LYON : Un prêtre orthodoxe de nationalité grecque a été grièvement blessé par balles samedi, une agression perpétrée par un homme seul, en fuite, et dont le mobile restait inconnu dimanche.
Que s'est-il passé ?
Vers 16H00 samedi, des riverains de l'église et une patrouille de la police municipale entendent deux détonations aux abords de l'église orthodoxe grecque du 7e arrondissement de Lyon.
A l'arrière du bâtiment, un homme prend la fuite laissant le prêtre grièvement blessé. Le religieux est hospitalisé en urgence et son pronostic vital était toujours « réservé » dimanche, a indiqué à l'AFP le parquet de Lyon.
Il a été touché par un tir de fusil à canon scié, à bout touchant, dans le foie. Au moment de l'agression, il était vêtu en tenue civile et fermait la porte de l'église.
Dimanche, l'office qui devait avoir lieu à 10H00 a été annulé et l'accès de l'Eglise de l'Annonciation de la Vierge était interdit par des scellés, a constaté un journaliste de l'AFP.
Qui est la victime ?
Nikolaos Kakavelakis, 52 ans, est un représentant officiel de l'église grecque orthodoxe à Lyon.
Au vu de son état de santé, il « n'a pas encore pu être entendu par les enquêteurs », selon le parquet.
Selon un responsable du culte orthodoxe de la ville, ce membre du clergé grec « ne célébrait plus dans cette église depuis plus d'un mois », mais il « habitait encore au-dessus où il y a un logement ».
Certaines sources policières évoquent la personnalité « controversée » du prêtre.
Où en est l'enquête ?
Un homme avait été interpellé dans un autre quartier de Lyon peu après les faits, car « pouvant correspondre au signalement donné par les premiers témoins ».
Mais sa garde à vue a été levée dimanche en début d'après-midi, rien ne permettant de le relier aux faits. Il n'était pas porteur d'une arme au moment de son interpellation.
Cet homme - sans domicile fixe, selon une source proche de l'enquête - a été vu par un médecin qui a jugé son état de santé incompatible avec la garde à vue et a préconisé son hospitalisation en psychiatrie.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon pour « tentative d'assassinat » et confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire, dont les « investigations se poursuivent activement ».
Absence de revendication
Vu le contexte, la piste terroriste n'a pas été officiellement écartée mais 24 heures après les faits, le Parquet national antiterroriste (PNAT) n'était toujours pas saisi.
« Il n'y a pas de revendication aujourd'hui terroriste », a souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dimanche sur BFMTV au sortir d'une messe à Tourcoing.
Les enquêteurs prenaient aussi en compte l'historique de tensions dans la communauté, attestées par plusieurs témoignages.
La victime avait un différend notoire datant de plusieurs années avec un fidèle, qui avait donné lieu à des signalements réciproques à la police. L'ex-fidèle, devenu persona non grata de l'église où officiait la victime, a été condamné en 2018 pour diffamation par le tribunal correctionnel de Lyon.