Le secteur public libanais paralysé par des grèves de plus en plus nombreuses

Des milliers d'employés de l'État libanais sont en grève depuis plus de deux mois en raison de l'effondrement de leurs salaires provoqué par l'implosion économique du pays. (Reuters).
Des milliers d'employés de l'État libanais sont en grève depuis plus de deux mois en raison de l'effondrement de leurs salaires provoqué par l'implosion économique du pays. (Reuters).
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Le secteur public libanais paralysé par des grèves de plus en plus nombreuses

  • Le secteur public et le système juridique libanais sont soumis à des tensions croissantes en raison d'un mouvement de grève lié à la chute des salaires
  • Quatre taux sont actuellement adoptés au Liban par l'État et les banques, en plus du taux du marché noir, qui a atteint environ 33 000 livres libanaises pour un dollar jeudi dernier

BEYROUTH: Le secteur public et le système juridique libanais sont soumis à des tensions croissantes en raison d'un mouvement de grève lié à la chute des salaires qui prend de plus en plus d’ampleur dans ce pays en crise. 

Des centaines de juges ont poursuivi leur grève jeudi dernier pour protester contre le fait que leurs salaires sont basés sur un taux de change de 1 507 livres libanaises pour un dollar (1 dollar = 0,99 euro). 

Les fonctionnaires ont également décidé de se mettre en grève pour la même raison, malgré l'octroi d'une aide mensuelle. 

Pendant ce temps, les professeurs d'université libanais poursuivent leur grève illimitée, tandis que les étudiants attendent la reprise du travail pour pouvoir passer les examens finaux de l'année dernière. 

Le Liban a pris des mesures préliminaires pour augmenter le taux douanier du dollar de 1 507 livres libanaises – le taux adopté avant que la crise économique ne frappe, il y a trois ans – à 20 000 livres. 

Cette mesure a semé la confusion sur les marchés, ajoutant au chaos ambiant. 

Le dollar des douanes est la devise utilisée pour calculer la valeur douanière des importations. Il est payé en livres libanaises. 

Jeudi, le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a envoyé une lettre au ministre des Finances, Youssef Khalil, pour lui demander d'adopter le taux du dollar douanier de 20 000 livres. 

Khalil a fait part de cette décision lors d’une réunion consultative ministérielle élargie. 

Le comité ministériel jouit de pouvoirs exceptionnels qui lui permettent d'ajuster le taux douanier du dollar sans avoir besoin de l'approbation du Cabinet. 

Amin Salam, le ministre de l'Économie par intérim, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que la décision préliminaire ferait l'objet de discussions entre le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale. 

M. Salam a déclaré que l'impact du nouveau taux du dollar douanier sur les prix des marchandises serait «insignifiant», ajoutant que le taux actuel n'était plus équitable. 

«Nous voulons ajuster les salaires des fonctionnaires», a-t-il précisé. 

Il a également exprimé la crainte que les commerçants ne stockent des marchandises pour les vendre plus tard selon le nouveau taux. 

«Nous attendons que les commerçants nous fournissent les listes des marchandises qu'ils ont achetées précédemment», a indiqué le ministre. 

Les denrées alimentaires qui seront soumises au dollar douanier peuvent être remplacées par des produits alternatifs disponibles au Liban afin d'encourager le secteur industriel et l'industrie libanaise, a-t-il ajouté. 

M. Salam a fait savoir que les fromages et les légumes en conserve coûteux faisaient partie des produits qui seront soumis au dollar douanier. 

Il a mis en garde les commerçants contre la fixation du prix des anciens produits en fonction du nouveau taux du dollar douanier. 

Le dollar douanier est l'un des principaux éléments qui alimentent le Trésor libanais. Ce dernier perçoit un pourcentage du prix des marchandises importées. 

Le député Ibrahim Kanaan, président de la Commission parlementaire des finances et du budget, a déclaré qu'il doutait que le dollar douanier tienne compte des moyens et des besoins des gens. 

«Comment pouvons-nous établir le dollar douanier? Quels sont les biens couverts et non couverts, et qui va contrôler les prix?», a-t-il demandé. 

Quatre taux sont actuellement adoptés au Liban par l'État et les banques, en plus du taux du marché noir, qui a atteint environ 33 000 livres libanaises pour un dollar jeudi dernier. 

Les analystes économiques ont prédit que le pays allait connaître une nouvelle vague d'augmentation des prix alors que les mesures de Sécurité sociale apparaissent négligeables face à l'aggravation des pressions économiques. 

Les observateurs redoutent que cela n'encourage les contrebandiers à traverser la frontière libano-syrienne. 

Hani Bohsali, chef du syndicat des importateurs de produits alimentaires, a confié à Arab News: «Il n'y a plus de produits de luxe. Si l'on veut parler logiquement et mettre les choses en perspective, les intérêts des Libanais passent avant ceux des commerçants.» 

M. Bohsali a indiqué que le dollar douanier «affecterait les huiles et les légumes en conserve, et nous craignons que ceux qui réclament une augmentation de salaire n'en demandent une autre après quelque temps». 

Il a ajouté: «Nous allons tous payer le prix de décisions irréfléchies et en subir les conséquences.» 

«Savons-nous quelles sont les répercussions de l'augmentation du dollar douanier? Est-ce que cela va vraiment profiter à l'État? Ils l'ont calculé sur la base de la situation actuelle, mais que se passerait-il si la valeur des importations diminuait de moitié en raison du faible pouvoir d'achat des Libanais?» 

Le député Ziad Hawat a précisé que l'augmentation du taux sans un plan économique complet ne permettrait pas d'atteindre les objectifs souhaités. 

Il a appelé à une consolidation du taux de change au lieu de «voler les dépôts des gens». 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.