Le cœur battant de Riyad célèbre son cinquième anniversaire

Le siège historique de l’Arabie saoudite naissance, le district d’At-Turaif à Diriyah reprend désormais son ascension (Photo fournie).
Le siège historique de l’Arabie saoudite naissance, le district d’At-Turaif à Diriyah reprend désormais son ascension (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 05 août 2022

Le cœur battant de Riyad célèbre son cinquième anniversaire

  • Diriyah a été inscrit sur la liste «Great Places To Work» pour l’Arabie saoudite, une enquête mondiale qui classe les entreprises selon leur environnement de travail et la satisfaction des employés
  • Le site comptera au moins 28 hôtels et centres de villégiature de luxe, environ 400 des meilleures marques de luxe tendance du monde et plus de 150 restaurants gastronomiques et cafés haut de gamme

RIYAD: Imaginez: une ville historique, où siègent les dirigeants d’un pays du G20, qui rassemble des communautés de tous horizons pour leur permettre de tisser des liens. Une ville piétonne, qui encourage l’interaction et les engagements amicaux, une révolution bien nécessaire pour l’humanité après deux ans de confinement en raison de la pandémie de Covid-19. C’est ce que Diriyah va devenir et représenter.

Il y a cinq ans, le gouvernement saoudien a chargé l’Autorité de développement de Diriyah Gate (DGDA) de réaménager le «berceau du Royaume» en une destination touristique, culturelle et de divertissement durable et de classe mondiale.

Une fois achevé, ce gigaprojet, évalué à 50 milliards de dollars (1 dollar = 0,98 euro), comprendra certains des restaurants et des hôtels les plus luxueux du monde, construits dans le style architectural traditionnel najdi, ainsi que des aires de conservation et des sites culturels.

Longeant la périphérie de Riyad et construits sur une oasis qui s’est détachée des rives de Wadi Hanifa, les murs en briques de terre crue de Diriyah abritaient autrefois une ville désertique prospère qui était un moteur de la culture et du commerce.

Le quartier At-Turaif de Diriyah, avec sa célèbre citadelle, est le siège originel du pouvoir de la famille Al-Saoud du Royaume. En 1727, la ville est nommée capitale du pays, jetant ainsi les bases de ce qui deviendra plus tard l’Arabie saoudite unifiée.

En 2010, près de trois siècles plus tard, At-Turaif est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Ensuite, en juillet 2017, ce quartier fait l’objet d’un plan de restauration minutieux visant à redonner vie à son patrimoine historique. «Nichée autour du joyau du Royaume, At-Turaif, site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, berceau du Royaume et ancien lieu de résidence de la famille royale Al-Saoud, Diriyah occupe une place incroyablement spéciale dans le paysage de l’Arabie saoudite», estime Jerry Inzerillo, PDG de l’Autorité de développement de Diriyah Gate. «Elle sera une destination touristique emblématique et représentera l’endroit où l’histoire du Royaume et de la péninsule Arabique dans son ensemble a commencé.»

L’un des principaux objectifs du projet de réaménagement de Diriyah est de stimuler le tourisme national, régional et international en proposant des offres de loisirs, d’hôtellerie et de commerce de détail de classe mondiale dans un cadre qui célèbre à la fois la beauté naturelle distinctive du Royaume et sa riche culture. «Nous savons que les touristes sont plus instruits, plus compétents, plus avisés et plus affûtés que jamais et qu’ils sont en quête d’expériences qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs», affirme M. Inzerillo.

Située à 15 minutes de route de Riyad et à 25 minutes de l’aéroport international du Roi Khaled, Diriyah Gate est bien placé pour attirer les touristes de la région (Photo fournie).

«Ils veulent être des pionniers, non seulement en visitant des endroits qui proposent des activités qui n’étaient pas possibles auparavant, mais qui offrent aussi une expérience culturelle authentique. Il est aujourd’hui plus important que jamais que notre secteur s’adresse à ces voyageurs mondains et curieux en élaborant des destinations qui satisferont leur appétit pour la nouveauté et l’authenticité.»

À seulement quinze minutes en voiture de Riyad et à vingt-cinq minutes de l’aéroport international du roi Khaled, Diriyah Gate est bien placé pour attirer les touristes de la région. Située à l’intersection de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, elle se trouve également à seulement huit heures de vol de 70% de la population mondiale et à quatre heures de 30% de la population mondiale. Cette destination culturelle, historique et tendance à vocation mixte, dont la superficie est de 11 km², est appelée à devenir la plus grande ville culturelle et patrimoniale du monde, et vise à attirer environ 30 millions de visiteurs par an d’ici à 2030.

Une fois achevé, le site comptera au moins 28 hôtels et centres de villégiature de luxe, environ 400 des meilleures marques de luxe tendance du monde, et plus de 150 restaurants gastronomiques et cafés haut de gamme.

Les activités en plein air occuperont une place importante dans l’offre touristique, notamment autour de Wadi Hanifah, où les visiteurs pourront découvrir l’apiculture locale, profiter de 8 km de sentiers équestres et d’une voie commerciale historique pour les caravanes de chameaux qui s’étend sur 7,5 km, et découvrir la faune unique de la région au Bariri Diriyah Wildlife Conservation Center.

Les touristes ne sont toutefois pas le seul marché cible. Plus de 3 000 unités résidentielles seront construites dans le style traditionnel najdi et on comptera également plus de 300 résidences de luxe.

Quelque 180 millions de briques de terre crue fabriquées à la main ont été préparées dans le cadre des travaux de construction architecturaux de style najdi et de la restauration authentique de Diriyah, afin que chaque aspect représente correctement une interprétation fidèle et précise de la vie dans la région du Najd.

Le site accueillera par ailleurs une toute nouvelle institution académique, l’université du roi Salmane, qui se concentrera sur le patrimoine, la culture et les arts, ainsi que plusieurs nouveaux instituts culturels spécialisés dans l’architecture de style najdi et la construction en briques de terre crue, la poésie, la fauconnerie, la récitation du Coran, le théâtre local, la danse, la musique et les arts culinaires.

Parmi les autres sites culturels figurent une grande mosquée pouvant accueillir plus de 10 000 fidèles, six musées consacrés à l’histoire saoudienne, ainsi qu’un village d'époque, sans oublier le site d’At-Turaif, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (Photo fournie).

Parmi les autres sites culturels figurent une grande mosquée pouvant accueillir plus de 10 000 fidèles, six musées consacrés à l’histoire saoudienne, ainsi qu’un village d'époque, sans oublier le site d’At-Turaif, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, et le centre Al-Taleh, qui explore le patrimoine agricole de la région. Des souks et des bazars seront également répartis dans tout Diriyah.

Ces offres ne sont pas passées inaperçues dans la région. Diriyah a été choisie pour être la capitale de la culture arabe en 2030. Elle a déjà accueilli le Jax Arts Festival et la Biennale d’art contemporain de Diriyah, une plate-forme qui soutient le mouvement artistique et créatif et contribue à suivre le rythme de la transformation culturelle du Royaume. «La culture et le patrimoine sont le fondement de tout ce que nous faisons à Diriyah et sont intégrés dans notre stratégie à chaque étape du projet», souligne M. Inzerillo.

«Nous partons toujours du principe que Diriyah est, avant tout, un lieu de culture. C’est ce qui nous distingue de tout autre projet à vocation mixte ou de tout autre gigaprojet. À la DGDA, nous sommes les gardiens de ce magnifique morceau du patrimoine saoudien que nous avons le privilège de préserver, de partager et de célébrer avec le monde.»

En outre, l’environnement durable est au cœur de ce plan de restauration. Le projet contribue considérablement aux objectifs de durabilité de l’Arabie saoudite et s’inscrit dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne et de la Vision 2030 du Royaume portant sur la diversification économique et la réforme sociale.

Des espèces indigènes et résistantes à la sécheresse sont utilisées dans l’aménagement paysager du site, ce qui permet de réduire la demande d’irrigation et donc d’économiser l’eau. Les oueds et les escarpements du projet sont également réhabilités et protégés, notamment les fermes historiques de palmiers-dattiers de Wadi Hanifah.

De plus, la DGDA affirme qu’elle contribue à la réduction des émissions de carbone, et ces efforts semblent déjà porter leurs fruits. La DGDA s’est récemment vu attribuer la précertification platine LEED pour les villes et les communautés pour la première phase du projet de Diriyah, en reconnaissance de ses progrès vers la durabilité, les émissions nulles de dioxyde de carbone et les objectifs d’équité.

Une fois achevé, le site comptera au moins 28 hôtels et centres de villégiature de luxe, environ 400 des meilleures marques de luxe tendance du monde, et plus de 150 restaurants gastronomiques et cafés haut de gamme (Photo fournie).

Profitant de son espace extérieur, le projet prévoit une place en plein air avec plus de 20 espaces pour organiser des événements, une promenade de 3 km sur l’escarpement surplombant Wadi Hanifah et At-Turaif, ainsi qu’un parc de plus de 2 km² à Wadi Hanifah, rempli de palmiers originaux et nouvellement plantés et d’aires de jeux pour enfants. Soucieux de la santé, de la forme physique et du bien-être, les planificateurs construisent également un centre sportif et récréatif et plus de 9 km de pistes cyclables.

Diriyah devrait également accueillir de nombreux autres événements sportifs majeurs. Avec son réseau routier distinct, la ville s’est avérée être un choix populaire pour accueillir le célèbre événement de course de Formule E au fil des ans. Diriyah a de même organisé Clash on the Dunes, le premier championnat de boxe poids lourds à se tenir au Moyen-Orient. Les marques sportives ne sont pas les seuls grands noms à être attirés par Diriyah. Le site a récemment accueilli une exposition de Cartier, l’une des maisons de joaillerie les plus prestigieuses au monde.

Malgré ce développement rapide, les planificateurs n’ont pas perdu de vue la population locale. Le programme de développement des diplômés de Diriyah a déjà admis 70 diplômés pour améliorer leurs compétences et leur présenter des offres d’emploi.

Les planificateurs ont par ailleurs mis en place la mairie de Diriyah afin de tenir la communauté informée, lancé un programme de recyclage et organisé des collectes de sang régulières pour soutenir le système de santé local. «Une chose dont je suis particulièrement fier est l’engagement et les exploits de la DGDA pour permettre aux habitants de Diriyah d’atteindre leurs objectifs», note M. Inzerillo. «La DGDA a célébré et continue de célébrer la communauté locale, en mettant en avant les réalisations sociales, culturelles et historiques, en établissant un lien avec les racines de l’État saoudien et en créant des bases solides sur lesquelles construire le meilleur avenir possible pour la communauté.»

La création d’emplois privilégiant les travailleurs saoudiens figure parmi les priorités du gouvernement, dans le cadre de son programme de saoudisation. Environ 85% des employés de la DGDA sont des Saoudiens, dont 36% sont des femmes. Parmi elles, 16% occupent des postes de direction. Les habitants de Diriyah représentent 14% du personnel.

Le cœur battant du Royaume célèbre des individus uniques venus des quatre coins du monde, tout en valorisant les habitants et en les encourageant à participer au développement de leur ville bien-aimée. Depuis septembre 2020, la DGDA a plus que doublé ses effectifs, comptant aujourd’hui plus de 1 000 employés. Elle a été inscrite sur la liste «Great Places To Work» pour l’Arabie saoudite, une enquête mondiale qui classe les organisations selon leur environnement de travail et la satisfaction des employés. Pour M. Inzerillo, l’impact économique du projet constituera un indicateur important de sa réussite.

«À plus long terme, le succès sera au rendez-vous lorsque Diriyah contribuera positivement au PIB du Royaume, créera environ 55 000 emplois et nous permettra de réaliser notre objectif d’attirer 30 millions de visiteurs par an», explique-t-il. Toutefois, la plus grande réussite est d’insuffler un sentiment de fierté nationale aux Saoudiens ordinaires. «Diriyah est plus qu’un gigaprojet. C’est une ville cruciale, car elle permet au Royaume de rester attaché à son identité et à son âme, et l’âme ne peut pas être mesurée avec de l’argent», ajoute-t-il. «L’âme se mesure en fonction de sa culture et de son peuple. C’est pourquoi Diriyah est très importante.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.

 


Soudan: l'UE sanctionne le numéro deux des paramilitaires du FSR

L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
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  • Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes
  • Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière.

"Cela envoie un signal que la communauté internationale poursuivra ceux qui sont responsables", a affirmé la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Ces sanctions, qui prévoient une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs, ne concernent que ce responsable soudanais, Abdelrahim Hamdan Dagalo, frère du numéro un des FSR.

Elles ont volontairement été limitées afin de garder des canaux de communication ouverts, alors que l'UE dit être en mesure de parler aux deux parties, a expliqué un responsable européen.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes. Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour.

Depuis, des survivants décrivent massacres, violences à caractère ethnique, enlèvements, viols et agressions sexuelles.

"L'Union européenne condamne dans les termes les plus forts les atrocités graves et continues perpétrées par les Forces de soutien rapide au Soudan, notamment après la prise de la ville d'El Facher", a indiqué un communiqué des 27.

Les meurtres à motivation ethnique et les violences sexuelles systématiques sont susceptibles de "constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a ajouté l'UE dans ce communiqué..


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.