Sur l'île de Pâques, on ne veut plus du tourisme du monde d'avant

Vue des Moais -- statues en pierre de la culture Rapa Nui -- sur l'île de Pâques, à 3700 km au large de la côte chilienne dans l'océan Pacifique, le 5 août 2022. (Photo, AFP)
Vue des Moais -- statues en pierre de la culture Rapa Nui -- sur l'île de Pâques, à 3700 km au large de la côte chilienne dans l'océan Pacifique, le 5 août 2022. (Photo, AFP)
Vue de bateaux amarrés à un quai de l'île de Pâques, à 3700 km au large des côtes chiliennes dans l'océan Pacifique, le 6 août 2022. (Photo, AFP)
Vue de bateaux amarrés à un quai de l'île de Pâques, à 3700 km au large des côtes chiliennes dans l'océan Pacifique, le 6 août 2022. (Photo, AFP)
Vue des Moais -- statues en pierre de la culture Rapa Nui -- sur l'île de Pâques, à 3700 km au large de la côte chilienne dans l'océan Pacifique, le 5 août 2022. (Photo, AFP)
Vue des Moais -- statues en pierre de la culture Rapa Nui -- sur l'île de Pâques, à 3700 km au large de la côte chilienne dans l'océan Pacifique, le 5 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 août 2022

Sur l'île de Pâques, on ne veut plus du tourisme du monde d'avant

  • Olga Ickapakarati avait l'habitude de vendre aux touristes de petites figurines de moai en pierre mais a dû se résoudre à retrouver les gestes de ses ancêtres et cultiver la terre
  • L'isolement forcé a conduit le peuple Rapa Nui à réfléchir à l'impérieuse nécessité de prendre soin des ressources naturelles: accès à l'eau et production d'énergie verte

HANGA ROA: Les habitants de l'île de Pâques ont survécu à deux années sans la manne financière du tourisme de masse en raison de la pandémie. Si les visiteurs sont toujours les bienvenus, les indigènes Rapa Nui veulent désormais faire perdurer un mode de vie ancestral retrouvé, protéger leur île et résister à la tentation d'un retour au monde d'avant. 

« Le moment que les anciens avaient prédit a fini par arriver », dit Julio Hotus, membre du Conseil des anciens de l'île de Pâques, isolée au milieu du Pacifique, à 3 500 km des côtes chiliennes, et mondialement connue pour ses centaines de statues monumentales, les moai. 

Les anciens du peuple Rapa Nui avaient, selon lui, insisté sur l'importance d'assurer l'autonomie alimentaire de l'île. Un avertissement que les dernières générations ont feint d'écouter. 

Et du jour au lendemain en mars 2020, les 7 000 habitants permanents de l'île de 24 km de long pour 12 de large ont coupé tout lien aérien avec le monde extérieur pour se protéger du SARS CoV-2. 

Retour à la terre 

Olga Ickapakarati avait l'habitude de vendre aux touristes de petites figurines de moai en pierre mais a dû se résoudre à retrouver les gestes de ses ancêtres et cultiver la terre. 

« On s'est retrouvés sans rien alors on a commencé à jardiner » autour de la maison de bois et son toit en tôle, raconte-telle. 

Pour que la population subvienne à ses besoins, la municipalité de l'île de Pâques avait dans l'urgence mis en place un programme de distribution de graines et Olga a planté tomates, épinards, betteraves, blettes et céleri mais aussi des aromates: basilic, origan, coriandre. 

Ce qu'elle ne consommait pas, elle le donnait à d'autres familles, qui à leur tour partageaient leur récolte avec d'autres, formant ainsi un vaste réseau d'entraide. 

« Tous les insulaires sont comme ça, ils ont le cœur sur la main. Si je vois que j'en ai assez (de légumes), je le donne à une autre famille », ajoute cette « Nua » ou grand-mère en langue Rapa Nui, qui vit avec ses enfants et petits-enfants. 

Deux années libérés de la frénésie du tourisme de masse, les habitants de l'île ont expérimenté une vie nouvelle et aujourd'hui ne veulent plus revenir en arrière, à la période pré-pandémique qui voyait 11 avions hebdomadaires débarquer 160 000 touristes chaque année. 

« Nous allons poursuivre le tourisme, mais j'espère que la pandémie a été une leçon que nous retiendrons pour l'avenir », souffle Julio Hotus. 

Jeudi, après 28 mois d'isolement, un avion a atterri pour la première fois, générant l'excitation des habitants qui se languissaient de voir de nouveaux visages. 

La réouverture au tourisme sera graduelle avec deux vols par semaine, mais la fréquence augmentera progressivement. Pour l'heure, les grands hôtels restent portes closes. 

Vulnérables moai 

L'isolement forcé a également conduit le peuple Rapa Nui à réfléchir à l'impérieuse nécessité de prendre soin des ressources naturelles: accès à l'eau et production d'énergie verte. 

La priorité sera également donnée aux habitants de l'île en termes d'emplois, en application de « codes culturels » tels le Tapu, une règle ancestrale qui favorise la solidarité, explique le maire de l'île de Pâques, Pedro Edmunds Paoa. 

« Le touriste, à partir d'aujourd'hui, devient un ami du lieu, alors qu'auparavant il était un étranger qui nous rendait visite », ajoute-t-il. 

Les moai sculptés qui peuvent atteindre 20 mètres de haut et peser 80 tonnes, emblèmes de l'île de Pâques avec les mystères qui les entourent, sont aussi au centre de nouvelles réflexions. 

« Le changement climatique, avec ces événements extrêmes, met en danger notre patrimoine archéologique », met en garde Vairoa Ika, directrice de l'environnement de la municipalité. 

« La pierre se dégrade, donc les parcs vont prendre leurs mesures et les protéger », explique-t-elle sans plus de précision. 

« Le problème avec les moai, c'est qu'ils sont très fragiles (...) Nous devons laisser de côté la vision touristique et paysagère et prendre beaucoup soin de ces pièces et les protéger » car « elles ont une valeur incalculable », renchérit Julio Hotus, espérant que ses conseils d'ancien seront écoutés. 


Aviation: Commande historique de Saudia Group de 105 appareils de la famille A320neo

Un Airbus A330 de la compagnie aérienne Saudia, également connue sous le nom de Saudi Arabian Airlines, atterrit à Toulouse, le 22 juillet 2017. (AFP).
Un Airbus A330 de la compagnie aérienne Saudia, également connue sous le nom de Saudi Arabian Airlines, atterrit à Toulouse, le 22 juillet 2017. (AFP).
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  • L'accord a été annoncé lors du Future Aviation Forum à Riyad
  • La commande comprend 12 A320neo et 93 A321neo

RIYAD:  Le groupe Saudia, représenté par Saudia, la compagnie nationale du Royaume d'Arabie saoudite, et Flyadeal, la compagnie low-cost du groupe, a signé une commande ferme portant sur 105 appareils supplémentaires de la famille A320neo. La commande comprend 12 A320neo et 93 A321neo. Elle porte le carnet de commandes d'Airbus du groupe Saudia à 144 appareils de la famille A320neo.

L'accord a été annoncé lors du Future Aviation Forum à Riyad en présence de Saleh bin Nasser AIJasser, ministre saoudien des Transports et des Services logistiques du Royaume d'Arabie Saoudite, d’Ibrahim Al-Omar, directeur général de Saudia Group et de Benoît de Saint-Exupéry, vice-président exécutif des ventes de l'activité Avions commerciaux.

Ibrahim Al-Omar, directeur général du groupe Saudia, a souligné  que Saudia « a des objectifs opérationnels ambitieux pour répondre à la demande croissante. Nous augmentons le nombre de vols et de sièges sur plus de 100 destinations sur quatre continents, et nous prévoyons de poursuivre notre expansion. Les progrès réalisés dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite attirent chaque année davantage de visiteurs, de touristes, d'entrepreneurs et de pèlerins. C'est ce qui a motivé notre décision de conclure cet accord important, qui créera des emplois, augmentera le contenu local et contribuera à l'économie nationale. »

« Les nouveaux appareils de la famille A320neo joueront un rôle essentiel dans la réalisation de l'ambitieux plan Vision 2030 de l'Arabie saoudite », a pour sa part déclaré Benoît de Saint-Exupéry, Executive Vice President Sales de la division Commercial Aircraft.

« Il contribuera à la stratégie de Saudia Group visant à développer les capacités aériennes du Royaume, tout en permettant aux deux compagnies de bénéficier de l'efficacité exceptionnelle de la famille A320neo, de sa rentabilité supérieure, du plus haut niveau de confort pour les passagers, ainsi que de la réduction de la consommation de carburant et des émissions polluantes. »

L'Arabie saoudite crée ainsi des opportunités sans précédent pour l'aviation mondiale grâce à la stratégie nationale saoudienne pour le tourisme, qui vise à attirer plus de 150 millions de touristes d'ici 2030.

Cette commande auprès d'Airbus contribuera de manière significative à renforcer l'ambition du Royaume de devenir l'une des premières destinations touristiques mondiales. La famille A320 est le monocouloir le plus populaire au monde, avec plus de 18 000 commandes passées par plus de 300 clients sur tous les marchés. L'A321neo est le plus grand membre de la famille A320neo d'Airbus, offrant un rayon d'action et des performances inégalés. Grâce à l'intégration de moteurs de nouvelle génération et de Sharklets, l'A321neo permet de réduire le bruit de 50 % et d'économiser au moins 20 % de carburant et de CO2 par rapport aux monocouloirs de la génération précédente, tout en maximisant le confort des passagers dans la cabine monocouloir la plus large du ciel. Comme tous les appareils Airbus, la famille A320 est déjà capable de fonctionner avec jusqu'à 50 % de carburant aviation durable (SAF).

L'objectif d'Airbus est que tous ses appareils puissent fonctionner avec jusqu'à 100 % de SAF d'ici 2030.


Baheej dévoile un projet de développement du front de mer à Yanbu

Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu. (Photo fournie)
Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu. (Photo fournie)
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  • Selon un communiqué, chaque aspect du projet vise à proposer des expériences touristiques mémorables et durables
  • Les visiteurs auront bientôt l’occasion d’explorer Yanbu, cette ville dont l’histoire remonte au xvie siècle

RIYAD: Le secteur touristique saoudien continue de se développer. En effet, Baheej Tourism Development Co. a dévoilé un nouveau projet de développement du front de mer à Yanbu.

Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu.

Le projet initial couvrira 32 000 m². Il dispose de trois éléments clés: une plage, un centre d’activation touristique et un hôtel. Son dévoilement complet est prévu pour 2027.

Un quatrième atout devrait être bientôt annoncé.

Selon un communiqué, chaque aspect du projet a pour objectif de proposer des expériences touristiques mémorables et durables.

Les visiteurs auront bientôt l’occasion d’explorer Yanbu, cette ville dont l’histoire remonte au xvie siècle et qui est célèbre pour son patrimoine architectural ainsi que pour ses plages de sable fin.

Baheej considère Yanbu comme un lieu emblématique qui met en valeur la culture, l’histoire et la beauté naturelle de l’Arabie saoudite, offrant ainsi une destination unique aux touristes.

Nora al-Tamimi, PDG de Baheej, décrit le développement du projet en trois phases et met l’accent sur l’engagement communautaire, la durabilité et l’impact environnemental minimal.

Mme Al-Tamimi confie: «Nous pensons que les destinations ne sont pas seulement construites, mais découvertes, et l’engagement de Baheej réside dans la découverte des joyaux cachés de l’Arabie saoudite. Nos collaborations stratégiques visent à organiser des expériences sans précédent qui valorisent la riche culture, l’histoire et les merveilles naturelles de l’Arabie saoudite.»

Elle ajoute: «L’infrastructure contemporaine de la ville de Yanbu, son environnement captivant et ses paysages côtiers attrayants en font une porte d’entrée exceptionnelle vers la Riviera de la mer Rouge. Nous prévoyons le dévoilement complet de notre destination et de ses composantes d’ici à la fin de l’année 2027.»

En analysant les risques et les possibilités d’investissement, le projet tend à positionner Yanbu comme une destination touristique recherchée aux niveaux local et international, explique Mme Al-Tamimi.

Le rôle de Baheej consistera à intégrer la culture locale et à promouvoir la protection de la planète, à renforcer l’attractivité de Yanbu et à soutenir le développement régional.

Cette approche a pour ambition de transformer le secteur hôtelier de Yanbu en alliant patrimoine communautaire et gestion de l’environnement.

Fondée en 2023, la société Baheej a pour vocation de créer des expériences touristiques accessibles qui répondent aux normes internationales tout en restant contextuelles et durables.

Ces initiatives font partie d’une stratégie plus large dont l’objectif est de transformer les villes saoudiennes en destinations prospères et respectueuses de l’environnement.

Baheej prévoit également de lancer des projets supplémentaires dans d’autres villes d’ici à la fin de l’année 2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Entre Taïwan et la Chine, une rapide traversée en ferry pour faire du shopping

Des visiteurs prennent des photos de la ville chinoise de Xiamen depuis les îles Kinmen contrôlées par Taiwan, à Kinmen, le 17 mai 2024. (Photo par I-Hwa Cheng AFP)
Des visiteurs prennent des photos de la ville chinoise de Xiamen depuis les îles Kinmen contrôlées par Taiwan, à Kinmen, le 17 mai 2024. (Photo par I-Hwa Cheng AFP)
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  • En passant l'immigration, les voyageurs ne peuvent manquer un panneau où est inscrit: «Une famille de part et d'autre du détroit, travaillant ensemble pour réaliser nos rêves»
  • La mort en février de deux pêcheurs chinois, après le chavirage de leur embarcation poursuivie par les garde-côtes taïwanais, a donné lieu à une montée des tensions entre Pékin et Taipei

KINMEN, Taïwan : Avant de prendre le ferry qui les ramènera chez eux, les Taïwanais chargés de leurs emplettes faites sur les marchés animés de Xiamen, en Chine continentale, doivent passer au rayon X leurs bagages remplis de nourriture, d'alcool ou encore de matériaux de construction.

A peine cinq kilomètres séparent le continent de l'île taïwanaise de Kinmen, où ils débarqueront une demi-heure plus tard. Mais ils se retrouveront en réalité à mille lieux des centres commerciaux haut-de-gamme et des gratte-ciels modernes de la mégapole chinoise Xiamen.

En passant l'immigration, les voyageurs ne peuvent manquer un panneau où est inscrit: «Une famille de part et d'autre du détroit, travaillant ensemble pour réaliser nos rêves».

La Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces qu'elle a promis de reprendre par la force si nécessaire.

Les navires des garde-côtes chinois ont fait de fréquentes apparitions dans les eaux proches de Kinmen ces derniers mois, avant l'investiture lundi du nouveau président de Taïwan Lai Ching-te, que Pékin a qualifié de «dangereux séparatiste».

Pourtant, le fossé qui se creuse entre Pékin et Taipei et la menace d'un conflit si la Chine tient sa promesse de s'emparer de l'archipel de 23 millions d'habitants semblent être la dernière des préoccupations des passagers taïwanais.

«La Chine est un grand marché, elle offre plus de produits et une plus grande variété de choses, et les choses sont beaucoup moins chères», confie Huang Chuang-yuan, qui tient un restaurant de fruits de mer à Kinmen, et qui fait partie des nombreux habitués à faire la navette.

Huit ferries circulent chaque jour entre les deux rives, et l'année dernière, 700.000 personnes ont fait le voyage entre Kinmen et la Chine continentale.

«C'est très pratique de s'y rendre et le ferry ne dure que 30 minutes», explique à l'AFP le chef taïwanais Ji De-wei, qui a récemment ouvert un restaurant sur l'île taïwanaise, tandis que trois de ses employés chargent ses achats dans un petit camion.

Si «les choses ne sont pas moins chères», il y a «plus de choix», ajoute le cuisinier de 45 ans, qui déclare faire l'aller-retour tous les mois pour s'approvisionner en produits.

D'autres passagers, comme Gail Lin, font le trajet davantage pour la visite que pour faire des courses: en Chine, «les choses sont très modernes», s'exclame-t-elle, déplorant qu'à Kinmen «les choses soient un peu dépassées».

- «Rien ne peut arriver» -

Le président élu taïwanais, qui prendra ses fonctions lundi, s'est décrit par le passé comme un «artisan pragmatique de l'indépendance de Taïwan». Il a depuis adouci son discours, affirmant désormais qu'un processus d'indépendance n'est pas nécessaire car l'île a, selon lui, de facto ce statut.

Mais la mort en février de deux pêcheurs chinois, après le chavirage de leur embarcation poursuivie par les garde-côtes taïwanais, a donné lieu à une montée des tensions entre Pékin et Taipei.

Le 9 mai, une flotte chinoise de sept navires et cinq embarcations de garde-côtes chinois a été détectée autour de l'archipel par leurs homologues taïwanais.

Pourtant, Meng-hsuan Lin, une autre passagère âgée de 28 ans, espère que davantage de citoyens chinois pourront visiter Taïwan, et notamment Kinmen, après l'entrée en fonction de Lai Ching-te.

«Kinmen est l'endroit le plus sûr. Rien ne peut arriver», estime-t-elle.