La Grèce critiquée pour son «échec chronique» à protéger la nature

Cette photo prise dans le parc national de Dadia, dans l'est de la Grèce, le 25 juillet 2022, montre la fumée qui s'élève au-dessus des arbres brûlés. (AFP).
Cette photo prise dans le parc national de Dadia, dans l'est de la Grèce, le 25 juillet 2022, montre la fumée qui s'élève au-dessus des arbres brûlés. (AFP).
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Publié le Lundi 08 août 2022

La Grèce critiquée pour son «échec chronique» à protéger la nature

  • Le parc national de Dadia, qui a échappé de justesse à la destruction par le feu fin juillet, est en théorie l'une des zones les mieux protégées de Grèce
  • Plus de 4 500 hectares de forêt ont été parcourus par le feu, dont 2 200 ont été détruits à Dadia, dans le nord du pays, a précisé le ministère de l'Environnement

ATHENES : Manque d'effectifs et de ressources: un violent incendie dans un parc national grec révèle un "échec chronique" dans la protection de la nature en Grèce, dénoncent plusieurs organisations de protection de l'environnement.

Le parc national de Dadia, qui a échappé de justesse à la destruction par le feu fin juillet, est en théorie l'une des zones les mieux protégées de Grèce, car elle abrite l'un des plus importants lieux de reproduction des vautours et autres rapaces en Europe.

Plus de 4 500 hectares de forêt ont été parcourus par le feu, dont 2 200 ont été détruits à Dadia, dans le nord du pays, a précisé le ministère de l'Environnement. Mais selon les premières estimations, les aires de nidification ont été en majorité épargnées.

"Le respect et la protection de l'environnement étaient et restent un engagement fondamental de notre gouvernement", s'est félicité le ministre de l'Environnement Costas Skrekas.

Or de nombreux groupes environnementaux grecs ne sont pas de cet avis.

Spyros Psaroudas, directeur du groupe de protection de la faune Callisto, dénonce un "échec chronique" dans la protection de la nature en Grèce, estimant que le gouvernement conservateur cherche à créer un environnement favorable aux entreprises au détriment de la faune sauvage.

"Il y a un manque de coordination entre les ministères et d'attribution claire des responsabilités (..) tout cela conduit à des activités illégales qui ne sont jamais sanctionnées", renchérit Nadia Andreanidou, chargée de mission pour l'Association méditerranéenne pour la sauvegarde des tortues de mer (Medasset).

"C'est un cercle vicieux et cela conduit à une mauvaise gestion des zones protégées", explique-t-elle à l'AFP.

L'ingénieur forestier Dimitris Vasilakis, qui a participé à l'élaboration du plan opérationnel de Dadia, explique que le parc ne compte que quatre gardes forestiers pour patrouiller 800 km2.

Le service forestier de Soufli, qui supervise Dadia, reçoit chaque année moins de 50 000 euros de l'État, soit un cinquième des prévisions, selon M. Vasilakis.

Alors même que le parc brûlait il y a deux semaines, le gouvernement a tenté de faire adopter une nouvelle loi qui, selon une douzaine d'ONG, réduisait encore la protection des parcs nationaux.

Au septième jour de l'incendie, le projet de loi a été retiré de manière inattendue par le gouvernement pour une "nouvelle consultation". Le texte aurait autorisé des activités supplémentaires dans les zones protégées, notamment des routes, des sites touristiques et des installations de stockage d'électricité et de télécommunications.

Vide juridique

La Grèce a été renvoyée à plusieurs reprises devant la Cour européenne de justice pour son incapacité à protéger ses habitats naturels.

En décembre 2020, la Cour a rappelé à Athènes que, de son propre aveu, le pays avait mis en place des mesures de protection pour moins de 20% des 240 zones protégées.

Selon les groupes de défense de l'environnement, l'une des principales omissions est l'absence de garanties juridiques et de réglementations régissant la part grecque du réseau européen Natura 2000 - qui regroupe des sites de reproduction et de repos pour les espèces rares et menacées, protégés par la législation européenne.

Charikleia Minotou, responsable du programme du parc national de l'île de Zante pour la protection des tortues Caretta Caretta, géré par la section grecque de WWF, affirme que les autorités ne donnent pas suite aux "centaines" de plaintes et d'amendes contre le développement illégal.

L'accent sur l'énergie

Selon Mme Minotou, le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis met l'accent sur l'exploration des hydrocarbures. Avant même l'attaque russe en Ukraine, la Grèce avait réservé des sites d'exploration en mer Ionienne.

En février, plusieurs baleines à bec de Cuvier se sont échouées sur les côtes lors de recherches sismiques dans la mer Ionienne. Or l'agence nationale de gestion des hydrocarbures a nié que ses activités en soient la cause.

En 2020, la Grèce a créé un nouvel organisme national chargé de gérer ses parcs, l'Agence pour l'environnement naturel et le changement climatique (Necca). Mais les ONG déplorent d'en être exclues, de même que les autorités locales.

"Nous avons besoin de parcs nationaux où la société locale participe et soit représentée démocratiquement", fustige M. Psaroudas.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.