LONDRES: Plusieurs talibans armés ont attaqué mercredi une équipe de la télévision d’Al-Hadath lors d'une émission en direct, alors qu'elle couvrait une distribution d'aide humanitaire de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), à Kaboul, la capitale afghane.
Dans la vidéo de l'incident, on voit la correspondante d'Al-Hadath à Kaboul, Christiane Baissary, et son équipe de tournage en train d’être bousculées par des hommes armés, tandis que la caméra s'éloigne.
On entend alors Baissary dire: «Ils ont attaqué le caméraman», tandis que la caméra se concentre sur deux hommes agitant les mains et brandissant leurs armes vers l'équipe de télévision.
La correspondante d'Al-Hadath explique alors que ces hommes sont des membres des talibans en tenue civile.
«Certains ont dit que l’on pouvait filmer ici, mais d'autres ont dit que l'on ne pouvait pas», explique Baissary. Dans la vidéo, un taliban armé écarte la caméra, puis force le caméraman à quitter les lieux.
Baissary réaffirme qu'un homme leur a permis de filmer la distribution d'aide alimentaire de la FAO, mais qu'un autre a attaqué le caméraman avec un fouet, que l'on voit dans sa main.
On entend alors Baissary dire qu'ils doivent quitter les lieux, alors que la caméra filme toujours.
Tandis que les membres de l'équipe montent dans leur voiture, un autre taliban avec une arme à feu s'approche du véhicule et on entend la journaliste dire: «Ils sont entrés dans la voiture et ils sont armés.»
L'homme armé parle alors au chauffeur et ils démarrent.
Depuis leur prise de contrôle de l'Afghanistan en août 2021, les talibans ont réprimé la liberté de la presse dans le pays, incitant plusieurs organismes de surveillance à exprimer de plus en plus leurs inquiétudes quant à la sécurité des personnes travaillant dans les médias.
Selon l'Indice mondial de la liberté de la presse 2022, l'Afghanistan se classe 156e sur 180 pays en termes de liberté de la presse.
Au moins 12 journalistes ont été arbitrairement arrêtés en Afghanistan en mai, selon Reporters sans frontières, malgré l'annonce par les talibans de la création d'un système de protection du personnel des médias.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com