BEYROUTH: Rappel des principaux développements au Liban depuis l'explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts il y a deux ans.
Dévastation
Le 4 août 2020, une explosion détruit le port de Beyrouth et dévaste des quartiers entiers de la capitale, faisant plus de 200 morts et plus de 6 500 blessés.
L'énorme déflagration a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium stockées, "sans mesures de précaution" selon les autorités.
Elle frappe un pays plongé dans une profonde crise économique.
Aide internationale
Le 6, le président français Emmanuel Macron, se rend à Beyrouth et réclame une enquête internationale, rejetée par le président Michel Aoun.
Le 9, quelque 280 millions d'euros d'aide sont collectés lors d'une visioconférence organisée par Paris et l'ONU. La communauté internationale exige que l'aide soit "directement" distribuée à la population ainsi qu'une enquête "transparente".
Sous pression de la rue, le gouvernement de Hassan Diab démissionne le 10 août.
Le 31, Moustapha Adib devient Premier ministre.
Le 1er septembre, M. Macron, de nouveau à Beyrouth, annonce avoir obtenu l'engagement des dirigeants libanais à favoriser la formation dans les 15 jours d'un gouvernement chargé de lancer des réformes et ainsi débloquer l'aide internationale.
Mais le 26, Moustapha Adib jette l'éponge, sur fond d'insistance des partis chiites Hezbollah et Amal, à obtenir le portefeuille des Finances.
Emmanuel Macron fustige la "trahison" de la classe politique libanaise.
Le 22 octobre, Saad Hariri, déjà trois fois Premier ministre, est désigné à ce poste.
Enquête entravée
Le 10 décembre, le juge Fadi Sawan chargé de l'enquête sur l'explosion inculpe Hassan Diab et trois anciens ministres.
Une semaine plus tard, l'enquête est suspendue, deux ministres accusés ayant réclamé la récusation du magistrat, laquelle a lieu en février 2021. Le juge Tareq Bitar est nommé pour enquêter.
Début juillet 2021, le juge Bitar annonce vouloir interroger Hassan Diab et demande au Parlement de lever l'immunité de trois députés ayant occupé des postes ministériels. Le Parlement réclame des "preuves" supplémentaires, ce que le juge refuse.
Le 15, Saad Hariri jette l'éponge après son échec à former un gouvernement.
Le 4 août, Emmanuel Macron parraine une troisième conférence internationale. Les donateurs promettent 370 millions de dollars.
Le 26, le juge Bitar émet un mandat d'amener à l'encontre de Hassan Diab.
Le 10 septembre, formation d'un nouveau gouvernement dirigé par Najib Mikati après treize mois d'attente.
Affrontements sanglants
Le 11 octobre, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, accuse le juge de politiser l'enquête, exigeant son remplacement.
Le lendemain, Tareq Bitar émet un mandat d'arrêt contre le député et ex-ministre des Finances Ali Hassan Khalil, membre du mouvement Amal. Il est contraint de suspendre son enquête après de nouvelles plaintes.
Le 14, la Cour de cassation rejette des plaintes déposées par deux anciens ministres contre le juge.
Des combats de rue opposent des hommes armés à Beyrouth après des tirs lors d'une manifestation organisée par le Hezbollah et Amal exigeant le remplacement du juge Bitar, faisant sept morts.
Enquête suspendue
Le 10 décembre, Tareq Bitar qui a repris son enquête, demande l'arrestation d'Ali Hassan Khalil.
Le 23, il est contraint pour la quatrième fois de suspendre ses investigations après un énième recours d'anciens ministres.
Le 7 avril 2022, accord de principe entre le FMI et Beyrouth pour un plan d'aide de trois milliards de dollars.
Le 21, Madrid annonce l'arrestation et le placement en liberté provisoire d'un Portugais recherché par Interpol en lien avec l'explosion dans le port de Beyrouth.
Parlement sans majorité
Les législatives du 15 mai débouchent sur un Parlement sans majorité, perdue par le Hezbollah et ses alliés.
Le 20, le gouvernement approuve un plan de redressement économique.
Le 23 juin, le Premier ministre sortant Najib Mikati est désigné pour former un nouveau gouvernement.
En juillet, des proches de victimes de l'explosion dans le port de Beyrouth engagent aux Etats-Unis une poursuite de 250 millions de dollars contre la compagnie américano-norvégienne de services géophysiques TGS pour ses liens présumés avec la tragédie. TGS "nie toutes les allégations".
Des silos s'effondrent
Le 31 juillet, des silos à grains endommagés au port de Beyrouth s'effondrent après un incendie qui a ravivé le traumatisme des proches des victimes.