BAKOU: Le ministre turc des Affaires étrangères est arrivé dimanche en Azerbaïdjan, en plein conflit avec l'Arménie sur le Nagorny Karabakh, pour l'assurer de son « soutien » au lendemain d'une demande d'assistance d'Erevan à Moscou.
« Nous sommes une nouvelle fois à Bakou avec nos frères, pour renouveler notre solide soutien au cher Azerbaïdjan et échanger (les points de vue) sur les derniers développements au Nagorny Karabakh », a affirmé Mevlut Cavusoglu sur Twitter.
Samedi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a demandé au président Vladimir Poutine d'entamer des consultations « urgentes » sur une potentielle aide sécuritaire russe, invoquant le pacte de sécurité collective liant les deux pays.
Dans une lettre au président russe, Pachinian a affirmé que les combats se rapprochaient des frontières arméniennes et accusé à nouveau la Turquie de soutenir l'Azerbaïdjan.
La Russie a répondu qu'elle apporterait à Erevan toute l'assistance nécessaire si les affrontements gagnaient le territoire arménien, le pacte de défense ne s'étendant pas à la région sécessionniste du Nagorny Karabakh.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a précisé que « les formats concrets » d'une assistance seraient discutés.
La demande arménienne a alimenté les craintes d'une escalade et d'une implication de la Russie et de la Turquie dans ce conflit sur le Nagorny Karabakh, vieux de plusieurs décennies.
De violents combats opposent depuis le 27 septembre les forces azerbaïdjanaises et celles du Nagorny Karabakh soutenues par Erevan. Jusqu'à présent, trois tentatives de trêve humanitaire ont volé en éclats.
Les combats se sont poursuivis dans la nuit et dimanche matin, selon les deux parties.
Les dirigeants séparatistes du Karabakh ont accusé l'Azerbaïdjan d'avoir bombardé des zones civiles, dont la ville stratégique de Choucha.
« En matinée, les forces ennemies ont renouvelé leurs attaques », a affirmé « l'armée » du Karabakh.
Le ministre azerbaïdjanais de la Défense a accusé pour sa part les forces arméniennes d'avoir visé son armée et des zones civiles samedi et dans la nuit de dimanche.
Selon des bilans partiels, ces affrontements, les pires depuis une guerre au début des années 1990, ont fait plus de 1 250 morts, mais le nombre de victimes pourrait être beaucoup plus élevé.
Le Nagorny Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan dans les années 1990 à l'issue d'une guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.