Dans les pas de patrons partis vendre Israël aux Émirats arabes unis

Discussions entre les professionnels du high tech israéliens et émiratis, le 27 octobre à Dubaï (Photo, Karim SAHIB/AFP).
Discussions entre les professionnels du high tech israéliens et émiratis, le 27 octobre à Dubaï (Photo, Karim SAHIB/AFP).
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Dans les pas de patrons partis vendre Israël aux Émirats arabes unis

  • Un accord de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, annoncé en août et signé en septembre, a donné l'impulsion à ces premiers contacts commerciaux directs
  • « Nous apprenons, nous ouvrons nos yeux, des relations personnelles, d'amitié, naissent », soutient Erel Margalit

DUBAÏ: Si vous aviez demandé début 2020 à l'Israélien Yehonatan Ben Hamozeg où il allait se rendre pour tenter de vendre sa technologie, il n'aurait jamais répondu les Emirats, pays arabe avec lequel l'Etat hébreu n'entretenait pas de relations officielles.

Et pourtant le PDG aux cheveux grisonnants de la startup Agrint, qui utilise des capteurs sismiques pour traquer de petits insectes dévorant des palmiers de l'intérieur, s'est bien rendu à Dubaï dans une délégation de treize entrepreneurs israéliens pour promouvoir le « Made in Israel » aux Emiratis.

Un accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, annoncé en août et signé en septembre, a donné l'impulsion à ces premiers contacts commerciaux directs.

Du 25 au 28 octobre, de Tel-Aviv à Dubaï, ces entrepreneurs emmenés par Erel Margalit, patron de la société d'investissements Jerusalem Venture Partners, sont partis rencontrer des Emiratis pour concrétiser avec eux cette normalisation.

« C'est quand même incroyable d'être ici et de pouvoir avoir des contacts directs », lance Ben Hamozeg en quête de partenaires pour vendre sa technologie qui pourrait, selon lui, préserver les 38 millions de palmiers des Emirats en réduisant l'usage de pesticides.

Un homme d'affaires palestinien de Jérusalem, un ex-agent du Mossad – services secrets extérieurs israéliens – et un botaniste spécialisé dans les semences désertiques ont travaillé en coulisses pour organiser ces rendez-vous à Dubaï.

Bas les masques

« Vous êtes les émissaires d'Israël », lance Margalit aux entrepreneurs dans le jet privé à destination de Dubaï.

A l'arrivée, les Israéliens sont testés pour le coronavirus puis accueillis par un rabbin, leurs hôtes musulmans voulant s'assurer que leur premier repas aux Emirats soit casher, conforme aux règles du judaïsme.

En marge des nuitées dans un hôtel de luxe, des rencontres avec des ministres émiratis, d'une escapade nocturne sur l'île privée d'un cheikh, le programme de la délégation a été constamment bousculé, en raison de rendez-vous qui s'étiraient ou de restrictions liées à la Covid-19 ayant forcé l'annulation d'un passage à Abou Dhabi.

Israéliens en costume et Émiratis en tunique blanche, tous les hommes d'affaires portaient un masque sanitaire au début des réunions. Mais au fur et à mesure des échanges, en anglais, les masques allaient et venaient sur les visages.

« Nous apprenons, nous ouvrons nos yeux, des relations personnelles, d'amitié, naissent », soutient Erel Margalit, veston-cravate ajusté et montre high-tech finlandaise. « Lorsque le pouvoir ici nous disait de ne pas vous parler, nous ne vous parlions pas. Et maintenant nous vous parlons », glisse un entrepreneur émirati.

La diplomatie du houmous

La société israélienne InnovoPro a suscité un vif intérêt avec sa technique d'extraction des protéines de pois chiches en une poudre pouvant être réintroduite dans des aliments comme des yaourts ou des glaces.

Ouvrir une usine de poudre de pois chiches aux Emirats permettrait à cette monarchie de « ne pas être seulement un centre d'affaires mais aussi de devenir un centre de production », affirme Taly Nechushtan, patronne d'InnovoPro, devant les investisseurs émiratis. 

Pour Mohamad Mandeel, chef des opérations de la société d'investissements Royal Strategic Partners à Abou Dhabi, cette technologie témoigne de la proximité entre deux pays condamnés à faire fleurir le désert pour réduire leurs importations alimentaires.

« Si des gens d'une société néerlandaise débarquent ici et que je leur parle de houmous (purée de pois chiches, NDLR), ils vont me dire : mais qu'est-ce que c'est que ça ? (Les Israéliens) ont une meilleure compréhension de notre culture, ils ont aussi un environnement agricole plus proche du nôtre », souligne-t-il.

Souk des algorithmes

Mais le houmous a ses limites. Et les Israéliens misent aussi sur des sociétés de technologie financière ou de cybersécurité comme Morphisec, qui offre des services pour contrer des attaques informatiques.

Morphisec avait déjà vendu sa technologie aux Émirats avant la normalisation, via un pays tiers, mais dès que l'accord a été annoncé l'entreprise a vu les propositions directes d'affaires s'accumuler.

« C'est vraiment important de passer de l'ombre à la lumière. Ça nous permet de parler de manière plus ouverte et de développer des liens personnels », note Ronen Yehoshua, PDG de Morphisec. « C'est seulement en se rendant dans un lieu qu'on peut prétendre à sa compréhension plus approfondie ».

Dans ce souk des algorithmes, « la technologie de blockchain (protocole informatique réputé infalsifiable, popularisé par les cryptomonnaies, NDLR) développée en Israël nous sera très utile », relève Arshi Ayub Zaveri, patronne de Trust with Trade, une société de négoce des Émirats.

« Nous sommes traditionnellement une économie de ressources naturelles comme le pétrole (...) et nous tentons de savoir comment nous pouvons monétiser tout ça sur le meilleur support digital possible », explique-t-elle.

Aux premières lueurs de la normalisation, les entrepreneurs israéliens ont parcouru Dubaï sans signer de contrats. Nechushtan ne repart pas bredouille pour autant : « Nous sommes venus ici pour nous faire des amis, les affaires suivront, nous ne sommes pas inquiets ».


Le prince héritier saoudien s'entretient avec le président iranien 

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  • Le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane s'est entretenu par téléphone avec le président iranien Masoud Pezeshkian
  • Au cours de cet appel, les dirigeants ont discuté des récents développements dans la région

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane s'est entretenu par téléphone avec le président iranien Masoud Pezeshkian, a rapporté tôt vendredi l'Agence de presse saoudienne.
Au cours de cet appel, les dirigeants ont discuté des récents développements dans la région et ont passé en revue plusieurs questions d'intérêt commun.


L'Arabie saoudite condamne l'escalade militaire israélienne et l'attaque contre un centre culturel à Gaza

L'agence de défense civile de Gaza a déclaré le 3 avril qu'au moins 31 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans l'attaque israélienne contre l'école servant d'abri aux Palestiniens déplacés par la guerre (AFP).
L'agence de défense civile de Gaza a déclaré le 3 avril qu'au moins 31 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans l'attaque israélienne contre l'école servant d'abri aux Palestiniens déplacés par la guerre (AFP).
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  • L'Arabie saoudite a appelé les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures décisives pour mettre fin à ce qu'elle a décrit comme une tragédie endurée par le peuple palestinien
  • Dans un communiqué, le Royaume a dénoncé le ciblage de l'école Dar Al-Arqam à Gaza, où des dizaines de personnes déplacées ont été tuées, et la destruction d'un entrepôt géré par le Centre saoudien pour la culture et le patrimoine dans la zone de Morag

RIYADH : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a condamné jeudi la poursuite de l'escalade militaire israélienne dans les territoires palestiniens occupés, y compris les frappes sur les abris pour les civils déplacés à Gaza.

Dans un communiqué, le Royaume a dénoncé le ciblage de l'école Dar Al-Arqam à Gaza, où des dizaines de personnes déplacées ont été tuées, et la destruction d'un entrepôt géré par le Centre saoudien pour la culture et le patrimoine dans la zone de Morag, à l'est de Rafah. Cet entrepôt contenait des fournitures médicales destinées aux patients et aux blessés de Gaza.

Le ministère a déclaré que l'absence de mécanismes internationaux efficaces de responsabilisation a permis aux forces israéliennes de persister dans leurs violations du droit international et des principes humanitaires. Il a averti que l'impunité persistante contribue à l'intensification de la violence et constitue une menace pour la stabilité régionale et mondiale.

L'Arabie saoudite a appelé les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à prendre des mesures décisives pour mettre fin à ce qu'elle a décrit comme une tragédie endurée par le peuple palestinien.


L'armée israélienne intensifie ses opérations à Gaza, 30 morts selon les secours

Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, "afin d'étendre la zone de sécurité", a indiqué l'armée en référence à la zone tampon qu'elle a établie à l'intérieur de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël et avec l'Egypte. (AFP)
Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, "afin d'étendre la zone de sécurité", a indiqué l'armée en référence à la zone tampon qu'elle a établie à l'intérieur de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël et avec l'Egypte. (AFP)
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  • Ces opérations interviennent après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis d'accentuer la pression militaire sur le mouvement islamiste palestinien Hamas pour obtenir la libération des otages encore retenus à Gaza
  • Dans le même temps, l'armée israélienne a multiplié ses frappes en Syrie et au Liban voisins, tuant deux membres de la branche armée du Hamas dans un raid aérien contre un bâtiment à Saïda, ville du sud du Liban

GAZA: L'armée israélienne a lancé une nouvelle offensive au sol vendredi à Gaza-Ville, intensifiant ses opérations dans le territoire palestinien qui ont fait au moins 30 morts, selon la Défense civile.

Ces opérations interviennent après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis d'accentuer la pression militaire sur le mouvement islamiste palestinien Hamas pour obtenir la libération des otages encore retenus à Gaza.

Dans le même temps, l'armée israélienne a multiplié ses frappes en Syrie et au Liban voisins, tuant deux membres de la branche armée du Hamas dans un raid aérien contre un bâtiment à Saïda, ville du sud du Liban.

Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, "afin d'étendre la zone de sécurité", a indiqué l'armée en référence à la zone tampon qu'elle a établie à l'intérieur de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël et avec l'Egypte.

"Les soldats y ont éliminé de nombreux terroristes et démantelé des infrastructures terroristes du Hamas", a-t-elle dit, ajoutant que les soldats "autorisaient l'évacuation des civils de la zone de combat".

A Choujaïya, la Palestinienne Elena Helles raconte à l'AFP qu'elle ne peut sortir de sa maison, comme de nombreux habitants.

"Nous sommes coincés avec ma famille chez ma soeur. L'armée d'occupation est très proche de nous. Les obus et les missiles tombent sur les maisons et les tentes (de déplacés). La mort nous menace de toutes parts", dit-elle.

Selon la Défense civile locale, au moins 30 Palestiniens ont été tués dans les opérations israéliennes dans la bande de Gaza. Une source hospitalière a fait état de 25 morts dans une frappe sur une habitation de Khan Younès (sud).

"Arrêtez, ça suffit!" 

"C'était comme le Jour du Jugement dernier: ils ont bombardé avec des missiles, tout est devenu sombre, nous avons commencé à chercher nos enfants et nos biens, mais tout a disparu. Nos enfants ont disparu", Raghda al-Sharafa, en pleurant, au lendemain d'une frappe israélienne contre une école où étaient réfugiés des déplacés à Gaza-ville: "Arrêtez, ça suffit!"

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés par les combats et vivent dans des conditions très dures, Israël bloquant l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire dévasté et assiégé.

Après deux mois de trêve à Gaza et plusieurs semaines de tractations infructueuses sur la façon de la prolonger, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d'opérations terrestres dans le territoire.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

L'attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes selon l'armée.

Israël a juré de détruire le Hamas, et mené en représailles une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 50.609 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Selon ce ministère, au moins 1.249 Palestiniens ont été tués depuis la reprise des bombardements intenses israéliens le 18 mars dernier.

"Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas pour qu'ils nous rendent nos otages", a déclaré M. Netanyahu mercredi.

Frappes au Liban et en Syrie 

Au Liban, l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir tué dans une frappe à Saïda Hassan Farhat, un "commandant" du Hamas qui "a orchestré de nombreuses attaques terroristes contre des civils et soldats israéliens".

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont confirmé dans un communiqué la mort de Hassan Farhat, et de son fils, également membre des Brigades. La fille de Hassan Farhat a également péri, selon elles.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a dénoncé "une agression flagrante contre la souveraineté libanaise" et une "claire violation" de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah libanais, un allié du Hamas.

En Syrie, l'armée israélienne a aussi intensifié ses frappes meurtrières ces derniers jours et mené une incursion terrestre dans la sud du territoire syrien. Elle a y visé notamment des bases et un aéroport militaires.

Les autorités syriennes ont dénoncé "une tentative préméditée de déstabiliser" le pays.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a averti le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, qu'il paierait un "lourd tribut" si la sécurité d'Israël était menacée.