Tennis: Serena Williams, au-dessus du lot

Dans cette photo d'archive prise le 5 septembre 2004, la tête de série numéro 3, Serena Williams, des États-Unis, renvoie un coup à la tête de série numéro 15, Patty Schnyder, de Suisse, pendant leur match à l'US Open 2004 à Flushing Meadows (Photo par Timothy A. CLARY / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 5 septembre 2004, la tête de série numéro 3, Serena Williams, des États-Unis, renvoie un coup à la tête de série numéro 15, Patty Schnyder, de Suisse, pendant leur match à l'US Open 2004 à Flushing Meadows (Photo par Timothy A. CLARY / AFP)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

Tennis: Serena Williams, au-dessus du lot

  • Depuis qu'on lui a mis dans les mains sa première raquette, peu après son quatrième anniversaire, seule sa sœur Venus a, par moments, contesté sa supériorité
  • Serena étendait sa domination sur toutes les surfaces grâce à une tactique simple: profiter de son incomparable puissance pour frapper le plus tôt et le plus fort possible et gagner par KO

PARIS : Plus qu'une domination, c'est une révolution que Serena Williams a imposée au tennis féminin durant ses vingt ans de règne -quasiment- sans partage, même s'il lui manquera un titre pour égaler le record des 24 victoires en Grand Chelem de Margaret Court.

L'Américaine a «changé le tennis», en a «ouvert les portes», a «inventé l'intimidation», fait venir le «business», relevait pour l'AFP son ancien coach Patrick Mouratoglou en septembre 2021, pour expliquer en quoi sa championne était la plus grande joueuse de l'Histoire, elle qui, à l'approche de ses 41 ans le 26 septembre, dispute à partir de lundi l'US Open pour la dernière fois.

Depuis qu'on lui a mis dans les mains sa première raquette, peu après son quatrième anniversaire, seule sa sœur Venus a, par moments, contesté sa supériorité. C'était le cas dans leur enfance, dans le ghetto noir de Compton, à Los Angeles, car Serena était la cadette de quinze mois et attirait moins les regards que sa longiligne sœur.

Mais leur père Richard ne s'y est jamais trompé. Lorsqu'un entraîneur lui avait assuré qu'il tenait en Venus, alors âgée de dix ans, «le prochain Michael Jordan au féminin», il avait répondu: «Non, je tiens les deux prochains».

Cet ancien gérant d'une société de gardiennage a été le personnage-clé de la carrière des sœurs Williams, qu'il a façonnées depuis leur plus jeune âge après avoir appris le métier d'entraîneur dans des livres et des vidéos. L'histoire a été racontée en 2021 dans un film à succès où Will Smith tient le rôle du père.

Repérées rapidement -le New York Times en parlait déjà alors qu'elles n'avaient pas dix ans-, les sœurs Williams ont d'abord écumé le circuit à deux. C'est Serena qui a gagné le premier titre du Grand Chelem de la famille, à l'US Open en 1999, juste avant de fêter ses 18 ans. Puis Venus est devenue N.1 mondiale en 2002, peu avant sa sœur. De Roland-Garros 2002 à l'Open d'Australie 2003, quatre tournois du Grand Chelem consécutifs se sont terminés par la même affiche: Williams contre Williams. Du jamais vu.

- Par KO -

L'argent aussi a rapidement afflué. Des équipementiers sportifs ont fait signer aux deux sœurs, dès leur pré-adolescence, des contrats de plusieurs millions de dollars qui ont bouleversé la vie de cette famille de neuf membres, les parents ayant eu cinq autres enfants de précédentes unions.

Puis les trajectoires des sœurs ont divergé. Alors que Venus se spécialisait de fait dans le gazon de Wimbledon, où elle gagna cinq fois, Serena étendait sa domination sur toutes les surfaces grâce à une tactique simple: profiter de son incomparable puissance pour frapper le plus tôt et le plus fort possible et gagner par KO. Pas question de se laisser entraîner dans de longs échanges où ses kilos de muscles finissent par être lourds à porter.

Ses armes? Le service, frappé parfois à plus de 200 km/h, et le coup droit. La confiance aussi. Elle est persuadée que, quand elle joue son meilleur tennis, personne ne peut la battre. Mais les accidents de la vie ne lui ont pas toujours permis de s'exprimer.

En 2003-2004, elle fut absente huit mois après une opération à un genou. Même si elle n'avait alors que 21 ans, on avait douté qu'elle rejoue au tennis, semblant accaparée par d'autres centres d'intérêt, la mode ou la télévision.

- Tragédie -

En 2010, elle se taillada les pieds en marchant sur du verre brisé, puis en mars 2011, une embolie pulmonaire faillit lui coûter la vie. Ses déboires, et surtout la tragédie qui a frappé sa famille en septembre 2003 lorsque sa demi-sœur Yetunde fut tuée par balles à Los Angeles, l'ont rendue plus humaine aux yeux du public, dont une partie était fatiguée de la voir gagner.

Quelques mois avant, elle avait été sifflée à Roland-Garros, elle qui a pourtant toujours dit son amour de Paris, où elle possède un appartement. Ces gens n'imaginaient pas que dix ans plus tard, entraînée par le Français Patrick Mouratoglou, elle s'exprimerait dans la langue de Molière sur le court central.

À la tête d'un immense palmarès -7 Open d'Australie, 3 Roland-Garros, 7 Wimbledon, 6 US Open, mais aussi 14 titres du Grand Chelem en double avec sa sœur et quatre médailles d'or olympiques (une en simple, trois en double)- Serena a remporté son 23e et dernier «Majeur» en Australie en 2017. Depuis, elle court après un 24e, en simple, qui lui ferait égaler le record de Court l'Australienne, établi entre 1959 et 1975.

Alors que certains auraient pu voir dans la naissance de son premier enfant en septembre 2017, après une grossesse et un accouchement compliqués, un signe de retraite anticipée, la cadette des Williams a au contraire démontré que sa fille Olympia était pour elle une motivation supplémentaire.

Revenue à la compétition en mars 2018, elle a retrouvé son niveau et joué encore quatre finales, deux à l'US Open et deux à Wimbledon, mais en vain.


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes, n’échappent pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à son engagement émotionnel. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".