L'ancien chef de la CIA demande à Biden d'empêcher le dirigeant iranien d'assister à l'Assemblée générale de l’ONU

«Je pense qu'en raison des actions menées contre les États-Unis, en ce moment très délicat, nous devons envoyer un message au gouvernement iranien que cela ne sera pas toléré», a déclaré Roule au Ray Hanania Radio Show, d’Arab News. (Photo, Capture d’écran)
«Je pense qu'en raison des actions menées contre les États-Unis, en ce moment très délicat, nous devons envoyer un message au gouvernement iranien que cela ne sera pas toléré», a déclaré Roule au Ray Hanania Radio Show, d’Arab News. (Photo, Capture d’écran)
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Publié le Jeudi 18 août 2022

L'ancien chef de la CIA demande à Biden d'empêcher le dirigeant iranien d'assister à l'Assemblée générale de l’ONU

  • Pour Norman Roule, ancien responsable national du renseignement pour l'Iran à la CIA, l’Iran, une nation voyou, s'attaque à l'Arabie saoudite et aux États-Unis
  • L'agression de Salman Rushdie fait partie des plans de terrorisme mondial de Téhéran, selon Roule

CHICAGO: Le président iranien, Ebrahim Raïssi, devrait être empêché d'assister à l'Assemblée générale des Nations unies le mois prochain, car Téhéran est complice de l'attentat contre le romancier Salman Rushdie à New York le 12 août, et continue à fomenter la violence et le terrorisme dans le monde entier.

C'est l'avis de Norman Roule, ancien responsable national du renseignement pour l'Iran à la CIA, qui a déclaré que le président Joe Biden et l'ONU devaient envoyer un message fort indiquant que les actions de Téhéran ne seront pas tolérées.

Roule a déclaré que l'attaque contre Rushdie menée par Hadi Matar, un Américain d'origine libanaise âgé de 24 ans et originaire de Fairview, dans le New Jersey, était un «acte de terrorisme manifeste» qui reflétait une campagne plus large de violence parrainée par l'Iran et exigeant une réponse ferme des États-Unis, de leurs alliés européens et des Nations unies.

«Je pense qu'en raison des actions menées contre les États-Unis, en ce moment très délicat, nous devons envoyer un message au gouvernement iranien que cela ne sera pas toléré», a déclaré Roule au Ray Hanania Radio Show, d’Arab News.

«Bannir Raïssi de l'Assemblée générale de l’ONU enverrait également un message aux autres adversaires et aux États voyous qu'il y a une conséquence aux actions de l’Iran. Et si vous optez pour ce genre d'actions, vous devrez supporter l'isolement diplomatique. Si Raïssi vient aux États-Unis pour assister à cette Assemblée générale, cela envoie le message inverse: qu’il est possible de mener ce genre d'actions. Peut-être verra-t-on une déclaration du porte-parole du département d'État. Peut-être un tweet d'un fonctionnaire américain. Peut-être une sanction contre une organisation qui n'a pas d'actifs financiers aux États-Unis. Mais sinon, cet acte restera pratiquement impuni. Je pense que nous devons vraiment éviter cela.»

S'il s'était agi d'un acte d’Al-Qaïda, a déclaré Roule, la réaction des États-Unis et des autres alliés européens «aurait été différente». Dans le passé, a noté Roule, les États-Unis disposaient d'un «programme robuste» pour punir toute action d’Al-Qaïda pour son terrorisme, notamment aux États-Unis.

Si Biden n'interdit pas à Raïssi d'entrer aux États-Unis pour assister à la réunion à l’ONU mi-septembre, la prochaine option serait de boycotter son discours, a assuré Roule, qui est chercheur non-résident  au Belfer Center for Science and International Affairs de la Harvard Kennedy School.

«Il s'agit d'une campagne de violence menée dans le monde entier par l'Iran. Il y a eu des actions en Argentine récemment. Des missiles ont été tirés, des missiles iraniens tirés du Yémen contre la population internationale de l'Arabie saoudite. Une autre option pour manifester son désaccord serait que les représentants de ces pays qui sont des partenaires et des alliés sortent de la salle au moment du discours du président Raïssi. Cela s’est déjà fait par le passé», a déclaré Roule, en poste au Bureau du directeur du renseignement national de 2008 à 2017. «Nous ne pouvons pas leur permettre de s'en tirer à bon compte, sinon cela encouragera la poursuite de la violence», a-t-il ajouté.

Roule a fait valoir que les administrations précédentes ont pris des mesures très fermes en réponse au terrorisme, notamment lorsque l'ancien président Ronald Reagan a lancé une attaque contre l'homme fort de la Libye, Mouammar Kadhafi, après que du personnel américain a été pris pour cible en Allemagne.

«Nous avons constaté une série d'actions iraniennes impliquant presque toujours d'autres ressortissants que des responsables iraniens. Cela permet à l'Iran de mener des actions qui lui sont attribuables, de sorte qu'il fait passer son message, qui peut être démenti dans un certain sens», a soutenu Roule.

«À mon avis, les États-Unis, mais également l'Europe, suivent une stratégie dangereuse. En substance, nous poursuivons l'acteur local dans le cadre de l'application de la loi, puis nous faisons des déclarations publiques attribuant l'action à l'Iran et menaçant en privé ou en public de graves conséquences en cas de réussite. La plupart du temps, les actions de l'Iran échouent.»

«Nous envoyons un message indiquant que l'Iran cherche à tuer des Américains et que plusieurs tentatives cette année ont échoué, selon plusieurs articles de presse. Mais nous ne le punissons pas, ce qui pousse le pays à tenter d’autres actions, et à diffuser de la propagande sur Twitter, et sur le compte du Guide suprême et ailleurs, encourageant des personnes à mener des actions qui, par essence, satisfont l'objectif politique de l'Iran», a-t-il encore déclaré au Ray Hanania Radio Show.

Pour Roule, il est clair que l'Iran n'est pas seulement à l'origine de l'attaque contre Rushdie, mais qu'il a également tenté de nuire à d'autres personnes, notamment à l'ancien ambassadeur des Nations unies et conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, à l'ancien secrétaire d'État, Mike Pompeo, et à des dirigeants d'autres pays, dont Adel al-Joubeir, l'ancien ministre saoudien des Affaires étrangères, actuellement ministre d'État aux Affaires étrangères et nouvel envoyé du Royaume pour le climat.

«Il est certain que l'Iran est responsable de la propagation d'un climat mondial qui a encouragé l’acte contre Rushdie. L'Iran n'a pas seulement émis une fatwa qui a été réaffirmée, pas récemment, pas souvent, mais qui l’a été. L'Iran a en fait augmenté la mise de la violence contre Salman Rushdie», a déclaré Roule, soulignant que trente-trois ans écoulés depuis la première fatwa originale de 1989 ne l’ont pas remise en cause, celle-ci n’ayant jamais été révoquée par les dirigeants iraniens.

«L'Iran est responsable, car il a donné le sentiment que cette attaque contre Rushdie était nécessaire. Je pense que nous faisons face à un phénomène identique à la campagne de propagande mondiale d'Al-Qaïda incitant à des actes de violence. Peut-être qu'Al-Qaïda n'a pas spécifiquement commandité tous les actes de violence, mais ceux-ci ont été menés  parce que des personnes ont été informées sur les médias sociaux d’une ligne spécifique de propagande», a insisté Roule, qui a expliqué que Biden «n'a pas fourni beaucoup de détails» sur sa politique pour arrêter le terrorisme de l'Iran.

«Lorsque l'Iran fait une menace, cette menace peut être exécutée sur un temps long. Il y a là une leçon à tirer: les États-Unis et la communauté internationale auraient dû traiter cette fatwa différemment, ils n'auraient pas dû tolérer qu’elle reste en l’état, que l'Iran ne la retire pas. Mais nous avons espéré qu'elle tomberait dans l'oubli, alors qu'il y a beaucoup de gens qui suivent la propagande diffusée par l'Iran dans les médias sociaux, et l’assaillant contre Rushdie a agi en conséquence», a déclaré Roule. L'absence de réponse à l'Iran après l'attentat contre Rushdie et les autres attaques envoie un «message dangereux», a-t-il affirmé.

«Nous sommes dans une situation dans laquelle nous punissons des personnes que nous capturons dans le cadre de l'application de la loi. Nous disons à l'Iran, en privé et en public, que nous répondrons en cas d’attaque réussie», a assuré Roule. «Mais les attaques ratées semblent ne provoquer aucune réponse des États-Unis, mais aussi de nos amis et de nos partenaires européens. Et je pense que cela encourage les individus en Iran à penser qu'il n'y a pas de sanction pour leurs actes terroristes aux États-Unis et ailleurs.»

Le Ray Hanania Show est diffusé en direct tous les mercredis à 17 heures, heure de l'Est, sur la radio WNZK AM 690 dans le Grand Détroit, dans certaines régions de l'Ohio, et sur la radio WDMV AM 700 à Washington, y compris dans certaines régions de Virginie et du Maryland. L'émission est rediffusée le jeudi à 7 heures à Detroit sur WNZK AM 690 et à Chicago à 12 heures sur WNWI AM 1080.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.