BUENOS AIRES: De nouvelles manifestations de soutien à la vice-présidente argentine Cristina Kirchner, contre laquelle une peine de prison a été requise cette semaine, se sont tenues samedi dans plusieurs villes, dont une près de son domicile à Buenos Aires a donné lieu à de brefs heurts avec la police.
Des manifestations ont ainsi rassemblé quelques milliers de personnes à Tucuman (nord-ouest), Cordoba (centre), Bahia Blanca (sud) notamment et d'autres étaient prévues à Neuquen (sud) Catamarca (nord-ouest) San Luis (centre) entre autres, selon des télévisions locales et l'agence d'Etat Telam.
Ces rassemblements étaient organisés à l'initiative de mouvements ou partis affiliés à la coalition de centre-gauche au pouvoir, Frente de Todos, ou du parti justicialiste (péroniste), dont Cristina Kirchner, cheffe de l'Etat de 2007 à 2015, reste à 69 ans la personnalité emblématique.
À Buenos Aires, à l'issue d'un de ces rassemblements dans un parc de la capitale, plusieurs centaines de sympathisants pro-Kirchner ont convergé vers le domicile de Mme Kirchner pour lui exprimer leur soutien, en un rassemblement spontané comme quasiment tous les soirs cette semaine.
De brefs heurts avec la police sont intervenus en fin d'après-midi lorsque les manifestants ont tenté de forcer un cordon mis en place par la police, a constaté l'AFP.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau, mais les manifestants sont parvenus à s'approcher de l'immeuble de la vice-présidente où ils s'apprêtaient à veiller en début de soirée, chantant et scandant des slogans favorables à Mme Krichner.
Lundi, 12 ans de prison et une inéligibilité à vie ont été requis contre Mme Kirchner, dans un procès pour fraude et corruption, portant sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses mandats présidentiels.
Très populaire, mais aussi extrêmement clivante et toujours influente dans la politique argentine, Mme Kirchner a contre-attaqué vivement, dénonçant un procès politique.
Un jugement ne sera rendu que fin 2022 dans le procès de Mme Kirchner, et même en cas de condamnation, la présidente du Sénat jouit d'une immunité parlementaire et pourrait ne pas aller en prison, voire se présenter aux élections générales de fin 2023.