PESHAWAR: Un haut commandant des talibans pakistanais a été tué dans l'explosion de sa voiture, dans l'est de l'Afghanistan, a indiqué à l'AFP une source militante.
Le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) a déclaré qu'une annonce serait prochainement faite concernant "le martyre d'un chef principal" du mouvement, mais une source au sein du TTP a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'Abdul Wali, un commandant qui utilisait l'alias Omar Khalid Khorasani.
Sa mort pourrait remettre en cause un cessez-le-feu fragile conclu entre le TTP et le gouvernement pakistanais en juin, alors que des pourparlers de paix menés sous la médiation des talibans afghans progressaient.
L'armée pakistanaise a déclaré mardi que quatre soldats avaient été tués dans une attaque suicide contre un convoi militaire dans le Waziristan du Nord, où le TTP est très présent, à la frontière avec l'Afghanistan.
Les talibans pakistanais du TTP sont un groupe distinct des talibans afghans, mais mûs par la même idéologie et une longue histoire commune.
Selon la source du TTP, qui a demandé à ne pas être identifiée, Abdul Wali et deux autres commandants ont été tués lorsque leur voiture a été "ciblée" dans la province de Paktika, frontalière du Waziristan, dans l'est de l'Afghanistan.
"Lorsque nous sommes arrivés à son véhicule, celui-ci était en feu, mais la nature de l'explosion n'est pas encore claire", a déclaré cette source, ajoutant que Abdul Wali revenait d'une réunion avec le chef du TTP, Noor Wali Mehsud.
Abdul Wali est une épine dans le pied des autorités pakistanaises depuis plus d'une décennie.
En 2014, il a formé une faction distincte et plus militante du TTP, connue sous le nom de Jamaat-ul-Ahrar, qui a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières du pays, notamment un attentat suicide à Lahore le dimanche de Pâques 2016, qui a fait 75 morts.
Il avait annoncé il y a deux ans une fusion avec le TTP, lequel a déclaré en juin dernier un "cessez-le-feu indéfini" avec Islamabad après le début de pourparlers de paix négociés par les talibans afghans à Kaboul.
Ces pourparlers de paix ont provoqué la colère de nombreux Pakistanais, qui se souviennent des attaques brutales du TTP, notamment contre des écoles, des hôtels, des églises et des marchés.
Depuis le retour des talibans afghans au pouvoir à Kaboul il y a un an, Islamabad se plaint de plus en plus des attaques du TTP, notamment le long de la poreuse frontière avec l'Afghanistan.
Le nouveau régime de Kaboul a toujours assuré qu'il ne permettrait pas que des groupes militants utilisent le sol afghan pour lancer des attaques contre ses voisins.