Au bord des Grands lacs américains, une communauté sous le choc de l'attaque contre Rushdie

Les gens écoutent les écrivains se rassembler pour lire des œuvres sélectionnées de l'auteur britannique Salman Rushdie, une semaine après avoir été poignardé alors qu'il était sur scène, lors d'un rassemblement de solidarité pour la liberté d'expression devant la bibliothèque publique de New York à New York le 19 août 2022. (AFP)
Les gens écoutent les écrivains se rassembler pour lire des œuvres sélectionnées de l'auteur britannique Salman Rushdie, une semaine après avoir été poignardé alors qu'il était sur scène, lors d'un rassemblement de solidarité pour la liberté d'expression devant la bibliothèque publique de New York à New York le 19 août 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 21 août 2022

Au bord des Grands lacs américains, une communauté sous le choc de l'attaque contre Rushdie

  • La Chautauqua Institution se veut être un phare de la «diversité» et de la vie culturelle, communautaire et religieuse du nord des Etats-Unis, à quelques encablures du grand lac Erié à la frontière avec le Canada
  • La vice-présidente Emily Morris a assuré avoir mis en place la détection d'objets métalliques et l'interdiction des sacs dans l'amphithéâtre

CHAUTAUQUA: Lorsqu'Emily Sack a vu un jeune homme se jeter sur l'écrivain Salman Rushdie, elle s'est à peine rendu compte, dans la panique, que l'écrivain était attaqué au couteau.

Comme nombre de résidents de la Chautauqua Institution -- sorte d'université pour séniors dans un gigantesque parc au bord du superbe lac Chautauqua, au nord de l'Etat de New York --, Emily Sack reste groggy, une semaine après les faits.

"C'est allé si vite. C'était quasiment terminé avant que cela n'ait commencé", souffle à l'AFP cette octogénaire qui était tranquillement assise dans l'amphithéâtre partiellement en plein air, le 12 août au matin.

Elle y attendait la conférence littéraire de l'auteur des "Versets sataniques" lorsque celui-ci a été attaqué par Hadi Matar, Américain d'origine libanaise de 24 ans habitant le New Jersey, une tentative de meurtre qui a indigné en Occident.

«Complètement déprimés»

Après l'attentat, la Chautauqua Institution "a tout annulé pour le reste de la journée" et "tout le monde ici, moi comprise, nous en sommes sortis complètement déprimés", confie Mme Sack, les larmes aux yeux.

La Chautauqua Institution se veut être un phare de la "diversité" et de la vie culturelle, communautaire et religieuse du nord des Etats-Unis, à quelques encablures du grand lac Erié à la frontière avec le Canada.

Fondée en 1874 par deux protestants méthodistes, elle est devenue un lieu renommé d'activités et d'échanges dans les arts, les sciences humaines, l'éducation, la religion...

Le président Franklin Roosevelt y a prononcé en août 1936 un discours resté célèbre sur sa "haine" de la guerre.

Cette organisation à but non lucratif revendique durant son festival d'été 100 000 visiteurs et résidents -- dont une majorité de personnes âgées -- qui déambulent à pied et à vélo dans ce qui ressemble à un village communautaire protégé par une clôture d'enceinte, aux rues, maisons coloniales et jardins magnifiquement entretenus, avec sa bibliothèque, ses commerces, sa propre police et son service postal.

«Monde extérieur»

"C'est évidemment un choc pour toute notre communauté, pour toute la région et pour quiconque connaît la Chautauqua Institution. On est là depuis près de 150 ans et on n'a jamais eu à subir quelque chose de la sorte", dit, la gorge nouée et réprimant des sanglots, Emily Morris, la vice-présidente du centre.

"C'est malheureux que nous ayons été touchés par le monde extérieur", lâche même un résident, sous couvert de l'anonymat.

Car dans le petit comté de Chautauqua et son minuscule chef-lieu Mayville, où Hadi Matar a comparu jeudi devant le tribunal après son inculpation pour "tentative de meurtre" et "agression", personne n'imaginait que ce joli coin tranquille de la région des Grands lacs subisse une attaque au retentissement international.

Le procureur local Jason Schmidt, qui instruit le dossier de l'attaque contre M. Rushdie -- visé depuis 1989 par une condamnation à mort contenue dans une fatwa du Guide iranien --, a reconnu devant la presse que sa "petite" juridiction" n'avait pas les épaules pour gérer une telle affaire, sur laquelle la police fédérale enquête également.

Emily Sack répond aussi n'avoir "jamais pensé auparavant que cela puisse arriver" à Chautauqua.

Barbara Warner, du même âge, une habituée de la Chautauqua Institution, déplore que "ces choses, qui arrivent un peu partout dans le pays (...), arrivent aussi malheureusement" dans le centre culturel.

«En sécurité»

David Wilson est également "sous le choc", mais une semaine après il se sent tout de même "en sécurité" pour profiter des dernières activités de l'été à la Chautauqua Institution.

Le centre a été critiqué par la presse américaine pour l'absence apparente de mesures de sécurité pour un hôte tel que Salman Rushdie, lequel se rétablit lentement dans un hôpital à Erié, au bord du lac.

La vice-présidente Emily Morris a assuré avoir mis en place la détection d'objets métalliques et l'interdiction des sacs dans l'amphithéâtre.

Quelques gardes patrouillent effectivement autour de l'amphithéâtre, dont l'entrée est strictement contrôlée.

Alors que la protection autour de Salman Rushdie s'était largement allégée depuis une vingtaine d'années qu'il habitait aux Etats-Unis, "nous n'aurions évidemment pas (organisé) un tel événement si nous ne pensions pas avoir des mesures (de sécurité) adéquates", se défend Mme Morris.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.