France: à la bibliothèque nationale, les jeux vidéo sont un «  patrimoine culturel à part entière  »

Une console Hanimex 7771 appartenant à la collection Charles Cros exposée à la Bibliothèque nationale de France François-Mitterrand à Paris. (AFP).
Une console Hanimex 7771 appartenant à la collection Charles Cros exposée à la Bibliothèque nationale de France François-Mitterrand à Paris. (AFP).
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Publié le Lundi 08 août 2022

France: à la bibliothèque nationale, les jeux vidéo sont un «  patrimoine culturel à part entière  »

  • Comment conserver éternellement ces jeux alors que les supports physiques se dégradent au fil du temps et que l'obsolescence technologique les menace ?
  • Grâce à la numérisation des jeux analogiques et les "émulateurs", ces logiciels développés par des communautés de passionnés qui permettent de jouer à des jeux anciens sur des ordinateurs récents

PARIS : A côté des livres anciens, films, documents sonores... se trouvent juke-box, Game Boy ou Magnavox Odyssey des Etats-Unis: avec environ 20 000 objets vidéoludiques conservés, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, possède l'une des plus grandes collections du genre, un "patrimoine culturel à part entière" qu'elle préserve avec soin.

Pour accéder aux trésors vidéoludiques de la Bibliothèque nationale de la République française, il faut se rendre dans l'une des quatre tours de 79 mètres de haut, et 22 étages chacune, de la bibliothèque François-Mitterrand (du nom de l'ancien président de la République, 1981-1995), dans le sud-ouest de Paris. Avec l'escorte impérative d'un conservateur pour franchir les différents contrôles de sécurité.

Au milieu des gramophones et juke-box de la réserve Charles Cros (poète et inventeur français du XIXe siècle), deux vitrines abritent une dizaine de consoles emblématiques de l'histoire du jeu vidéo, à l'image de la célèbre Game Boy de Nintendo, l'Atari Lynx, la Sega Saturne et surtout la très rare Magnavox Odyssey, commercialisée en 1972 aux Etats-Unis.

"On conserve ces consoles pour donner aux futurs chercheurs, dans des dizaines voire des centaines d'années, à comprendre comment on pouvait jouer à ces jeux vidéo, quel était le matériel utilisé", explique à l'AFP Laurent Duplouy, chef du service multimédias au département dédié de la Bibliothèque nationale de France (BNF).

"Pour la BnF, le jeu vidéo est aussi précieux que les autres types de documents conservés. On y porte la même attention, c'est un patrimoine culturel à part entière", ajoute-t-il.

Mission encore assez confidentielle de la BnF, la collection et préservation du patrimoine vidéoludique s'expliquent par la loi sur le "dépôt légal" des documents multimédias, datant de 1992.

Si le texte ne mentionne pas directement les jeux vidéo, il a fait entrer dans ce dispositif de conservation les logiciels interactifs, et donc, par extension, les productions vidéoludiques. Chaque titre ou version de jeu doit être ainsi déposé à la BnF en deux exemplaires: l'un pour la conservation et l'autre pour la consultation.

Avec une équipe de 20 personnes dédiées à cette mission, des chargés de collection, des magasiniers et aussi des ingénieurs, la BnF parvient à récolter 2.000 documents de ce type chaque année.

Dématérialisation

Après les consoles, direction quelques étages plus bas pour découvrir les milliers de jeux entreposés dans les galeries de conservation, plongées dans le noir à température constante de 19 degrés, et protégées de l'humidité.

Reconditionné dans des boîtes neutres, chaque jeu dispose de sa cote pour être indexé dans le catalogue général de la bibliothèque.

D'Adibou, le célèbre jeu éducatif, au premier opus de Tomb Raider, qui a fait connaître le personnage de Lara Croft dans le monde entier, en passant par les derniers épisodes du jeu d'aventure Assassin's Creed, tous les genres sont représentés sur tous les supports possibles (cartouches, disquettes, CD-ROM,...).

Mais comment conserver éternellement ces jeux alors que les supports physiques se dégradent au fil du temps et que l'obsolescence technologique les menace ?

Grâce à la numérisation des jeux analogiques et les "émulateurs", ces logiciels développés par des communautés de passionnés qui permettent de jouer à des jeux anciens sur des ordinateurs récents, explique Laurent Duplouy.

"On a deux ingénieurs au sein du service multimédia qui font de la veille en permanence sur ces questions-là pour trouver les émulateurs, les faire fonctionner et les mettre en adéquation avec nos collections", indique-t-il.

Autre enjeu à venir pour les conservateurs de la BnF: la dématérialisation des jeux ("cloud gaming") qui s'impose de plus en plus comme le modèle vidéoludique dominant, à l'image du jeu phénomène Fortnite, accessible seulement en ligne sur une plateforme dédiée et via des mises à jour régulières.

"Nous sommes en négociation avec des éditeurs et certaines plateformes pour trouver le moyen d'arriver à récupérer des jeux en dépôt légal sous leur forme dématérialisée", assure le responsable, admettant les limites techniques posées par ce nouveau modèle.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com