Biden promulgue une réforme majeure sur le climat et la santé

Le président américain Joe Biden signe la loi sur la réduction de l'inflation de 2022 lors d'une cérémonie dans la salle à manger d'État de la Maison Blanche à Washington le 16 août 2022 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden signe la loi sur la réduction de l'inflation de 2022 lors d'une cérémonie dans la salle à manger d'État de la Maison Blanche à Washington le 16 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 août 2022

Biden promulgue une réforme majeure sur le climat et la santé

  • Le texte prévoit des incitations financières destinées à faire évoluer l'économie américaine vers les énergies renouvelables
  • «Un pays peut être transformé. C'est ce qui se passe aujourd'hui»

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a promulgué mardi son vaste plan d'investissement sur le climat et la santé, apportant à son camp démocrate une victoire politique importante à moins de trois mois d'élections législatives déterminantes.

Plus gros investissement jamais adopté aux États-Unis dans la lutte contre le changement climatique, le texte prévoit notamment des incitations financières destinées à faire évoluer l'économie américaine vers les énergies renouvelables, mais limite aussi le prix de certains médicaments et crée un taux d'imposition minimal sur les grosses entreprises.

"Un pays peut être transformé. C'est ce qui se passe aujourd'hui", s'est félicité Joe Biden depuis la Maison Blanche, dans un discours aux accents électoraux prononcé avant de signer cette réforme, baptisée "Inflation Reduction Act".

"Il s'agit de l'avenir. Il s'agit d'apporter le progrès et la prospérité aux familles américaines", a-t-il dit. "Il s'agit de montrer à l'Amérique et au peuple américain que la démocratie fonctionne encore aux États-Unis."

Joe Biden plaidait à l'origine pour un plan d'investissement plus vaste encore, mais le fait même qu'il puisse promulguer cette réforme représente une quasi-résurrection politique pour les démocrates avant les élections de mi-mandat de novembre, traditionnellement perdues par le camp au pouvoir.

Fruit de difficiles tractations avec l'aile droite du parti démocrate, l'enveloppe comprend 370 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030.

Le parti républicain a qualifié "d'arnaque" des crédits d'impôts allant jusqu'à 7.500 dollars pour l'achat d'une voiture électrique, mais le groupe de défense de l'environnement Sierra Club a salué cette mesure "audacieuse".

Sécheresse: Washington réduit les quotas d'eau pour certains Etats et le Mexique

Certains États américains et le Mexique vont devoir réduire leur consommation d'eau pour éviter des conséquences "catastrophiques" pour le fleuve Colorado, alors que la région subit un épisode de sécheresse historique, a annoncé mardi le gouvernement fédéral.

Après plus de deux décennies de chutes de pluie plus faibles que d'habitude, le niveau de ce cours d'eau - essentiel pour l'Ouest américain - est alarmant. Les cycles de sécheresse sont aggravés par le changement climatique dû à l'activité humaine.

Malgré des années de mises en garde, les États qui dépendent du fleuve n'ont pas réussi à réduire suffisamment leurs besoins en eau, conduisant les autorités fédérales à imposer mardi des restrictions.

"Pour éviter un effondrement catastrophique du système du fleuve Colorado et un futur d'incertitude et de conflit, l'utilisation de l'eau dans le bassin doit être réduite", a déclaré Tanya Trujillo, une responsable de l'agence fédérale des ressources en eau.

"Les futures générations se souviendront de ce jour comme de celui où la tendance s'est inversée contre le secteur des industries fossiles, en faveur d'un avenir plus sain, plus propre et plus équitable pour tous, dans tout le pays", a commenté le président de l'ONG, Ramon Cruz.

Succès démocrates 

Le second volet de ce grand plan d'investissements entend corriger en partie les immenses inégalités dans l'accès aux soins aux États-Unis, notamment en abaissant le prix des médicaments.

Medicare, un système public d'assurance santé destiné entre autres aux plus de 65 ans, pourra pour la première fois négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, et ainsi obtenir des tarifs plus concurrentiels.

Pour financer ces investissements, la réforme prévoit l'adoption d'un taux d'imposition minimal de 15% pour toutes les sociétés dont les profits dépassent le milliard de dollars. Ce nouvel impôt vise à empêcher certaines grosses entreprises d'utiliser les niches fiscales qui leur permettaient jusqu'ici de payer beaucoup moins que le taux théorique.

Selon les estimations, cette mesure pourrait générer plus de 258 milliards de dollars de recettes pour l'État fédéral américain au cours des dix prochaines années.

Meurtrie par le retrait chaotique d'Afghanistan l'an dernier, les vagues successives de Covid, une inflation à son plus haut depuis 40 ans, l'administration Biden a eu une année difficile.

En outre, ses efforts ont souvent été entravés par une majorité très étroite aussi bien à la Chambre des représentants qu'au Sénat.

Selon les sondages, les républicains devraient remporter une solide majorité à la Chambre des représentants en novembre, voire emporter aussi le Sénat, ce qui pourrait faire de Joe Biden un président potiche jusqu'à la fin de son mandat en 2024.

Mais alors que les républicains sont embourbés dans le scandale des imprudences de Donald Trump vis-à-vis de documents classés "top secret" déplacés vers sa résidence personnelle de Mar-a-Lago, où le FBI a dû aller les chercher cette semaine, Joe Biden a engrangé des succès ces dernières semaines.

Fin juin, le président démocrate de 79 ans a promulgué une loi régulant les armes à feu, la plus importante en près de 30 ans. Et début août, il a débloqué 52 milliards de dollars de subventions pour relancer la production de semi-conducteurs aux États-Unis, ainsi que signé une loi visant à améliorer la prise en charge des anciens combattants exposés à des fumées toxiques.

"Je sais qu'il y en a aujourd'hui qui ont une vision sombre et désespérée de notre pays. Ce n'est pas mon cas", a-t-il dit mardi.

La réforme sur le climat et la santé, contre laquelle ont voté tous les républicains sans exception, montre que "les Américains ont gagné et que les groupes de pression ont perdu", a-t-il ajouté.

"Voilà le choix qui s'offre à nous : nous pouvons protéger les puissants ou nous pouvons avoir le courage de bâtir un avenir qui offre des opportunités à tous. C'est l'Amérique en laquelle je crois."


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.