Covid: l'Autriche choquée par le suicide d'une médecin harcelée par des anti-vax

Cette photo d'archive prise le 1er août 2022 montre des personnes assistant à une commémoration à la bougie sur la Stephansplatz pour Lisa-Maria Kellermayr, le médecin autrichien décédé qui a fermé son cabinet après avoir déclaré avoir reçu des menaces de mort de la part des opposants aux restrictions et aux vaccins COVID-19. (Photo par Alex Halada / AFP)
Cette photo d'archive prise le 1er août 2022 montre des personnes assistant à une commémoration à la bougie sur la Stephansplatz pour Lisa-Maria Kellermayr, le médecin autrichien décédé qui a fermé son cabinet après avoir déclaré avoir reçu des menaces de mort de la part des opposants aux restrictions et aux vaccins COVID-19. (Photo par Alex Halada / AFP)
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Publié le Vendredi 05 août 2022

Covid: l'Autriche choquée par le suicide d'une médecin harcelée par des anti-vax

  • A Vienne, les cloches de la cathédrale Saint-Etienne ont retenti cette semaine et des bougies ont formé une «mer de lumières» contre «la violence psychologique» et «la terreur» en ligne
  • Lisa-Maria Kellermayr, 36 ans, a été découverte sans vie vendredi 29 juillet dans son cabinet de Haute-Autriche (nord)

VIENNE : Du président à des milliers d'anonymes, l'Autriche pleure une médecin qui s'est suicidée après avoir reçu des menaces d'anti-vax sur les réseaux sociaux, un cas qui met en lumière le harcèlement visant les scientifiques du Covid.

A Vienne, les cloches de la cathédrale Saint-Etienne ont retenti cette semaine et des bougies ont formé une «mer de lumières» contre «la violence psychologique» et «la terreur» en ligne.

Lisa-Maria Kellermayr, 36 ans, a été découverte sans vie vendredi 29 juillet dans son cabinet de Haute-Autriche (nord). Des lettres d'adieu ont été retrouvées et l'autopsie pratiquée à la demande de ses proches a confirmé la thèse du suicide.

Dans un message publié fin juin sur son site internet professionnel, elle avait annoncé l'arrêt jusqu'à nouvel ordre des consultations.

«Depuis plus de sept mois, nous recevons à intervalles irréguliers des menaces de mort de la part des milieux opposés aux mesures Covid et aux vaccinations», avait-elle écrit.

Elle disait avoir «investi plus de 100.000 euros» pour garantir la sécurité de ses patients, et évoquait une situation intenable.

- «A bout de nerfs» -

«Je suis à bout de nerfs, je suis menacée d'insolvabilité», confiait-elle dans la presse.

En appui de ses dires, elle avait diffusé des messages d'un internaute menaçant de se faire passer pour un patient avant de commettre un carnage contre elle et son personnel.

Lisa-Maria Kellermayr avait été prise pour cible après avoir critiqué un mouvement de protestation contre la vaccination obligatoire à l'automne 2021.

Depuis, elle avait alerté en vain les autorités et était apparue fréquemment dans les médias pour confier sa détresse.

La vie de cette praticienne au grand sourire, passionnée par son travail, était devenue un enfer.

Daniel Landau, organisateur de la cérémonie de commémoration à Vienne, l'avait rencontrée mi-juillet dans son cabinet.

«Elle y vivait recluse depuis des semaines, elle n'osait pas sortir», raconte-t-il à l'AFP, appelant désormais les autorités à une prise de conscience.

La police, qui avait accusé Mme Kellermayr d'instrumentaliser l'affaire «pour sa propre notoriété», assure que tout a été fait pour la protéger.

Le parquet de Wels s'est également défendu de tout manquement. «Dès que nous avons reçu le rapport de police (identifiant un des suspects), nous l'avons transmis aux autorités compétentes en Allemagne», a expliqué le porte-parole Christoph Weber.

- Des scientifiques «bâillonnés» -

Les hommages ont afflué du plus haut sommet de l'Etat. Le président Alexander Van der Bellen s'est rendu lundi dans la petite commune où elle s'était installée, à Seewalchen, pour déposer des fleurs.

«Mettons fin à l'intimidation et à la peur. La haine et l'intolérance n'ont pas leur place en Autriche», a-t-il condamné peu après l'annonce de son décès.

Sur des groupes Telegram, des commentaires malveillants continuent à circuler. Certains internautes «célèbrent sa mort, d'autres imputent son décès au vaccin», rapporte Ingrid Brodnig, spécialiste des réseaux sociaux, expliquant que le Covid, en polarisant la société, «a provoqué un phénomène d'agressivité extrême chez certains».

«Des lois strictes» existent mais elles sont encore peu ou mal appliquées, dit-elle, espérant des améliorations «après ce cas qui a secoué la nation».

En France, Karine Lacombe, une scientifique «vilipendée» au plus fort de la pandémie, regrette elle aussi «le manque de retour des autorités» comme le fait que ses deux plaintes aient été «prises à la légère» et classées «hyper vite».

Si elle a pu surmonter cette épreuve grâce au soutien de son équipe hospitalière, l'infectiologue, engagée dans un collectif de scientifiques connus pour leur lutte contre la désinformation sur le Covid, a choisi de faire profil bas.

«J'ai été très sollicitée en 2022 mais j'ai fait très peu d'apparitions médiatiques pour éviter cette flambée de violence. On se dit que le jeu n'en vaut pas la chandelle. En ce sens-là, ils (les agresseurs) gagnent, ils nous bâillonnent», regrette-t-elle.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.