Nucléaire iranien: Israël exhorte les Occidentaux à quitter les pourparlers

Le Premier ministre israélien Yair Lapid parle de l'Iran lors d'un conseil de sécurité pour la presse étrangère au bureau du Premier ministre à Jérusalem, mercredi 24 août 2022. (AP).
Le Premier ministre israélien Yair Lapid parle de l'Iran lors d'un conseil de sécurité pour la presse étrangère au bureau du Premier ministre à Jérusalem, mercredi 24 août 2022. (AP).
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Nucléaire iranien: Israël exhorte les Occidentaux à quitter les pourparlers

  • «Cet argent ne servira pas à construire des écoles ou des hôpitaux mais sera utilisé pour déstabiliser le Moyen-Orient (...) en renforçant le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique», a déclaré M. Lapid
  • Pour le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu, principal rival de M. Lapid aux prochaines législatives, cet accord «permet à l'Iran de tout recevoir et ne rien donner»

JERUSALEM : Visite à Washington, coups de fil à Macron, invitations à la presse étrangère: Israël mène une offensive de "dernière minute" pour tenter de convaincre les Occidentaux de ne pas renouveler l'accord sur le programme nucléaire iranien.

Les puissances occidentales doivent "cesser" de négocier car un accord permettra à l'Iran de gagner des "milliards" de dollars et "déstabilisera" le Moyen-Orient, a ainsi plaidé mercredi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.

M. Lapid, en pleine campagne pour les législatives israéliennes du 1er novembre, a dépêché cette semaine son conseiller à la sécurité nationale à Washington. Et le ministre de la Défense, Benny Gantz, s'envole tôt jeudi pour la capitale américaine pour discuter entre autres du nucléaire iranien, ont précisé ses équipes à l'AFP.

Washington a indiqué cette semaine que Téhéran avait fait des concessions. Et mercredi, les Etats-Unis ont confirmé avoir transmis à l'Union européenne leur réponse à un plan censé raviver l'accord sur le programme nucléaire iranien de 2015.

Selon un haut responsable américain, l'Iran ne bloque plus certaines inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) alors qu'il exigeait auparavant que l'agence cesse son enquête sur des sites non déclarés où des traces d'uranium enrichi avaient été retrouvées.

Téhéran a aussi abandonné une autre exigence, relative à la levée de la désignation "terroriste" des Gardiens de la Révolution, son armée idéologique.

Malgré tout, Israël s'oppose toujours au renouvellement de l'accord notamment s'il signifie la levée des sanctions économiques contre Téhéran.

"Ce qu'il y a sur la table actuellement est un mauvais accord. Cela donnera 100 milliards de dollars par année à l'Iran. Cet argent ne servira pas à construire des écoles ou des hôpitaux mais sera utilisé pour déstabiliser le Moyen-Orient (...) en renforçant le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique", a déclaré M. Lapid sans expliquer sur quoi était basé ce chiffre.

"A nos yeux, l'accord ne répond pas aux critères fixés par le président (américain Joe) Biden lui-même: empêcher l'Iran de devenir un Etat nucléaire", a affirmé le Premier ministre lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Jérusalem.

Un haut responsable israélien a reproché au projet d'accord de ne pas prévoir la destruction des centrifugeuses et donc de permettre à Téhéran de les "redémarrer" quand il le jugera opportun.

Pour le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu, principal rival de M. Lapid aux prochaines législatives, cet accord "permet à l'Iran de tout recevoir et ne rien donner".

S'exprimant lors d'une conférence de presse, l'ancien Premier ministre a affirmé qu'en ce qui concerne la question iranienne, "il n'y a pas de différence entre la droite et la gauche".

Un autre accord?

Ces derniers jours, M. Lapid a exhorté le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz à ne pas signer d'accord avec Téhéran.

"Je leur ai dit que ces négociations avaient atteint un point où elle devaient être arrêtées", a-t-il déclaré mercredi, soutenant que l'Etat hébreu "n'est pas contre un accord par définition, mais contre cet accord" sans toutefois donner une liste des éléments qui rendraient un pacte acceptable.

L'ex-Premier ministre Naftali Bennett, partisan de la ligne dure avec Téhéran, a exhorté mardi le président américain Joe Biden de "s'abstenir, même à cette dernière minute, de signer un accord avec l'Iran".

Mercredi, la presse israélienne s'interrogeait à savoir si le gouvernement pensait véritablement pouvoir convaincre les Occidentaux de quitter la table des négociations ou s'il ne commençait pas plutôt à se faire à l'idée d'un retour du JCPOA.

En parallèle des pourparlers, Israël est engagé dans des négociations avec le Liban, sous l'égide des Etats-Unis, sur leur frontière maritime afin de lever les obstacles à la prospection et l'extraction d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Y a-t-il une "contradiction" entre, d'un côté, s'opposer à un accord avec l'Iran, soutien du Hezbollah, mais de l'autre souhaiter un accord avec le Liban, où le Hezbollah domine la vie politique?

Un haut responsable israélien a répondu mercredi par la négative. Israël estime qu'un accord avec le Liban pourrait permettre à l'Etat libanais de regarnir ses coffres, par l'entremise de sociétés étrangères impliquées dans la prospection, sans que cela ne renforce le Hezbollah, a estimé ce responsable.

Et d'ajouter: "Je ne vois aucune raison d'avoir une confrontation avec le Hezbollah sur cette question".


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.