NEW YORK: Le dollar grimpait vendredi face aux autres devises, de fortes créations d'emplois inattendues en juillet aux États-Unis rassurant les investisseurs sur l'économie américaine tout en laissant présager de nouvelles hausses de taux.
Le dollar index qui compare le billet vert à d'autres grandes monnaies gagnait 0,88% à 106,62 points vers 19H00 GMT. Face à l'euro, il avançait de 0,68% à 1,0176 dollar pour un euro.
Le taux de chômage américain a reculé de 0,1 point pour tomber à 3,5%, retrouvant son niveau d'avant la pandémie, a annoncé vendredi le département du Travail. En juillet, 528.000 emplois ont été créés, deux fois plus qu'attendu.
"Le rapport du jour montre que le marché du travail est toujours en ébullition", a commenté Hinesh Patel, analyste chez Quilter Investors.
De quoi doper le dollar, alors que les investisseurs se demandaient si un coup de mou de l'économie américaine n'allait pas forcer la Réserve fédérale (Fed) à ralentir le rythme de ses hausses de taux.
"Ces données vont à l'encontre de l'état d'esprit des investisseurs qui pensaient que la Fed allait s'orienter vers moins de hausses des taux" pour éviter une récession, a expliqué Mazen Issa de TD Securities.
"Elles indiquent que l'économie va requérir davantage de resserrement monétaire", a-t-il conclu. Les rendements obligataires américains ont immédiatement réagi à la hausse, entraînant le billet vert.
Les taux sur les bons à dix ans s'inscrivaient à 2,82% à 19H00 GMT contre 2,68% la veille et ceux à 2 ans bondissait à 3,24% contre 3,04%, au plus haut depuis le 20 juillet, avant la dernière réunion de la Fed.
"Après le rapport sur l'emploi, le marché va tout de suite se tourner vers l'inflation et l'indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis sera la clef du marché la semaine prochaine", prévenait Fawad Razaqzada, analyste chez StoneX.
Le yen glissait substantiellement face au dollar (-1,64% à 135,10 yens pour un dollar) mais aussi face à l'euro (-0,96% à 137,48 yens).
"Les tensions géopolitiques en début de la semaine" entre les Etats-Unis et la Chine autour de Taïwan "ont pesé" même si de toute façon, le différentiel entre les taux américains et japonais "reste difficile à ignorer", a ajouté Mazen Issa.