Aux Etats-Unis, cartographier les îlots de chaleur urbains pour mieux les combattre

La construction se poursuit près des voies ferrées inachevées de la Purple Line au Paul Sarbanes Transit Center le 8 avril 2021 à Silver Spring, Maryland. (AFP)
La construction se poursuit près des voies ferrées inachevées de la Purple Line au Paul Sarbanes Transit Center le 8 avril 2021 à Silver Spring, Maryland. (AFP)
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Publié le Jeudi 18 août 2022

Aux Etats-Unis, cartographier les îlots de chaleur urbains pour mieux les combattre

  • Aux Etats-Unis -- où les ouragans, tornades et inondations sont pourtant légion -- le phénomène météorologique qui tue le plus n'est autre que la chaleur
  • S'adapter face à des épisodes de chaleur de plus en plus extrêmes, alimentés par le changement climatique, devient indispensable

SILVER SPRING: Le téléphone affiche 32°C à Silver Spring, près de Washington, en ce dimanche d'août. Mais derrière ce chiffre uniforme se cachent des disparités: en termes de chaleur, toute la ville n'est pas logée à la même enseigne.

Maria Velez, 53 ans, se sait chanceuse d'habiter à côté d'une crique. A deux pas de chez elle, d'autres quartiers où s'élèvent de petits immeubles d'habitations sont bien plus goudronnés, et bien moins verts.

La recette parfaite pour créer des îlots de chaleur, enregistrant des températures bien plus élevées parfois sur quelques rues seulement. Un phénomène qui se révèle de plus en plus dangereux à cause du réchauffement climatique.

Aux Etats-Unis -- où les ouragans, tornades et inondations sont pourtant légion -- le phénomène météorologique qui tue le plus n'est autre que la chaleur.

C'est pourquoi Maria Velez, préoccupée par le sujet, a choisi de participer à une campagne visant à cartographier ces îlots de chaleur dans le comté de Montgomery, où elle vit, au nord de la capitale américaine.

L'initiative est chapeautée par l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui depuis six ans a permis d'étudier quelque 70 localités, avec l'aide de leurs habitants.

"Je me suis inscrite tout de suite", raconte cette professeure d'université. "J'ai trouvé que c'était exactement ce que le comté devait faire, chercher à mieux comprendre les effets du changement climatique".

Sur sa voiture familiale grise, elle a accroché avec son mari un capteur, une sorte de petite antenne blanche, à la vitre du siège passager. Une fois allumé, l'engin enregistre toutes les secondes la température, l'humidité, l'heure et sa position exacte.

Le couple s'est vu attribuer un trajet d'environ 17 km, à parcourir en ne dépassant pas les 55 km/h, et couvrant une grande partie de la ville.

En une heure, ils reviennent à leur point de départ, où les attendent des employés du comté, qui récupèrent le capteur et notent les éventuelles difficultés rencontrées -- dans leur cas, une sortie de rond-point ratée qui les a amenés à en faire le tour deux fois.

Pour les remercier, des T-shirts "scientifique citoyen" sont distribués.

Inégalités historiques 

Au total, plus d'une centaine de personnes ont participé à l'expérience ce jour-là: 57 équipes de deux ont parcouru 19 tracés différents, couvrant plus de 500 kilomètres carrés du comté.

La température a été mesurée le long de chaque trajet trois fois dans la journée: à 06H00 du matin, 15H00, et 19H00.

Le programme a rencontré un succès qui a surpris jusqu'à ses organisateurs: près de 600 habitants s'étaient inscrits pour y participer (500 ont dû être refusés). Ceux choisis pouvaient être dédommagés de quelques dizaines de dollars, mais plus de 60% n'ont pas pris l'argent.

Les capteurs ont ensuite été envoyés à la société partenaire, CAPA Strategies, qui, en quelques semaines, doit analyser les données et les transformer en cartes détaillées, indiquant les points les plus chauds.

"Ce sont les personnes à faibles revenus et de couleur qui ont tendance à être le plus affectées", a rappelé Gretchen Goldman, responsable au bureau de la Maison Blanche pour les politiques scientifiques et technologiques, présente pour l'occasion.

Des études ont montré l'impact qu'ont toujours d'anciennes politiques discriminatoires -- comme le "redlining", qui voyait les banques limiter les crédits immobiliers accordés aux habitants de certains quartiers pauvres et noirs, délimités par une ligne rouge sur les cartes, renforçant de fait la ségrégation à l'oeuvre.

"Ces quartiers, encore aujourd'hui, se révèlent plus chauds que ceux plus blancs et riches", explique Mme Goldman.

Transformer les villes 

S'adapter face à des épisodes de chaleur de plus en plus extrêmes, alimentés par le changement climatique, devient indispensable.

Aujourd'hui, le nombre de jours dépassant les 32°C dans le comté de Montgomery est d'environ 19 par an. En 2050, ce sera 70 jours, selon Ken Graham, directeur du Centre National de Météorologie, qui fait partie de NOAA.

Les îlots de chaleur urbains se forment car la chaleur du soleil est davantage absorbée par le béton, les routes, les bâtiments, que par l'herbe ou l'eau par exemple.

Planter des arbres est ainsi primordial, mais d'autres solutions sont aussi développées, comme des peintures ultra-réfléchissantes.

Grâce aux campagnes de cartographies menées ces dernières années, "des parcs ont été construits dans certains quartiers, ou des changements ont été faits concernant les toits: des toits clairs plutôt que sombres", relate Ken Graham.

Et de souligner: "Devenir une nation prête à faire face au changement climatique demandera la participation de tous. Mais si nous travaillons ensemble, nous pouvons y arriver".


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.