Pays hôte du G20, l’Arabie saoudite joue un rôle « exemplaire », selon l’ambassadeur allemand dans le pays

Riyad et Berlin entretiennent des relations de longue durée dans les domaines économique, politique et culturel. (Shutterstock)
Riyad et Berlin entretiennent des relations de longue durée dans les domaines économique, politique et culturel. (Shutterstock)
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Pays hôte du G20, l’Arabie saoudite joue un rôle « exemplaire », selon l’ambassadeur allemand dans le pays

  • « La présidence du G20 par l’Arabie saoudite représente également symboliquement son ouverture globale du pays au monde », déclare Jörg Ranau, ambassadeur d’Allemagne en Arabie saoudite
  • Le fait que l’Arabie saoudite soit le premier pays du monde arabe à accueillir le sommet du G20 a permis de donner une nouvelle dimension à cet événement, estime également Jörg Ranau

RIYAD : L'Arabie saoudite a géré la pandémie de coronavirus de manière exemplaire, un bon présage, alors que le Royaume s’apprête à présider l’édition 2020 du G20, assure Jörg Ranau dans un entretien à Arab News.

Dans une interview exclusive, Jörg Ranau estime que « la présidence saoudienne du G20 a su s’adapter aux effets de la pandémie de manière exemplaire ». Selon lui, « la décision d’organiser de nombreuses réunions virtuellement prend en compte de manière approfondie et réaliste la situation dans le monde, et démontre son sens de responsabilité. Depuis le début de la pandémie, il était clair que l'agenda devait être réorganisé, adapté. L’Arabie saoudite a eu le mérite de ne pas perdre de vue les autres problématiques économiques mondiales et de réfléchir à des solutions durables avec tous les membres du G20 dans des circonstances difficiles. »

Faisant référence à la responsabilité incombant au G20 pour aider le monde à avancer dans la bonne direction, Jörg Ranau considère que le multilatéralisme et la volonté de trouver ensemble des solutions aux défis mondiaux sont au cœur de la mission du G20.

 « L'Allemagne est un fervent partisan du G20 depuis sa création. Créé en réaction à la crise financière en Asie dans les années 90, le G20 est devenu le principal forum de coopération internationale. Les thèmes de la présidence saoudienne sont d’actualité et requièrent l’attention de la communauté internationale dans son ensemble. Les résultats des discussions et de la coordination des efforts déployés par le G20 concernant la lutte contre le changement climatique, ainsi que l'autonomisation des jeunes et des femmes, constitueront des directives importantes pour de futures actions internationales », soutient l’ambassadeur d’Allemagne en Arabie saoudite. 

De vastes chantiers pour le G20

Évoquant les attentes suscitées par le sommet de Riyad, il a estimé que « dans un contexte où la mondialisation se poursuit, nous réalisons de plus en plus à quel point les populations sont affectées différemment par ses conséquences. Pour prendre un exemple, les émissions de CO2 émanent essentiellement de régions fortement industrialisées, mais ce surtout les pays du Sud qui en ressentent le plus les effets. De la même manière, certains pays ont réussi à établir des relations pacifiques avec leurs voisins, alors que d’autres sont plongés dans de violents conflits. Dans de tels moments, les forums multilatéraux comme le G20 comptent parmi les instruments les plus importants dont nous disposions pour lutter contre les inégalités mondiales, en rationalisant nos efforts et en partageant nos meilleures pratiques. Ce n’est qu’en procédant de cette manière que tous pourront profiter de manière égale des opportunités créées par notre monde globalisé ».

Pour l’ambassadeur, les chantiers ouverts par le G20 couvrent de larges secteurs. « Le changement climatique est probablement le défi le plus pressant de notre époque. Défi mondial par essentiel, il est une excellente illustration d’un problème qui ne peut être traité efficacement par la communauté internationale que dans son ensemble. Le changement climatique est intrinsèquement lié aux activités industrielles et de consommation, et le G20, en tant que premier pays industrialisé du monde, devrait donc assumer les responsabilités qui lui incombent en la matière, souligne-t-il. Nous devons obtenir un large consensus et sans équivoque pour mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le changement climatique, et le rendre irréversible. ». L’ambassadeur rappelle que l’Allemagne a depuis longtemps plaidé pour accorder une place de premier plan au développement durable dans l’agenda du G20. Au cours de la présidence japonaise, le G20 s'était engagé à mettre en œuvre en temps voulu l’Agenda pour le développement durable à l'horizon 2030.

« Il est donc logique que la présidence saoudienne cherche à mettre en œuvre des actions concrètes pour financer l'agenda de développement durable à l'horizon 2030. Il est également important que la présidence saoudienne continue de faire progresser le pacte avec l'Afrique, initié sous la présidence allemande du G20 afin de promouvoir l'investissement privé en Afrique », ajoute t-il.

Concernant la nécessité de mesures pour garantir plus d'emplois et de croissance, l'ambassadeur a affirmé « que l’emploi et les opportunités de croissance représenteront clairement une priorité majeure, alors que nous visons à offrir un avenir économique attractif à nos jeunes. Nos marchés dynamiques sont liés par le commerce, et je suis convaincu qu'un système commercial mondial juste et libre, fondé sur des règles bien définies, est nécessaire pour favoriser un tel environnement », soutient Jörg Ranau.

« Permettez-moi également de mentionner la finance, qui joue un rôle crucial pour le G20. Ici, nous devons travailler sur une fiscalité équitable pour l'économie numérique. Et nous devons réfléchir à des règles du jeu plus équitables concernant l'impôt sur les sociétés. C'est un domaine dans lequel une solution est attendue en 2020. » 

Le rôle précurseur de l’Arabie saoudite

Le fait que l’Arabie saoudite soit le premier pays du monde arabe à accueillir le sommet du G20 a permis de donner une nouvelle dimension à cet événement, en prenant en compte les perspectives de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, selon l’ambassadeur. « Pour faire du G20 un forum véritablement mondial, il faut que des questions telles que l'autonomisation des jeunes et des femmes, la mise en place de systèmes énergétiques plus propres et plus durables ou la gestion de l'eau soient abordées  sous tous les angles imaginables et prennent en compte une perspective régionale, cela donne une forte valeur ajoutée aux discussions du G20. »

L’ambassadeur d’Allemagne rappelle également les étroites et anciennes relations unissant son pays à l’Arabie saoudite, insistant sur l’importance de liens forts dans les domaines économique, politique et culturel. « Les délégations allemandes assisteront aux réunions ministérielles préparatoires et au sommet de Riyad, et les relations saoudo-allemandes existantes seront renforcées et de nouvelles connexions seront créées, soutient Jörg Ranau. Ces dernières années, nous avons constaté des progrès considérables dans les réformes engagées en Arabie saoudite, comme l’ont récemment montré les multiples activités qui ont été proposées pendant la saison de Riyad. L'Arabie saoudite a beaucoup à offrir aux visiteurs, les habitués ou les nouveaux, et tout au long de mon affectation, je continuerai à suivre cela de près. »

Évoquant pour finir les opportunités offertes pour la société saoudienne et son économie, en pleine diversification grâce à la Vision 2030 mise en place par le Royaume, l’ambassadeur d’Allemagne considère que « la présidence du G20 par l’Arabie saoudite représente également symboliquement son ouverture globale du pays au monde. L'Arabie saoudite s'est engagée avec la Vision 2030 dans une transformation sociale et économique majeure. De nombreux aspects de cette Vision, tels que l'autonomisation des jeunes et des femmes, ou la promotion des petites et moyennes entreprises, se reflètent d’ailleurs dans le programme du G20.  J'espère que les discussions au sommet du G20 seront animées par la même ambition et l'esprit d'innovation qui caractérisent le processus de réforme saoudien. Cette année, plus que jamais, il y a certainement la nécessité et l'opportunité d'obtenir un résultat significatif au sommet du G20 », conclut Jörg Ranau. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


L'Arabie saoudite accroît ses investissements dans le secteur minier, qui surpasse les autres pays dans le monde

Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138 % depuis 2021. Getty via AN)
Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138 % depuis 2021. Getty via AN)
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  • Le secteur minier de l'Arabie saoudite est en train d'émerger en tant que leader mondial, soutenu par des réformes réglementaires.
  • Le secteur est prêt pour une expansion rapide, sa contribution au produit intérieur brut devant passer de 17 milliards de dollars en 2024 à 75 milliards de dollars d'ici 2030, dans le cadre de la stratégie Vision 2030 du gouvernement. 

RIYAD : Le secteur minier de l'Arabie saoudite est en train d'émerger en tant que leader mondial, soutenu par des réformes réglementaires, des investissements majeurs et une solide réserve de projets nationaux, selon une nouvelle analyse. 

Dans un rapport intitulé « Saudi Arabia Doubles Down on Mining », S&P Global Ratings indique que le secteur est prêt pour une expansion rapide, sa contribution au produit intérieur brut devant passer de 17 milliards de dollars en 2024 à 75 milliards de dollars d'ici 2030, dans le cadre de la stratégie Vision 2030 du gouvernement. 

Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide. Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de SR (2,5 trillions de dollars), soit une augmentation de 90 % par rapport aux prévisions de 2016, grâce à de nouvelles découvertes de terres rares, de métaux de base et d'importants gisements de phosphate et d'or. 

Hina Shoeb, analyste de crédit chez S&P Global Ratings, a déclaré : « Les mesures proactives et les ressources substantielles de l'Arabie saoudite peuvent aider à compenser les pressions continues sur les coûts et à soutenir la résilience des profils de crédit des sociétés minières et métallurgiques. »  

L'agence a noté que, contrairement à de nombreux pays dans le monde, les sociétés saoudiennes du secteur des métaux et de l'exploitation minière bénéficient d'un soutien gouvernemental important, d'un cadre réglementaire moderne, y compris la loi sur l'investissement minier, et d'investissements substantiels de l'État dans des mégaprojets et des infrastructures. 

Le nombre de licences d'exploitation a augmenté de 138 % depuis 2021, et les permis d'exploration sont passés de 58 à 259, grâce à la transparence de la législation et aux politiques favorables aux investisseurs.  

L'entreprise publique phare Ma'aden a déclaré des revenus de 32 milliards de SR en 2024, avec un portefeuille diversifié couvrant l'or, le phosphate, l'aluminium et les métaux de base. Sa production d'or a atteint 450 000 onces, tandis que la production de phosphate a dépassé les 6,5 millions de tonnes. 

Le nombre de sociétés d'exploration est ainsi passé de six en 2020 à 133 en 2023. « Alors que les budgets continuent d'augmenter, la probabilité de découvrir des ressources supplémentaires et d'étendre les opérations existantes soutient notre vision d'une croissance durable et à long terme de l'industrie minière et métallurgique en Arabie saoudite », indique le rapport.  

Le cadre de Vision 2030 a permis de réduire la dépendance au pétrole en se concentrant sur des secteurs tels que l'exploitation minière, le tourisme et l'industrie manufacturière.   

Le secteur minier a contribué à lui seul à hauteur de 400 millions de dollars de revenus en 2023 et est désormais soutenu par un plan d'investissement de 100 milliards de dollars visant les minéraux essentiels d'ici 2035.   

Le financement du gouvernement comprend également un engagement de 29 milliards de SR pour le projet de phosphate Wa'ad Al-Shamal. 

La géographie de l'Arabie saoudite offre des avantages logistiques avec un accès aux marchés européens, asiatiques et africains, tandis que les mégaprojets tels que NEOM et Qiddiya devraient stimuler la demande locale de matériaux de construction et de métaux de grande valeur.   

Ces projets, selon le rapport, « qui bénéficient de financements et d'investissements dans les infrastructures, visent à réduire les coûts d'importation du pays pour les métaux, y compris le fer, l'acier, les pierres précieuses et semi-précieuses, en créant un marché intérieur solide pour les métaux et les minéraux ».  

Toutefois, le rapport indique également que les infrastructures et la main-d'œuvre constituent des goulets d'étranglement potentiels. De nombreux gisements se trouvent dans des régions désertiques éloignées, dépourvues d'infrastructures de transport et d'eau adéquates.   

En outre, l'expansion du secteur nécessitera des investissements substantiels dans la formation de la main-d'œuvre afin d'éviter les coûts élevés du recrutement à l'étranger.  

S&P indique que l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de la discipline financière, les faibles niveaux d'endettement du secteur et le soutien politique ciblé permettent à l'industrie minière du Royaume de se développer durablement, même dans un contexte de volatilité des marchés des matières premières.   

« Nous nous attendons à ce que ces initiatives stimulent la demande intérieure de métaux, réduisent la dépendance à l'égard des importations et améliorent à terme l'efficacité opérationnelle du secteur », ajoute S&P. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite renforce ses investissements dans l'industrie minière, surpassant ses pairs mondiaux

Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138% depuis 2021. (Images Getty)
Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138% depuis 2021. (Images Getty)
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  • Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide
  • Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de riyals saoudiens

RIYAD: Le secteur minier de l'Arabie saoudite est en train de devenir une référence mondiale, grâce à des réformes réglementaires, à des investissements importants et à une solide réserve de projets nationaux, selon une nouvelle analyse.

Dans un rapport intitulé «Saudi Arabia Doubles Down on Mining», S&P Global Ratings a déclaré que le secteur était prêt pour une expansion rapide, avec sa contribution au produit intérieur brut qui devrait passer de 17 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) en 2024 à 75 milliards de dollars d'ici à 2030, dans le cadre de la stratégie Vision 2030 du gouvernement.

Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide. Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de riyals saoudiens (2,5 trillions de dollars), soit une augmentation de 90% par rapport aux prévisions de 2016, grâce à de nouvelles découvertes de terres rares, de métaux de base et d'importants gisements de phosphate et d'or.

Hina Shoeb, analyste de crédit chez S&P Global Ratings, a déclaré: «Les mesures proactives et les ressources substantielles de l'Arabie saoudite peuvent aider à compenser les pressions continues sur les coûts et à soutenir la résilience des profils de crédit des sociétés minières et métallurgiques.»  

L'agence a noté que, contrairement à de nombreux homologues mondiaux, les sociétés minières et métallurgiques d'Arabie saoudite bénéficient d'un fort soutien du gouvernement, d'un cadre réglementaire moderne – y compris la loi sur l'investissement minier – et d'un investissement substantiel de l'État dans les mégaprojets et l'infrastructure.

Le nombre de licences d'exploitation a augmenté de 138% depuis 2021, et les permis d'exploration sont passés de 58 à 259, grâce à la transparence de la loi et aux politiques favorables aux investisseurs.  

L'entreprise publique phare Ma'aden a déclaré des revenus de 32 milliards de riyals saoudiens en 2024, avec un portefeuille diversifié couvrant l'or, le phosphate, l'aluminium et les métaux de base. Sa production d'or a atteint à elle seule 450 000 onces, tandis que la production de phosphate a dépassé les 6,5 millions de tonnes.   

Le nombre de sociétés d'exploration est passé de six en 2020 à 133 en 2023. «Alors que les budgets continuent d'augmenter, la probabilité de découvrir des ressources supplémentaires et d'étendre les opérations existantes soutient notre vision d'une croissance durable et à long terme de l'industrie minière et métallurgique en Arabie saoudite», indique le rapport.  

Le cadre Vision 2030 a permis de s'éloigner de la dépendance au pétrole, en se concentrant plutôt sur des secteurs tels que l'exploitation minière, le tourisme et l'industrie manufacturière.   

Le secteur minier à lui seul a généré environ 400 millions de dollars de revenus en 2023 et est désormais soutenu par un plan d'investissement de 100 milliards de dollars ciblant les minerais essentiels d'ici à 2035.   

Le financement du gouvernement comprend également un engagement de 29 milliards de riyals saoudiens pour le projet de phosphate Wa'ad al-Chamal.  

La géographie de l'Arabie saoudite offre des avantages logistiques avec un accès aux marchés européens, asiatiques et africains, tandis que les mégaprojets tels que Neom et Qiddiya devraient stimuler la demande locale de matériaux de construction et de métaux de grande valeur.   

Ces projets, selon le rapport, «qui bénéficient de financements et d'investissements dans les infrastructures, visent à réduire les coûts d'importation du pays pour les métaux, y compris le fer, l'acier, les pierres précieuses et semi-précieuses, en créant un marché intérieur solide pour les métaux et les minéraux».  

Toutefois, le rapport indique également que les infrastructures et la main-d'œuvre constituent des goulets d'étranglement potentiels. De nombreux gisements se trouvent dans des régions désertiques éloignées, dépourvues d'infrastructures de transport et d'approvisionnement en eau adéquates.   

En outre, l'expansion du secteur nécessitera des investissements substantiels dans la formation de la main-d'œuvre afin d'éviter les coûts élevés du recrutement à l'étranger.  

S&P indique que l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de la discipline financière, le faible niveau d'endettement du secteur et le soutien politique ciblé permettent à l'industrie minière du Royaume de connaître une croissance durable, même dans un contexte de volatilité des marchés des matières premières.   

«Nous nous attendons à ce que ces initiatives stimulent la demande intérieure de métaux, réduisent la dépendance à l'égard des importations et améliorent à terme l'efficacité opérationnelle du secteur», ajoute S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le dessalement à grande échelle: Veolia, moteur d’innovation au Moyen-Orient

Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
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  • Le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience
  • Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, est au cœur de cette évolution

MASCATE: Dans un monde où le stress hydrique devient de plus en plus prégnant, le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience. Au cœur de cette évolution, Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, non seulement étend son influence à travers le Golfe, mais fait également de cette région le centre névralgique de son innovation.

«Les pays du Golfe, et en particulier Oman, sont désormais notre centre mondial d'innovation en dessalement», a affirmé Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia. «Ce que nous construisons ici représente l'excellence mondiale, soutenue par une constante évolution technologique.»

Un leader mondial en pleine expansion

Veolia contrôle actuellement 18% de la capacité installée de dessalement dans le monde, exploitant plus de 2 300 sites dans 108 pays. Son prochain grand objectif stratégique: doubler sa capacité opérationnelle, passant de 1,4 à 2,8 milliards de mètres cubes par an d’ici 2030, consolidant ainsi sa position sur un marché qui devrait dépasser les 40 000 millions de litres par jour (MLD) d’ici la fin de la décennie.

Les récentes victoires illustrent une dynamique de croissance forte: des projets comme Hassyan et Mirfa 2 aux Émirats arabes unis (2023-2024), ainsi qu’une grande installation à venir à Rabat, au Maroc. En Arabie saoudite, où les projets dépassent souvent les 500 à 600 MLD, Veolia soutient la transition vers le dessalement par membranes avec des solutions sur mesure adaptées aux échelles et aux objectifs à long terme. À travers ces mégaprojets, Veolia met en avant des technologies de pointe telles que le système modulaire breveté Barrel™, des usines alimentées par énergie solaire, et des systèmes de membranes optimisés par intelligence artificielle.

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L’usine Barka IV est la plus grande installation de dessalement d’eau de mer d’Oman et contribue à la Vision 2040 du sultanat. (Photo: Arab News)

Démystification des anciennes idées reçues sur le dessalement

Le succès de Veolia ne réside pas uniquement dans les capacités produites, mais dans la réécriture des règles du dessalement. Comme le dit Brachlianoff: «Tous les vieux mythes sur le dessalement, nous les avons brisés un par un.»

  1. Ce n'est plus énergivore: la consommation d'énergie a diminué de plus de 85% depuis le début des années 2000, grâce à des membranes de nouvelle génération et à une récupération intelligente de l'énergie.
  2. C'est plus abordable: autrefois, l'eau dessalée coûtait 5 $ par mètre cube, elle peut désormais être produite pour moins de 0,50 $, la rendant accessible même aux municipalités et industries de taille moyenne.
  3. Ce n'est pas seulement pour les villes: les solutions de Veolia servent désormais également les raffineries, les mines et même les centres de données.
  4. C'est plus propre et plus vert: de l’intégration solaire à Sur au contrôle avancé de la décharge de saumure, de nouvelles normes sont mises en place pour la gestion marine et environnementale.
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Conférence sur le dessalement avec Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia et des experts de Veolia à Oman. (Photo : Arab News)

Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis: la construction du modèle

Les initiatives de Veolia à Oman s’inscrivent dans les objectifs définis par la Vision 2040 du pays.

«Nous contribuons directement à l'objectif d'atteindre 30% d'énergie renouvelable dans le mix national», a déclaré Erwan Rouxel, PDG de Veolia Oman. Une centrale solaire alimente plus d’un tiers des besoins énergétiques de l'usine de dessalement de Sur, et des initiatives en cours de conversion de gaz de décharge en énergie soutiennent la décarbonisation générale.

Oman est également un terrain d'expérimentation pour le développement de la main-d'œuvre: 75% du personnel de Veolia Oman est constitué de nationaux. «Nos efforts d’omanisation sont cruciaux, non seulement pour la continuité des affaires, mais aussi pour créer une valeur partagée avec les communautés que nous servons», a ajouté Rouxel.

En Arabie saoudite, l'entreprise profite d’une vague de transformation. «Le pays passe du dessalement thermique au dessalement basé sur des membranes, en particulier l'osmose inverse», a expliqué Adrien de Saint Germain, PDG de la zone Technologies de l'eau chez Veolia. «Et ce ne sont pas des petits projets – certains font 500 à 600 MLD. Ce qui compte maintenant, c'est comment nous optimisons tout l'environnement autour des membranes», ajoute-t-il.

Le rôle de Veolia va au-delà de l’exécution technique. En proposant des ajustements de conception qui réduisent les coûts sans compromettre la qualité, l'entreprise a établi une relation de confiance à long terme avec ses clients du Golfe. «Ce qui rend les projets saoudiens uniques, c’est leur horizon sur plusieurs années et leur échelle. Nous pouvons planifier de manière stratégique et livrer de façon cohérente», a expliqué de Saint Germain.