

"Je viens avant tout soutenir la démocratie et Cristina, qu'elle sache qu'on est là. Et pour voir si les Argentins se réveillent, se rendent compte qu'on ne peut pas prendre ce chemin-là", a déclaré à l'AFP à Buenos Aires, Adriana Spina, retraitée de 61 ans.

Vénérée par une frange de la gauche péroniste, mais politicienne clivante honnie par une partie de l'opposition, Cristina Kirchner, présidente du Sénat, reste sept ans après son départ de la présidence une actrice influente dans la politique du pays à un an d'une élection présidentielle pour laquelle elle n'a pas fait connaître ses intentions.

Elle est actuellement jugée pour fraude et corruption, procès pour partie en mode virtuel, auquel elle n'assiste pas. Le 22 août, 12 ans de prison et une inéligibilité à vie ont été requis contre elle, dans ce dossier d'attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses deux mandats présidentiels.

Depuis le réquisitoire, chaque soir des centaines de sympathisants se rassemblent devant le domicile de la vice-présidente lui chanter leur soutien.

C'est lors d'un de ces rassemblements, pourtant calme, que s'est produite l'attaque, qui pour nombre d'Argentins dans la rue samedi, même habitués à la forte polarisation de leur politique, marque une rupture.

"Il y avait déjà un certain niveau de violence verbale et symbolique, mais maintenant elle s'est matérialisée. C'est un tournant", s'est désolé Diego Reynoso, politologue à l'Université de San Andrés.

Cristina Kirchner, qui ne s'est pas exprimée depuis l'attaque, a quitté dans l'après-midi son domicile, saluant quelques minutes des sympathisants, avant de partir vers une destination inconnue.


TikTok annonce sa fermeture dimanche aux États-Unis, suite à la décision de la Cour suprême

Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Short Url
  • TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre
  • La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

WASHINGTON : « TikTok sera contraint de fermer le 19 janvier, soit dimanche, a annoncé la populaire application sur X vendredi soir, à moins que le gouvernement de Joe Biden ne garantisse la non-application de la loi qui interdit la plateforme aux États-Unis à moins que son propriétaire chinois n'accepte de la vendre.

TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre, scellant le sort du réseau social dans le pays, sauf intervention de dernière minute.

« Il ne fait pas de doute que, pour plus de 170 millions d'Américains, TikTok offre un important mode d'expression, d'interaction et d'appartenance à une communauté », ont estimé les neuf hauts magistrats, unanimes.

« Mais le Congrès a établi que sa cession était nécessaire pour répondre à ses inquiétudes légitimes en matière de sécurité nationale », ont-ils observé.

La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

La loi impose théoriquement aux fournisseurs d'accès à Internet et aux boutiques d'applications de bloquer les téléchargements et les mises à jour à partir de minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Les principales d'entre elles, contactées par l'AFP, n'ont pas répondu.

Selon une déclaration de la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, « l'application de la loi (devait) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi ».

- « Besoin de temps » -

Le ministère américain de la Justice a de son côté fait savoir vendredi que l'application de la loi allait s'étaler dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.

« Les déclarations publiées aujourd'hui par la Maison Blanche et le département de la Justice n'ont pas apporté la clarté et l'assurance nécessaires aux fournisseurs de services qui font partie intégrante du maintien de la disponibilité de TikTok pour plus de 170 millions d'Américains », a indiqué TikTok, avant d'avertir que l'application serait certainement contrainte d'afficher un écran noir dimanche.

Donald Trump s'est, à plusieurs reprises, dit favorable à ce que l'application soit préservée aux États-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, en vain.

Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être « respectée », mais dit avoir « besoin de temps » pour statuer sur le sort du réseau social, promettant une décision « dans un avenir assez proche ».

Celui qui doit prendre ses fonctions lundi à midi a évoqué le sort de TikTok lors d'une conversation téléphonique avec le président chinois, Xi Jinping, vendredi.

Signe de l'ouverture de Donald Trump vis-à-vis du réseau social préféré des jeunes, le PDG de TikTok, Shou Chew, a été invité à la cérémonie d'investiture en tant qu'invité d'honneur.

« Je tiens à remercier le président Trump pour son engagement à travailler avec nous afin de trouver une solution qui permette à TikTok de rester disponible aux États-Unis », a déclaré Shou Chew dans une vidéo postée sur la plateforme vendredi.

« Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher que TikTok n'éteigne la lumière » aux États-Unis, a assuré jeudi sur la chaîne Fox News Mike Waltz, élu républicain à la Chambre des représentants et nommé conseiller à la Sécurité nationale par Donald Trump.

- « Victoire » -

Adoptée en avril 2024 par les élus américains, cette loi vise à empêcher les autorités chinoises d'accéder aux données des utilisateurs du réseau social aux États-Unis ou de tenter de manipuler l'opinion américaine.

ByteDance a jusqu'ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains, en premier lieu l'homme d'affaires Frank McCourt, se sont positionnés, prêts à mettre 20 milliards de dollars sur la table.

« Les créateurs de contenu présents sur TikTok se préparent à une possible interdiction, dans un contexte de grande incertitude », explique Courtney Spritzer, la patronne de l'agence de marketing numérique Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.

Quant aux annonceurs, « certains parient sur une extinction de la plateforme, tandis que d'autres sont plus optimistes et pensent qu'elle continuera après dimanche », a-t-elle ajouté.

La perspective d'une disparition potentielle de TikTok a suscité l'agitation sur Internet, les trois applications les plus téléchargées sur l'App Store d'Apple étant trois plateformes vidéo : la chinoise Xiaohongshu, Lemon8, une autre filiale de ByteDance, et l'application américaine Clapper. TikTok figurait lui-même dans le top 10.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Short Url
  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.