En Floride, les touristes affluent pour voir «en vrai» un décollage vers la Lune

La fusée lunaire sans pilote Artemis I se trouve sur la rampe de lancement du Kennedy Space Center à Cap Canaveral, en Floride, le 27 août 2022, avant son lancement prévu le 29 août. (AFP)
La fusée lunaire sans pilote Artemis I se trouve sur la rampe de lancement du Kennedy Space Center à Cap Canaveral, en Floride, le 27 août 2022, avant son lancement prévu le 29 août. (AFP)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

En Floride, les touristes affluent pour voir «en vrai» un décollage vers la Lune

  • Entre 100 000 et 200 000 visiteurs sont attendus pour le lancement de cette mission nommée Artémis 1, qui propulsera une capsule à vide jusqu'à la Lune afin de la tester pour de futurs astronautes
  • A titre de comparaison, le premier lancement habité de SpaceX en 2020 avait attiré 220 000 personnes.

MERITT ISLAND: Assister au décollage d'une fusée vers la Lune, c'est "une expérience unique à vivre dans sa vie", jubile Joanne Bostandji, 45 ans.

Venue avec son mari et ses deux enfants depuis le nord de l'Angletterre pour passer des vacances spatiales en Floride, elle détaille son plan d'attaque pour le Jour-J: "prendre la route très tôt pour trouver une place" sur la plage de Cocoa Beach, non loin du centre spatial Kennedy.

C'est de là que doit être lancée lundi pour la première fois la toute nouvelle méga-fusée de la Nasa, la plus puissante du monde.

"Je sais que ça aura lieu au loin, mais je pense que ce sera quand même assez incroyable", dit-elle à l'AFP, juste avant d'aller visiter un parc dédié à la conquête spatiale, pour patienter.

Entre 100.000 et 200.000 visiteurs sont attendus pour le lancement de cette mission nommée Artémis 1, qui propulsera une capsule à vide jusqu'à la Lune afin de la tester pour de futurs astronautes. A titre de comparaison, le premier lancement habité de SpaceX en 2020 avait attiré 220.000 personnes.

"La nature historique" du vol de lundi, le premier du programme américain de retour sur la Lune, "a assurément soulevé l'intérêt du public", a déclaré à l'AFP Meagan Happel, de l'office de tourisme de la côte spatiale de Floride.

Des embouteillages sont attendus sur la route dès 04H00 du matin, pour un lancement prévu à 08h33. Si le décollage est repoussé, par exemple à cause de la météo, davantage de monde pourrait affluer pour la date suivante, en plein week-end.

Les hôtels sur la côte affichent complets depuis plusieurs semaines, et les places de parkings près des meilleurs points de vue sont limitées.

Croisière spatiale 

Chanceuse, Sabrina Morley a pu louer un appartement non loin de la plage, et montera avec ses deux enfants et quelques dizaines d'autres personnes sur un bateau affrété pour l'occasion par une entreprise, "Star fleet tours".

Pour 95 dollars par billet, "nous irons dans l'Océan aussi près que possible de l'aire de lancement, et nous verrons le décollage depuis le bateau", s'émerveille-t-elle d'avance.

"Je n'ai jamais été si près d'un décollage", explique cette femme de 43 ans, qui a pourtant grandi à Orlando, à moins d'une heure de route. Enfant, elle pouvait voir les navettes spatiales décoller depuis son jardin, comme "une grosse boule orange" montant dans le ciel, et même entendre la déflagration lorsqu'elles franchissaient le mur du son.

Elle aime que le programme Artémis de la Nasa ambitionne de faire atterrir pour la première fois une femme sur la Lune (en 2025 au plus tôt).

"La représentation, ça compte", dit-elle en regardant sa fille de deux ans, qui porte déjà une imitation de casque d'astronaute sur la tête.

Bon pour le commerce

Pour la région, le retour de prestigieux lancements est une aubaine. Une famille de trois personnes dépensera en moyenne 1.300 dollars sur 4 ou 5 jours, selon l'office de tourisme.

Sur la route principale de Merritt Island, la péninsule où se trouve le centre spatial Kennedy, le magasin de Brenda Mulberry, dédié à l'espace, fait le plein de touristes. Dès l'entrée, ils tombent sur des T-shirts Artémis, imprimés sur place (1.000 exemplaires rien que ce samedi).

Ces derniers jours "on sent un vrai flot de gens", dit à l'AFP la patronne, qui a fondé "Space Shirts" en 1984.

"Ils sont impatients de voir un décollage de la Nasa, parce que le secteur spatial privé n'est pas si motivant pour les gens", avance-t-elle. Cette fusée là, nommée SLS et dont elle a placé une grande maquette devant son magasin, "appartient au peuple, c'est leur fusée. Pas celle de SpaceX."

La nostalgie du programme Apollo est également dans toutes les têtes. La dernière fois qu'une capsule habitable est allée jusqu'à la Lune remonte à 1972.

"Ma famille devait aller chez les voisins pour regarder" les missions Apollo, car eux n'avaient pas la télévision, raconte Joanne Bostandji, qui n'était pas encore née.

Le décollage de lundi sera donc très spécial: "là, avec de la chance nous allons le voir en vrai."


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.