Au Maroc, la rareté de l'eau menace de grandes zones agricoles desséchées

Un fermier touche sa terre desséchée près d’Agadir au Maroc (Photo, Fadel SENNA/AFP).
Un fermier touche sa terre desséchée près d’Agadir au Maroc (Photo, Fadel SENNA/AFP).
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Au Maroc, la rareté de l'eau menace de grandes zones agricoles desséchées

  • Face à une sécheresse qui dure depuis trois ans et qui pèse sur les ressources hydriques, les autorités n'ont pas trouvé d'autre solution que de détourner progressivement l'eau des barrages
  • Depuis début octobre, le stress hydrique est tel que l'eau des robinets est coupée entre 22h et 5h du matin à Agadir

AGADIR: Les champs desséchés s'étendent à perte de vue le long des plaines surplombant Agadir, dans le sud-ouest du Maroc. Avec la sécheresse persistante, cette grande zone agricole est privée d'irrigation par les barrages, dont l'eau est désormais réservée aux habitants.

« Ces arbres ont près de 20 ans, ils sont morts, il n'y a plus d'eau », soupire Ahmed Driouch devant les orangers flétris d'une ferme près d'Agadir.

Face à une sécheresse qui dure depuis trois ans et qui pèse sur les ressources hydriques, les autorités n'ont pas trouvé d'autre solution que de détourner progressivement l'eau des barrages qui irriguait les fermes de la région d'Agadir (Souss-Massa) pour assurer l'accès à l'eau potable à près d'un million de Marocains.

Depuis début octobre, le stress hydrique est tel que l'eau des robinets est coupée entre 22h et 5h du matin à Agadir.

« Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas cherché autre chose pour fournir de l'eau potable, au lieu de marginaliser les agriculteurs », déplore Driouch, la cinquantaine, à la tête d'une association agricole locale.

A l'échelle nationale, le taux de remplissage des barrages plafonnait à moins de 37% fin octobre, contre 45,6% à la même période l'année dernière. Et c'est autour d'Agadir, première région exportatrice d'agrumes et de primeurs, que les réserves sont au plus bas.

« Le déficit en eau de surface est de 94%. Nous n'avons jamais observé pareille chose à l'échelle du bassin, c'est inquiétant », alerte Abdelhamid Aslikh, responsable à l'Agence des bassins hydrographiques pour la région.

Selon lui, les restrictions d'accès à l'eau du robinet sont une mesure de « précaution qui a permis d'économiser 20% de l'eau gaspillée la nuit ».

Les autorités ont aussi décidé d'interdire à Agadir « l'irrigation des terrains de golf et des jardins d'hôtels avec de l'eau potable », en « encourageant l'utilisation des eaux usées traitées ».

Manque d'eau

A une soixantaine de km de la ville côtière, le barrage Abdelmoumen, autrefois prisé des baigneurs du coin, est à sec. Les mauvaises herbes ont poussé et les célèbres arganiers verts qui bordent les montagnes de l'Anti-Atlas ont perdu de leur éclat.

Ce barrage n'irrigue plus les terres agricoles depuis 2017. Alors, de l'autre côté des montagnes, les oliviers sont desséchés à l'exception de quelques parcelles arrosées à l'eau des puits.

Sans irrigation par les barrages, les agriculteurs n'ont d'autre choix que d'attendre les pluies qui se font rares ou de puiser dans une nappe phréatique surexploitée depuis des années.

Mais l'eau des puits est « salée » et pas adaptée à toutes les cultures, estime Abderrahmane, qui a utilisé l'eau des barrages pendant des années avant d'être contraint de réduire son activité à une seule parcelle de son champ, en changeant son mode d'irrigation. 

« Je n'ai jamais vu pareille sécheresse », se désole-t-il en fixant des cactus fissurés.

Outre Souss-Moussa, l'arrêt de l'irrigation des fermes par les barrages concerne aussi les régions de Marrakech (sud) et El Jadida (ouest), selon le ministère de l'Agriculture, qui a précisé que les coupures continueront jusqu'à ce que « les réserves des barrages s'améliorent ».

« Cultures irrationnelles »

« La situation actuelle ne peut être mise sur le dos des conditions climatiques seules. Elle est plutôt le résultat de cultures irrationnelles qui ont drainé l'eau pour produire des fruits et des légumes gourmands en eau », estime Haidar, 25 ans.

En 2008, le Maroc a lancé une ambitieuse stratégie agricole, le Plan Maroc Vert, destinée à améliorer les moyens de production et les revenus des petits agriculteurs et qui « a permis l'économie de deux milliards de mètres cubes d'eau d'irrigation », selon le ministère de l'Agriculture.

Mais le jeune homme a préféré abandonner la culture d'un petit champ qu'il louait pour devenir marchand de légumes, seul moyen de subvenir aux besoins de sa famille.

L'économie marocaine, profondément affectée par la pandémie de nouveau coronavirus, est tributaire de la bonne santé de son secteur agricole, premier contributeur (14%) du PIB devant le tourisme et l'industrie.

Les autorités misent désormais sur le démarrage, en avril 2021, d'une usine de dessalement de l'eau de mer à Agadir. Celle-ci doit combler le déficit en eau potable de la région et permettre d'irriguer de nouveau une partie des terres agricoles.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.