Pakistan : Imran Khan libéré sous caution par un tribunal antiterroriste

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan arrive pour comparaître devant le tribunal antiterroriste d'Islamabad le 25 août 2022 (Photo, AFP).
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan arrive pour comparaître devant le tribunal antiterroriste d'Islamabad le 25 août 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 25 août 2022

Pakistan : Imran Khan libéré sous caution par un tribunal antiterroriste

  • Fort d'un soutien partisan intacte, il parvient depuis à organiser de vastes rassemblements contre le gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif
  • Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a même remporté récemment un scrutin provincial

ISLAMABAD: L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a accusé jeudi le gouvernement d'essayer d'obtenir un "KO technique" contre lui, après sa libération sous caution pour des accusations portées en vertu de la loi antiterroriste au Pakistan.

La comparution de M. Khan devant un tribunal antiterroriste est le dernier acte de mois de querelles politiques débutées en avril, quand l'ancien joueur star du cricket a été renversé par une motion de censure à l'Assemblée nationale.

Fort d'un soutien partisan intacte, il parvient depuis à organiser de vastes rassemblements contre le gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif. Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a même remporté récemment un scrutin provincial.

Le jugement du tribunal n'était pas immédiatement disponible, mais M. Khan a bénéficié d'une "libération provisoire" jusqu'au 1er septembre, ont indiqué des responsables du PTI.

M. Khan et d'autres hauts responsables de son parti ont fait l'objet d'une série d'accusations depuis leur éviction du pouvoir.

La dernière en date contre M. Khan résulte de ses déclarations lors d'un rassemblement le week-end dernier, quand il a critiqué un magistrat signataire du mandat d'arrêt d'un responsable du PTI, détenu depuis une semaine et qui, selon les dirigeants du parti, a été torturé en détention.

À l'extérieur du tribunal jeudi, Imran Khan est apparu impénitent, assurant que le gouvernement avait peur à cause de sa popularité.

"C'est à cause de cette peur qu'ils cherchent un KO technique. Juste pour se sauver eux-mêmes, ils se moquent du pays", a-t-il déclaré.

La crise politique survient au moment où les autorités font face à d'importantes inondations dans une grande partie du pays, causées par des pluies de mousson records.

Selon les derniers chiffres publiés jeudi par l'agence nationale des catastrophes naturelles, 903 personnes sont mortes depuis juin, et plus de 180 000 ont dû évacuer leurs maisons.

L'économie est également souffrante, et le pays risque de ne pas rembourser ses prêts étrangers si le Fonds monétaire international n'approuve pas la reprise d'un plan de sauvetage de 6 milliards de dollars la semaine prochaine.

Le pays a l'habitude de voir les dirigeants politique utiliser la police et la justice pour étouffer des opposants, et l'actuel Premier ministre fait encore l'objet de plusieurs poursuites judiciaires du temps qu'il était dans l'opposition.

«République bananière»

Un haut responsable du PTI, Shahbaz Gill, est détenu depuis près de deux semaines après avoir été arrêté à la suite d'une interview télévisée dans laquelle il exhortait les officiers de l'armée à désobéir aux ordres contraires aux intérêts du pays.

M. Khan a affirmé que M. Gill avait été torturé et abusé sexuellement en détention, et a promis de prendre des mesures contre les responsables.

"Cela inclut l'inspecteur général et l'inspecteur général adjoint de la police, et un magistrat qui l'a envoyé en détention provisoire tout en sachant qu'il était torturé", a-t-il déclaré.

Pour M. Khan, le gouvernement a transformé le pays en une "république bananière". "Il n'y a pas de loi ici et n'importe quelle accusation peut être portée contre n'importe qui", a-t-il jugé.

Selon des analystes, le principal objectif de l'ancien Premier ministre est d'obtenir des élections législatives anticipées - les prochaines doivent se tenir d'ici octobre 2023-, mais le gouvernement n'a montré aucun signe en ce sens.

"Si une élection n'est pas convoquée rapidement, cela va encore accroître la popularité d'Imran Khan, il ne devrait donc pas s'inquiéter", estime Talat Masood, ancien général et désormais analyste politique, interrogé par l'AFP.

"Ces manifestations massives montrent qu'Imran Khan est soutenu par des millions de partisans, mais cela montre aussi que le public se désintéresse de la démocratie parlementaire", ajoute-t-il.

Imran Khan avait été élu en 2018 sur la promesse de mettre fin à la corruption. Mais le soutien populaire dont il bénéficiait s'est ensuite érodé face aux difficultés économiques.

Sous son règne, les indicateurs économiques du pays ont chuté, et le FMI a suspendu un programme de prêts de 6 milliards de dollars, que le nouveau gouvernement vient seulement de remettre sur les rails.

Khan a également perdu le soutien de l'armée.

Talat Masood doute que l'ancien Premier ministre soit emprisonné pour l'une des charges qui pèsent contre lui. "Les tribunaux pourraient lui infliger une amende, mais une action plus dure serait contre-productive", estime-t-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.