PARIS: L'Agence spatiale européenne (ESA) et la Nasa ont renforcé mercredi leur coopération sur la future exploration lunaire, et discuté de la possibilité d'envoyer un astronaute européen sur la Lune.
« Nous sommes impatients de voir un astronaute de l'ESA nous rejoindre à la surface de la Lune, et de continuer à renforcer un partenariat stratégique de de longue date », a déclaré l'administrateur de l'agence spatiale américaine, Bill Nelson, à l'issue d'un conseil de l'ESA aux Pays-Bas, dont il était l'invité d'honneur.
Les deux agences ont signé un protocole d'accord sur la mission Lunar Pathfinder, le futur premier satellite de télécommunications autour de la Lune construit par le Britannique SSTL, dont l'ESA a déjà acheté les services.
La Nasa s'est engagée à placer le satellite en orbite, en échange d'un accès à ses services, a détaillé l'ESA lors d'une conférence de presse.
Les deux agences effectueront en outre des tests conjoints sur la possibilité d'utiliser des satellites de navigation spécifiques à la Lune, comme le sont Galileo ou le GPS sur Terre.
L'ESA (22 Etats membres) est impliquée dans le programme américain Artémis destiné à renvoyer des astronautes sur la Lune autour de 2025, et à construire une mini-station en orbite lunaire, le Lunar Gateway. Via ses industriels, elle participe à la construction des modules d'habitation et de communications.
Les deux agences ont également discuté de l'avenir de la mission russo-européenne ExoMars, suspendue par l'ESA à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Elle prévoyait le lancement, à la fin 2022, d'un rover à destination de la planète rouge pour y forer le sol, en quête de traces de vie extra-terrestre.
« La Nasa examine le meilleur moyen possible pour aider nos amis européens de la mission ExoMars », a assuré Bill Nelson.
« Il y a d'intenses discussions, mais elles vont dans le bon sens et je suis confiant dans le fait que nous trouverons un bon partenariat avec la Nasa sur ExoMars », a commenté Josef Aschbacher, directeur général de l'ESA, précisant que des décisions seront prises à la réunion ministérielle de l'agence, à l'automne prochain.