PARIS: La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, qui purge une peine de cinq ans d'emprisonnement en Iran, bénéficie d'une permission de sortie de cinq jours, a annoncé mardi son comité de soutien français.
Cette annonce intervient au moment où les grandes puissances attendent une réponse de l'Iran à une proposition européenne d'accord sur son programme nucléaire.
"Fariba a bénéficié aujourd'hui d'une permission de sortie de la prison d'Evine, sous contrôle judiciaire et d'une durée de 5 jours, éventuellement renouvelables", a indiqué son comité de soutien dans un communiqué.
"Nous nous réjouissons donc de ce répit, mais ne pouvons que rappeler le caractère inacceptable de la privation de liberté dont notre collègue et amie est l'objet, dans le cadre d'une politique publique de prise d'otages de la part de la République islamique d'Iran", ajoute-t-il, rappelant que d'autres Français et Européens sont également détenus dans ce pays.
Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Mme Adelkhah avait été arrêtée en juin 2019 puis condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié.
Assignée à résidence depuis octobre 2020 à Téhéran avec obligation de porter un bracelet électronique, avec des déplacements limités, elle a été réincarcérée en janvier 2022 pour avoir enfreint ces règles, selon les autorités judiciaires.
Une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, parmi lesquels beaucoup de binationaux, dont l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité, restent détenus ou bloqués dans le pays. Les ONG accusent Téhéran de les prendre en otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.
Parmi eux figurent trois Français, outre Fariba Adelkhah: Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné en janvier à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, ce qu'il conteste, et deux syndicalistes, Cécile Kohler, et son conjoint Jacques Paris, arrêtés en mai et accusés d'"atteinte à la sûreté" de l'Iran.