Aide humanitaire de l’Arabie saoudite pour l’Ukraine: Sous-estimée et pourtant généreuse

KSrelief a financé le soutien humanitaire en Pologne, aidant les millions de réfugiés fuyant l'Ukraine (Photo, SPA).
KSrelief a financé le soutien humanitaire en Pologne, aidant les millions de réfugiés fuyant l'Ukraine (Photo, SPA).
Short Url
Publié le Lundi 15 août 2022

Aide humanitaire de l’Arabie saoudite pour l’Ukraine: Sous-estimée et pourtant généreuse

  • Le bilan de l’aide humanitaire du Royaume contraste avec le manque de reconnaissance de ses dons pour les réfugiés ukrainiens
  • Une aide de 10 millions de dollars vient d'être approuvée par le HCR, l'OMS et le KSrelief d'Arabie saoudite

DJEDDAH: L'impression que l'Arabie saoudite n'aide pas les Ukrainiens touchés par la guerre avec la Russie ne correspond aucunement à la réalité. 

Le Royaume s'est fermement engagé à soutenir les réfugiés et à résoudre le conflit depuis le début des hostilités. Les promesses d'aide ont été complétées par des dons qui ont déjà un impact considérable.

Une enveloppe humanitaire saoudienne de 10 millions de dollars destinée aux Ukrainiens déplacés par la guerre vient d'être approuvée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la principale agence saoudienne d'aide humanitaire.

Environ la moitié de cette aide de 10 millions de dollars a été allouée pour être distribuée par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief).

En avril, le roi Salmane a demandé à KSrelief de consacrer ce montant à l'aide immédiate et de fournir «une aide médicale et des abris d'urgence» aux réfugiés ukrainiens, donnant la priorité à ceux qui arrivent en Pologne.

ds
Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, en visite à l'Institut polonais de la tuberculose et des maladies pulmonaires (Photo, Arab News).

Tenant la promesse du Royaume lors de sa visite en Pologne, le Dr Abdallah al-Rabeeah, conseiller à la Cour royale et superviseur général de KSrelief, a également discuté de la situation humanitaire avec des responsables polonais, du HCR et de l'OMS, selon un rapport de l'agence de presse saoudienne.

L'agence a indiqué qu'Al-Rabeeah avait visité plusieurs établissements et installations de santé, prenant le temps de parler à des réfugiés ukrainiens qui avaient fui vers Varsovie, laissant derrière eux leur pays déchiré par la guerre.

«Merci beaucoup, et merci au centre de nous avoir aidés. La situation est telle que vous pouvez la voir», a déclaré à la chaîne d'information Al-Arabiya un Ukrainien résidant dans un centre de réfugiés.

«Nous sommes tous venus d'Ukraine, et nous étions dans une très mauvaise situation. Grâce à vous, notre situation s'est améliorée. Merci beaucoup, et nous souhaitons la paix au monde entier.»  

À la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, Al-Rabeeah a salué la collaboration entre l'OMS, KSrelief et le gouvernement polonais. «Nous apprécions grandement le partenariat avec l'OMS. Notre travail commun a apporté un soutien important aux réfugiés et aux personnes dans le besoin ici et ailleurs», a-t-il déclaré dans une vidéo publiée par l'OMS Pologne.

56
Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, rencontre des responsables de l'OMS en Pologne (Photo, Arab News).

KSrelief a fait don de fonds pour soutenir les efforts d'intervention critiques en faveur des Ukrainiens en Pologne. La livraison de matériel et d'équipement médical d'urgence a bénéficié à plus d'un million de personnes dans le besoin.

Le soutien du Royaume aux réfugiés ukrainiens s'inscrit dans le prolongement de ses efforts humanitaires bien connus dans plus de 85 pays. Pourtant, plusieurs rapports ont laissé entendre que l'Arabie saoudite avait pris parti dans le conflit en raison de ses liens avec la Russie, membre de l'OPEP+.

Malgré les initiatives politiques et humanitaires prises par le Royaume, exhortant toutes les parties à s'asseoir à la table des négociations pour résoudre le conflit par le dialogue et la diplomatie, les efforts du Royaume ont été considérés avec scepticisme dans certains milieux.

Un rapport publié en mars par le Wilson Center, un think tank de politique publique lié au gouvernement américain, affirmait que l'Arabie saoudite «a décidé de se ranger du côté de la Russie» et «a choisi Poutine plutôt que Biden», accusant le Royaume de jouer des jeux politiques pour maintenir les prix du pétrole élevés.

Ces remarques ont été émises malgré les offres répétées du Royaume de servir de médiateur entre les parties au conflit et d'augmenter la production de pétrole avec les pays voisins du Golfe.

ds
Des millions de réfugiés ukrainiens ont quitté leur pays en février après l'invasion des troupes russes (Photo, AFP).

Les divergences entre les positions occidentales et arabes sur la question de savoir comment mettre fin à la guerre n'ont empêché aucune des parties de répondre à l'urgence humanitaire.

Pour sa part, l'Arabie saoudite a répété que, même si mettre fin à la guerre en Ukraine n'était pas chose aisée, le Royaume a traité la question comme toute autre crise en cours dans la région, soulignant que la souffrance humaine est la même dans tous les conflits et que la violence n'est pas la solution.

En mars, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a fait savoir au président russe Vladimir Poutine que le Royaume était prêt à déployer tous ses efforts pour servir de médiateur entre les deux nations.

ez
L'Arabie saoudite a envoyé des millions de dollars d'aide humanitaire aux Ukrainiens contraints de rester en Pologne (photo AFP).

En mai, le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, a rencontré son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, pour discuter de la crise.

Moins d'une semaine plus tard, le prince Faisal ben Farhane a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov lors de la visite de ce dernier à Riyad, où il a souligné l'importance de parvenir à une solution politique pour assurer la sécurité et la stabilité de toutes les parties concernées.

Bien que peu de détails aient été publiés sur la visite de Lavrov et sa rencontre avec les ministres du Conseil de coopération du Golfe, le voyage a été interprété à tort comme une preuve du soutien de l'Arabie saoudite à la Russie, alors que le Royaume et d'autres États du Golfe avaient choisi de rester neutres, en traitant la guerre en Ukraine dans son «juste contexte» et en fournissant une aide aux personnes dans le besoin.

En juin, le prince Faisal ben Farhane a davantage clarifié la situation du Royaume: «Notre position en tant que pays du Golfe concernant la crise russo-ukrainienne est unifiée», a-t-il déclaré le 1er juin lors d'un discours prononcé à l'ouverture de la 152e session du Conseil ministériel du Conseil de coopération du Golfe.

qs
Des millions d'Ukrainiens ont été contraints de quitter leur pays depuis février après l'invasion des troupes russes (photo, AFP).

«Aujourd'hui, nous avons eu deux réunions fructueuses avec les ministres russe et ukrainien, au cours desquelles nous avons affirmé notre position unifiée concernant la crise russo-ukrainienne et ses conséquences négatives, à savoir la sécurité alimentaire des pays touchés et du monde.»

La décision de l'Arabie saoudite de rester neutre et de donner la priorité à l'engagement humanitaire pendant la guerre doit également être considérée dans le contexte de l'opinion publique. Dans un récent sondage réalisé par Arab News/YouGov, sur plus de 1 000 Saoudiens interrogés, 14 % ont accusé le président américain Joe Biden d'être responsable du conflit, tandis que 21 % ont accusé l'OTAN.

Alors qu'un grand nombre de Saoudiens sondés ont exprimé leur scepticisme quant à l'implication de l'OTAN dans le conflit, 41 % des Saoudiens ont déclaré qu'ils ne savaient pas ou n'étaient pas sûrs de savoir qui était à condamner.

Tout au long du conflit, plus de 40 pays, organisations et donateurs individuels ont fait des promesses et pris des engagements, dont certains sont parvenus aux 6,3 millions de réfugiés qui ont fui l'Ukraine ainsi qu'à ceux qui y sont restés. Cependant, l'écart entre l'aide promise et l'aide fournie est frappant.

ze
Des réfugiés ukrainiens fuyant la guerre séjournent dans un gymnase à Tijuana, au Mexique, en attendant l'autorisation d'entrer aux États-Unis (Photo, AFP).

Jusqu'à présent, la plupart des gouvernements occidentaux ont donné la priorité à l'assistance militaire plutôt qu'à l'aide humanitaire.

Selon l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, les États-Unis ont promis 23,8 milliards de dollars d'aide militaire, le chiffre le plus élevé à ce jour, mais n'ont alloué que 8,9 milliards de dollars d'aide humanitaire.

Selon le centre, ce chiffre a augmenté depuis, mais d'un pourcentage relativement faible. De même, l'Union européenne a promis 12,3 milliards de dollars d'aide militaire, mais seulement 1,4 milliard de dollars ont été siphonnés pour la réponse humanitaire et les programmes d'aide.

Depuis le début du conflit, les gouvernements occidentaux et arabes ne se font pas d'illusion: la nécessité de résoudre le conflit n'est pas moins urgente que répondre à l'urgence humanitaire.

Le mois dernier, le président Biden s'est rendu à Djeddah et a rencontré le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane. Les deux parties ont abordé plusieurs questions d'intérêt, notamment l'énergie, la sécurité et la crise en Ukraine.

ez
Le roi Salmane ben Abdulaziz rencontre Joe Biden, en présence du prince héritier Mohammed ben Salmane et du secrétaire d'État américain Antony Blinken à Djeddah (Photo, SPA).

Peu après le départ de Biden du Royaume, Adel al-Jubeir, ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères, s'est exprimé sur CNBC pour remettre les pendules à l'heure. «Nous avons déclaré depuis le début, nous avons soutenu la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies et l'inadmissibilité de l'abus de la force, à propos de la souveraineté des nations et de son respect», a-t-il déclaré.

«Nous avons appelé à une résolution pacifique de ce problème, à l'arrêt des combats, à rejoindre la table des négociations et à régler les différends de manière pacifique.»

«Ce qui nous préoccupe, c'est que l'escalade d'un côté entraîne l'escalade de l'autre côté et, avant que vous ne le sachiez, les choses risquent de devenir incontrôlables et nous en payons tous le prix.»

Al-Jubeir a ajouté: «Nous avons tendu la main à la fois à la Russie et à l'Ukraine. Nous les avons exhortés à s'orienter vers un accord de cessez-le-feu et à régler leur conflit de manière pacifique. Nous continuons à nous engager auprès d'eux, comme le font un certain nombre de pays, et nous espérons qu'ils seront en mesure de reconnaître qu'il vaut mieux discuter de part et d'autre de la table plutôt que de se battre sur le champ de bataille, à cause des conséquences involontaires de la guerre et des conflits.»

Dans le même temps, au niveau des dons humanitaires, les promesses de l'Arabie saoudite continuent de se traduire par des actions.

Vendredi, accompagné de Saad al-Saleh, l'ambassadeur saoudien en Pologne, M. Al-Rabeeah de KSrelief a visité les entrepôts du HCR à Rzeszow en Pologne. Ils ont inspecté ensemble l'aide déjà fournie dans le cadre de l’aide de 10 millions de dollars accordée par le Royaume pour soutenir les réfugiés ukrainiens.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Short Url
  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com