NEW YORK: Le prix du gaz naturel a évolué vendredi à des niveaux extrêmes, frôlant le record historique en Europe, encore propulsé par les perspectives d'une interruption des livraisons en provenance de Russie, tandis que les cours du pétrole ont monté.
Le prix du gaz naturel européen s'est envolé et a atteint vendredi 342,005 euros le MWh, à peine en dessous de son record historique en séance, (345 euros le MWh) enregistré en mars après l'invasion russe de l'Ukraine.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, évoluait à 307 euros le mégawattheure (MWh), en légère baisse sur la séance, mais en envol de plus de 24% sur la semaine.
"La grosse nouvelle du jour est que la Russie a brûlé du gaz naturel plutôt que l'exporter, a rapporté la BBC" qui dit que cela s'est passé près de la frontière avec la Finlande, a indiqué Matt Smith de Kpler.
"La Russie choisit de brûler du gaz plutôt que l'exporter via le gazoduc Nordstream", a commenté l'analyste.
Le prix du gaz est propulsé depuis une semaine par les suspensions d'approvisionnement russe à venir via Nord Stream 1, en raison d'une maintenance du gazoduc, selon une annonce du géant russe Gazprom.
Si la Russie décidait "de continuer d'utiliser ses approvisionnements comme une arme et de maintenir le gazoduc fermé après la fin de la maintenance, le risque de nouvelles hausses subsiste", estime Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Avec l'envolée des prix du gaz, "l'Europe est encouragée à utiliser tout autre combustible plutôt que du gaz", ce qui fait grimper les cours du fioul, du gazole, ajoutait Matt Smith.
Une situation qui devrait encore soutenir "une augmentation déjà très visible de la demande de produits à base de carburant, en particulier le gazole et plus tard cet automne également le mazout de chauffage, au détriment du gaz", abondait Ole Hansen.
Les prix du pétrole ont repris le chemin de la hausse vendredi, entre de potentielles réductions de production des pays membres de l'Opep+, l'éventualité d'un retour de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et des directives du ministère américain de l'Énergie aux raffineurs.
Ceux-ci ont été invités dans une lettre signée de la secrétaire américaine à l'Énergie Jennifer Granholm, obtenue par l'AFP, à "se focaliser sur la reconstitution de leurs stocks aux États-Unis plutôt que sur leur vente et l'accroissement des exportations".
Cette demande intervient alors que les États-Unis approchent le pic de la saison des ouragans, qui souvent bouleverse les capacités de raffinage sur la côte du Golfe du Mexique.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre, a pris 1,66% à 100,99 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI), son homologue américain, pour livraison le même mois, a avancé de 0,58% à 93,06 dollars.