Kenya: Odinga en tête de la présidentielle, selon des résultats officiels partiels

En début d'après-midi, M. Odinga totalisait 52,54% des voix (2 288 315 voix), contre 46,76% (2 036 795 voix) pour M. Ruto, sur 29,92% des bureaux de vote. (Photo, AFP)
En début d'après-midi, M. Odinga totalisait 52,54% des voix (2 288 315 voix), contre 46,76% (2 036 795 voix) pour M. Ruto, sur 29,92% des bureaux de vote. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 août 2022

Kenya: Odinga en tête de la présidentielle, selon des résultats officiels partiels

  • Quatre jours après que 22,1 millions de Kényans ont été appelés aux urnes, le pays attend toujours de connaître le nom du successeur d'Uhuru Kenyatta
  • Quatre candidats étaient en lice, mais l'élection se résume à duel entre deux favoris

NAIROBI: Raila Odinga, figure historique de la politique kényane, devançait légèrement samedi le vice-président sortant William Ruto dans la course à la présidence du Kenya, selon des résultats officiels partiels diffusés quatre jours après une élection qui suscite une grande attente.

En début d'après-midi, M. Odinga totalisait 52,54% des voix (2 288 315 voix), contre 46,76% (2 036 795 voix) pour M. Ruto, sur 29,92% des bureaux de vote, selon des résultats officiels diffusés depuis Nairobi, où la commission électorale indépendante (IEBC) procède aux opérations de collecte, comptage et vérification des résultats.

Les résultats définitifs doivent être annoncés le 16 août au plus tard, tel que le prévoit la loi. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50% des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle.

Si le Kenya est considéré comme un îlot de stabilité et de croissance au coeur d'une région tourmentée, les résultats de toutes les présidentielles depuis 2002 ont été contestés, parfois dans la violence.

Quatre jours après que 22,1 millions de Kényans ont été appelés aux urnes, le pays attend toujours de connaître le nom du successeur d'Uhuru Kenyatta qui, après avoir réalisé deux mandats depuis 2013, n'a pas le droit d'en briguer un troisième.

Quatre candidats étaient en lice, mais l'élection se résume à duel entre deux favoris: Raila Odinga, 77 ans, vétéran de l'opposition qui a reçu le soutien de M. Kenyatta pour sa cinquième candidature à la présidence, et William Ruto, 55 ans et vice-président sortant.

Cinq autre scrutins étaient organisés mardi, pour choisir notamment les parlementaires, gouverneurs et 1.500 élus locaux.

«Moment critique»

Le chef de l'IEBC, Wafula Chebukati, a reconnu vendredi que le décompte des résultats n'allait "pas aussi vite" que prévu.

La commission électorale doit collecter les résultats émanant des plus de 46 000 bureaux de vote, puis les vérifier. Il lui faut aussi étouffer les rumeurs de piratage ou autres incidents relayés massivement sur les réseaux sociaux.

Vendredi, plusieurs médias kényans ont interrompu les décomptes de voix en direct qu'ils menaient de leur côté, suscitant interrogations et impatience dans la population.

Cette démarche n'a pas été dictée sous la pression, a affirmé vendredi soir David Omwoyo, chef du Conseil des médias du Kenya, assurant que les médias travaillaient de concert pour synchroniser leurs estimations.

"Nous sommes à un moment vraiment critique et les médias jouent un rôle-clé dans le processus, en tant que média, nous n'allons pas être responsables en cas de chaos", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Impatience

Une partie des 50 millions d'habitants restent suspendus aux médias, comme ces vendeurs de rue à Nairobi collés à leur radio et pressés de connaître l'issue de cette longue campagne dominée par le poids de l'inflation.

Evelyn Oduor, une couturière de 35 ans, a hâte que la vie retrouve son cours normal. "Nous sommes très fatigués. Nous n'allons pas travailler. Nos élèves sont à la maison", les écoles restant fermées jusqu'au 18 août, témoigne-t-elle depuis la ville de Kisumu, sur les rives du lac Victoria et bastion d'Odinga.

A 2h30 de route de là, dans le fief de William Ruto, la ville d'Eldoret avait, elle, une activité normale.

Plus l'attente des résultats se prolonge, plus l'impatience augmente et revient aussi en mémoire le souvenir des batailles post-électorales passées, parfois particulièrement sanglantes.

En 2007-2008 la contestation des résultats avait ainsi conduit à des affrontements inter-communautaires, faisant plus de 1 100 morts et des centaines de milliers de déplacés, le chapitre le plus meurtrier depuis l'indépendance du pays en 1963.

Durant la campagne, MM. Odinga et Ruto ont assuré qu'ils respecteraient les résultats d'élections libres et transparentes, s'engageant à porter leurs éventuels griefs en justice et non par la violence.

Selon l'ensemble des observateurs locaux et étrangers, l'élection de 2022 s'est globalement bien déroulée, malgré quelques incidents isolés.

Ce scrutin a été marqué par une participation en forte baisse: selon l'IEBC, environ 65% des 22,1 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes mardi, une forte baisse par rapport aux 78% enregistrés lors du scrutin d'août 2017.


Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie

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  • Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130
  • Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil

ISTANBUL: Vingt militaires turcs sont morts dans le crash mardi d'un avion cargo militaire turc dans l'est de la Géorgie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130.

Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil.

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi.

L'épave de l'appareil avait été localisée en fin d'après-midi à quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise.

Des vidéos amateurs filmées par des témoins du crash montrent un appareil qui chute en tournoyant, laissant un panache de fumée blanche dans son sillage, avant de s'écraser au loin en dégageant une épaisse colonne de fumée noire.

Sur ces images, l'appareil apparaît déjà en partie désintégré lors de sa chute.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué dès mardi après-midi des "martyrs", sans toutefois faire état d'un bilan.

Les autorités géorgiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour éclaircir les circonstances du crash.

Les C-130 Hercules sont des avions militaires de fabrication américaine développés par Lockheed Martin et produits depuis les années 1950. Ils sont encore très populaires à travers le monde.


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
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  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.


Le président allemand demande à son homologue algérien de gracier l'écrivain Boualem Sansal

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
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  • "Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays"
  • Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...)"

BERLIN: Le président allemand a exhorté lundi son homologue algérien à gracier l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au coeur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.

Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

"Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays", a estimé le président allemand, dans un communiqué.

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs.

Selon des spécialistes à Alger, le fait que la présidence et la télévision publique reprennent les éléments de langage du président allemand peut être perçu comme un signe positif.

Mais aucune indication n'a été donnée quant au calendrier de la prise de décision par le président algérien.

Dans une longue interview accordée en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait par ailleurs évoqué la possibilité de se rendre en Allemagne fin 2025 ou début 2026.

Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, le romancier et essayiste franco-algérien Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un "dialogue exigeant" avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.

L'affaire s'inscrit dans un contexte d'hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s'est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.