WASHINGTON: Les tensions récentes entre le Kosovo et la Serbie, dans le cadre d'un différend sur les règles relatives aux plaques d'immatriculation, devraient être résolues par le dialogue et la mise en œuvre des accords antérieurs entre les deux pays, a déclaré le secrétaire d'État adjoint américain chargé du Bureau des affaires européennes et eurasiennes, Gabriel Escobar.
Escobar a exhorté les deux pays à régler leurs différends dans le cadre d'accords parrainés par l'UE.
Ses commentaires font suite aux manifestations de colère des Serbes du nord du Kosovo qui ont refusé d'apposer des plaques d'immatriculation temporaires sur leurs véhicules lorsqu'ils entraient sur le territoire du Kosovo depuis la Serbie.
Lors d'une conférence de presse vendredi à laquelle a assisté Arab News, Escobar a affirmé que le gouvernement américain restait engagé dans la région des Balkans occidentaux.
«Les Balkans occidentaux restent un lieu d'opportunités formidables, une partie dynamique et importante du monde, sur laquelle nous comptons et où nous établirons d'importants partenariats», a-t-il souligné.
Les tensions entre les deux pays ont éclaté le 31 juillet lorsque des manifestants serbes ont bloqué, à l'aide de véhicules, les principales zones frontalières entre la Serbie et le Kosovo en raison de l'intention du gouvernement kosovar d'exiger que les personnes entrant au Kosovo avec une carte d'identité serbe la remplacent par un document temporaire pendant leur séjour dans le pays.
Ces mesures prévoient également que les conducteurs serbes doivent apposer des plaques d'immatriculation temporaires du Kosovo sur leurs véhicules.
Le gouvernement kosovar fait valoir que ces mesures sont similaires à celles que le gouvernement serbe applique aux conducteurs et aux citoyens kosovars qui entrent en Serbie.
Environ 50 000 Serbes de souche vivant dans le nord du Kosovo utilisent des cartes d'identité et des plaques d'immatriculation serbes et refusent de reconnaître le gouvernement du Kosovo.
En 2013, un accord de normalisation des liens entre le Kosovo et la Serbie stipulait la création d'une Association des municipalités serbes dans le nord du Kosovo, accordant aux Serbes de souche de la région un statut semi-autonome.
Toutefois, le gouvernement du Kosovo insiste sur le fait que le soi-disant accord de Bruxelles ne doit pas porter atteinte à la souveraineté du Kosovo ni créer un mini-état serbe au sein du pays.
Escobar a convenu que la question de l'association des municipalités serbes ne devait pas être en contradiction avec la constitution du Kosovo, mais il a également appelé à trouver des moyens de reconnaître les droits des minorités serbes et leur patrimoine culturel.
Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008. Il a depuis rejoint l'OTAN et espère devenir membre de l'UE.
Escobar a indiqué que «du point de vue des États-Unis, l'avenir à long terme de la Serbie et du Kosovo est de devenir membres de l'UE».
Il a ajouté que les deux pays devraient s'efforcer de résoudre leurs différends sur les questions des plaques d'immatriculation, de l'énergie et de l'Association des municipalités serbes.
«À cet égard, nous soutenons les efforts de l'UE pour faciliter un dialogue entre les deux pays. Notre position est que tous les accords préalables doivent être mis en œuvre, notamment l'Association des municipalités serbes. Nous aimerions donc voir une discussion à ce sujet lorsque les parties se rencontreront plus tard ce mois-ci», a avisé Escobar.
Il a ajouté que «l'avenir est dans l'Europe» et que l'adhésion des deux pays à l'UE encouragerait l'intégration régionale et la liberté de circulation, ainsi que la stabilité.
Escobar a soutenu que trois États des Balkans sont déjà membres de l'OTAN et que les Balkans constituent un élément important de la stratégie de sécurité européenne des États-Unis, surtout à la suite du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com