Côte d'Ivoire: Simone Gbagbo crée son parti, nouvelle rupture avec Laurent Gbagbo

Aujourd'hui âgée de 73 ans, celle qui fut surnommée «la Dame de fer», a formé un redoutable tandem avec Laurent Gbagbo lorsque celui-ci était président de 2000 à 2011 (Photo, AFP).
Aujourd'hui âgée de 73 ans, celle qui fut surnommée «la Dame de fer», a formé un redoutable tandem avec Laurent Gbagbo lorsque celui-ci était président de 2000 à 2011 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 août 2022

Côte d'Ivoire: Simone Gbagbo crée son parti, nouvelle rupture avec Laurent Gbagbo

  • Cette rupture politique, suit une rupture d'ordre privée, Simone et Laurent Gbagbo étant en instance de divorce, à la demande de ce dernier.
  • Sans surprise, étant la seule candidate, Simone Ehivet Gbagbo a été élue présidente du Mouvement des générations capables (MGC) avec 100% des voix

ABIDJAN: L'ex-première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo, a créé samedi son parti politique deux ans avant la présidentielle de 2025, rompant ainsi politiquement avec l'ex-président Laurent Gbagbo, avec qui elle avait formé un redoutable tandem au pouvoir pendant dix ans.

Cette rupture politique, suit une rupture d'ordre privée, Simone et Laurent Gbagbo étant en instance de divorce, à la demande de ce dernier.

Sans surprise, étant la seule candidate, Simone Ehivet Gbagbo a été élue présidente du Mouvement des générations capables (MGC) avec 100% des voix par plusieurs centaines de délégués de tout le pays, lors d'une assemblée générale constitutive du parti de deux jours, qui s'est achevée samedi.

Jusqu'à sa transformation en parti politique, le MGC était une coalition de mouvements soutenant Mme Gbagbo, créée en septembre dernier, avec déjà dans sa ligne de mire la prochaine présidentielle.

"Nous y sommes, notre parti politique est désormais dans la place", s'est réjouie Mme Gbagbo vêtue d'un ensemble de tissu africain aux tons vert, visiblement heureuse, allant jusqu'à esquisser quelques pas de danse avec ses partisans qui la surnomment affectueusement "Maman".

Elle a placé son parti résolument dans l'opposition au président ivoirien Alassane Ouattara. Selon elle, la "réconciliation nationale" qu'il a initiée "n'a jamais vraiment démarré de façon sérieuse".

Elle a tout de même remercié le chef de l'Etat d'avoir récemment libéré deux officiers supérieurs de l'armée ivoirienne, incarcérés pour leur rôle dans la crise sanglante de 2010-2011, rappelant toutefois qu'il restait "une vingtaine de militaires" en prison.

L'ambition de son parti "humaniste et progressiste, fortement ancré dans la social-démocratie" et dont la devise est "Audace, solidarité, souveraineté", est "de transformer qualitativement les mentalités" pour construite "une Côte d'Ivoire nouvelle et moderne", selon elle.

«La Dame de fer»

Aujourd'hui âgée de 73 ans, celle qui fut surnommée "la Dame de fer", a formé un redoutable tandem avec Laurent Gbagbo lorsque celui-ci était président de 2000 à 2011.

C'est pour leur rôle pendant la crise sanglante - environ 3.000 morts - qui avait suivi la présidentielle de 2010 et née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, qu'ils avaient été arrêtés à Abidjan en avril 2011.

Elle a été accusée d'être liée aux "escadrons de la mort" contre les partisans d'Alassane Ouattara.

Condamnée en 2015 dans son pays à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’État", elle a bénéficié en 2018 d'une loi d'amnistie, au nom de la "réconciliation nationale".

Laurent Gbagbo, également condamné à 20 ans de prison en Côte d'Ivoire pour le "braquage" de la Banque centrale ouest-africaine pendant la crise de 2010-2011, vient lui de bénéficier d'une grâce présidentielle qui n'efface toutefois pas sa peine, ce qui pourrait l'empêcher de se présenter en 2025.

Simone Gbagbo l'a regretté samedi, estimant que la grâce, en lieu et place de l'amnistie qui annule la peine, "alourdit davantage l'atmosphère socio-politique" en Côte d'Ivoire.

Dans la foulée de l'acquittement de M. Gbagbo par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye en mars 2021 où il était poursuivi de crimes contre l'humanité, le mandat d'arrêt lancé par cette cour contre Simone Gbagbo, a été levé.

Mais tant sur le plan privé que politique, eux qui ont mené ensemble le combat pour le multipartisme dans leur pays il y a plus de 30 ans, suivent une trajectoire séparée depuis le retour en Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo en juin 2021, après son acquittement par la CPI.

Tout juste rentré après dix ans d'absence au bras d'une autre femme, il a demandé le divorce d'avec Simone, avec qui il a eu deux filles.

Et l'une de ses premières sorties avait eu lieu à la cathédrale catholique d'Abidjan, marquant ainsi une autre rupture avec Simone dont il avait épousé la croyance évangéliste.

Laurent Gbagbo, âgé de 77 ans, a également créé en octobre dernier sa propre formation politique, le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), auquel Simone n'a jamais appartenu et qui n'était pas représenté à l'assemblée générale du MGC.


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.