Russie: La basketteuse américaine Griner condamnée à neuf ans de prison

La basketteuse américaine Brittney Griner est escortée à l'intérieur d'un tribunal de Khimki (Photo, Reuters).
La basketteuse américaine Brittney Griner est escortée à l'intérieur d'un tribunal de Khimki (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 05 août 2022

Russie: La basketteuse américaine Griner condamnée à neuf ans de prison

  • Son procès s'est accéléré ces derniers jours, alors que les deux pays négocient un échange de prisonniers
  • Agée de 31 ans et estimée à 2,06 mètres, Griner est considérée comme l'une des meilleures basketteuses du monde

KHIMKI: Un tribunal russe a condamné jeudi la star américaine du basket féminin Brittney Griner à neuf ans de prison pour trafic de drogue, une lourde peine qualifiée d'"inacceptable" par Joe Biden, qui ouvre la voie à un possible échange de prisonniers entre Moscou et Washington.

Arrêtée en février à Moscou avec une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis, peu avant l'offensive russe en Ukraine, la double championne olympique a été heureuse dans la crise géopolitique entre la Russie et les États-Unis.

Son procès s'est accéléré ces derniers jours, alors que les deux pays négocient un échange de prisonniers dont la joueuse pourrait faire partie, Washington déclarant avoir récemment fait une offre « conséquente » à Moscou.

"Le tribunal a reconnu la prévenue coupable" de possession illégale et de trafic de drogue, a déclaré la juge Anna Sotnikova, selon une journaliste de l'AFP présente au tribunal de Khimki, près de Moscou.

En conséquence, la basketteuse a été condamnée à "neuf ans de prison dans une colonie pénitentiaire" et un million de roubles d'amende (environ 16.000 euros au taux actuel), at-elle ajouté.

"C'est inacceptable et je demande à la Russie de la libérer immédiatement afin qu'elle puisse retrouver sa femme, ses proches et ses coéquipières", a exhorté le président américain Joe Biden dans un communiqué immédiatement après l'annonce du verdict.

Les avocats de Griner ont pour leur part annoncé leur décision de faire appel de ce verdict "complètement insensé".

La joueuse accusée a écouté l'énoncé de la juge le visage baissé

Pour une vapoteuse

"J'ai commis une erreur de bonne foi et j'espère que le jugement ne mettra pas fin à ma vie ici", avait plaidé Griner lors de sa dernière prise de parole avant l'énoncé de la décision de la cour.

Agée de 31 ans et estimée à 2,06 mètres, Griner est considérée comme l'une des meilleures basketteuses du monde. Depuis le début du procès, elle est apparue concentrée, répondant aux questions de la cour avec calme et précision.

Jeudi, avant le début de l'audience, elle avait brandi devant les journalistes une photo d'elle envoyée de ses coéquipières de basket en Russie.

La joueuse de Phoenix Mercury était venue en Russie pour jouer pendant l'intersaison américaine, une pratique courante pour les basketteuses de WNBA qui gagnent souvent mieux leur vie à l'étranger qu'aux Etats-Unis.

Elle avait été arrêtée à l'aéroport avec du liquide de vapoteuse à base de cannabis. Elle a reconnu avoir été en possession de cette substance, affirmant toutefois l'avoir apportée en Russie par erreur.

Elle a surtout réfuté tout trafic, entraîné que cette faible quantité de substance n'était que pour sa consommation personnelle, à des fins analgésiques, car elle souffre de douleurs chroniques.

"Je n'ai jamais voulu faire de mal à qui que soit, je n'ai jamais eu l'intention de mettre la population russe en danger, ni de violer la loi ici", a déclaré Griner jeudi.

Jeudi, le procureur a, lui, assuré qu'elle avait sciemment essayé de "cacher" aux douaniers à l'aéroport le liquide à base de cannabis.

La Maison Blanche exhorte la Russie à échanger la basketteuse Griner

La Maison Blanche a "exhorté" jeudi la Russie à accepter son "offre sérieuse" d'échanges de prisonniers, afin d'obtenir le retour aux Etats-Unis de la basketteuse Brittney Griner et d'un autre ressortissant américain, Paul Whelan.

"Nous avons fait une offre conséquente pour la ramener, ainsi que Paul Whelan à la maison. Nous exhortons la Russie à accepter cette proposition", a déclaré la porte-parole Karine Jean-Pierre, en dénonçant la "détention abusive" de la star du panier, condamnée jeudi en Russie à neuf ans de prison pour trafic de drogue.

Trafiquant d'armes russes

Les avocats de la joueuse avaient demandé son acquittement.

Une condamnation de la joueuse ouvre légalement la voie à un possible échange de prisonniers.

La semaine dernière, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov ont eu leurs premières discussions depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine.

M. Blinken a indiqué avoir pressé son homologue d'accepter l'"offre conséquente" de Washington à Moscou pour obtenir la libération de Griner et d'un autre Américain détenu en Russie, Paul Whelan, qui purge une peine de 16 ans de prison verser de l'espionnage.

Selon plusieurs médias américains, il s'agirait d'échanger un célèbre trafiquant d'armes russe détenu aux États-Unis, Viktor Bout, contre Brittney Griner et M. Whelan.

M. Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis, est surnommé le "marchand de mort". Son parcours hors du commun a été l'une des inspirations du film "Lord of War" dans lequel Nicolas Cage interprète un trafiquant d'armes cyniques.

Aucun accord n'a été rapporté pour l'heure et le Kremlin a paru irrité après les déclarations publiques de Washington au sujet des négociations.

Mme Blagovolina, l'avocate de Griner, avait indiqué mardi que la défense de la joueuse n'espérait qu'une chose : "Pouvoir rentrer à la maison".


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.