Sécheresse: dans le Nord, «  restrictions inédites » et pommes de terre assoiffées

Des membres de l'Office français de la biodiversité (OFB) vérifient le niveau de l'Yser au milieu d'une sécheresse intense dans le pays à Herzeele, dans le nord de la France, le 2 août 2022 ressources soumises à des restrictions forcées. (AFP).
Des membres de l'Office français de la biodiversité (OFB) vérifient le niveau de l'Yser au milieu d'une sécheresse intense dans le pays à Herzeele, dans le nord de la France, le 2 août 2022 ressources soumises à des restrictions forcées. (AFP).
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Publié le Mercredi 03 août 2022

Sécheresse: dans le Nord, «  restrictions inédites » et pommes de terre assoiffées

  • "Ces six dernières années, on a connu cinq années d'arrêtés sécheresse"
  • "Il n'y a plus d'herbe dans les prairies, avec deux mois d'avance", et le maïs fourrager s'est "très peu développé"

ESQUELBECQ: "Voir cette terre poussiéreuse, pas pouvoir irriguer, ça m'était jamais arrivé", rage Denis Bollengier, dans son champ de pommes de terre. Frappé par une sécheresse historique, le département du Nord est partiellement soumis, depuis vendredi, à des restrictions inédites.

Sous la fourche de cet exploitant, le sol s'effrite comme du sable. Et au bout d'un pied tout juste déterré, seules "deux ou trois" pommes de terre semblent viables. Les autres, de la taille d'une balle de ping-pong voire d'une bille, "auraient besoin d'eau pour grossir", explique-t-il.

Sauf qu'il ne pleut pas "et qu'on n'a plus le droit d'irriguer".

Après le mois de juillet le moins pluvieux jamais enregistré en France, le Nord subit comme tout l'Hexagone une sécheresse record. La préfecture a placé pour la première fois de son histoire une portion du territoire, le bassin de l'Yser, au niveau de "crise sécheresse".

Interdiction d'arroser son jardin, son potager, ou même d'irriguer les cultures: dans cette zone, qui compte 37 communes et 45.000 habitants, les restrictions sont drastiques. Seuls les "légumes frais" peuvent être arrosés, certaines nuits de la semaine.

Fleuron régional, pourvoyeur d'emplois agricoles comme industriels, la pomme de terre ne bénéficie pas de ces dérogations. "Incompréhensible", tranche M. Bollengier.

« Déconnecté »

"Sous 35 mm, une pomme de terre n'est pas commercialisable. Pour faire des frites, il en faut des grosses" et "en début d'année, on s'engage auprès des industriels sur un tonnage", explique-t-il. "Si je n'honore pas mes engagements, je devrais payer la différence".

"S'il ne pleut pas d'ici le 15 août, je risque d'avoir 50% de perte de rendement", soupire-t-il, mettant en garde contre une hausse des prix du frais et des frites.

Maraîcher, céréalier, éleveur de volailles et représentant de la FDSEA à la tête d'une exploitation de 115 hectares, M. Bollengier pointe un arrêté "déconnecté du terrain".

Pour les légumes frais, "les horaires imposés sont illogiques", estime-t-il encore. Et pour "ceux qui ont stocké de l'eau pluviale en hiver" ou "recyclent celle des industriels", "l'arrêté n'est pas clair".

Les éleveurs du Nord, comme ceux du Pas-de-Calais voisin, sont aussi très inquiets. "Il n'y a plus d'herbe dans les prairies, avec deux mois d'avance", et le maïs fourrager s'est "très peu développé", regrette Antoine Jean, porte-parole départemental de la Coordination rurale.

Comme dans le sud, certains "ont déjà commencé à utiliser leurs réserves de foin d'hiver pour nourrir les bêtes".

« Ecosystème en péril »

Le Nord, "où l'eau était réputée abondante", et où "l'on pensait être un peu mieux protégé qu'ailleurs", réalise aujourd'hui qu'il n'est "plus à l'abri", note depuis Herzeele, une commune proche, Bertrand Warnez, chef de service départemental de l'OFB (Office Français de la biodiversité).

"Ces six dernières années, on a connu cinq années d'arrêtés sécheresse", de plus en plus précoces et intenses. "Avec le réchauffement climatique, on est arrivés à l'heure du partage de l'eau, qui va manquer" et "les restrictions deviendront plus fréquentes", prévient-il.

Semelles à peine mouillées, il traverse avec sa brigade le lit de l'Yser, rivière "arrivée à un niveau jamais vu", 60 cm en dessous de la normale.

Pierres et terre émergées lui font craindre des "ruptures d'écoulement, qui contraindraient les poissons à se regrouper "dans des flaques".

"L'écosystème est en péril": à ces niveaux, l'eau se réchauffe, les polluants se concentrent et l'oxygène se raréfie, résume-t-il, sans compter le "risque de développement de bactéries toxiques".

De quoi aussi poser problème de l'autre côté de la frontière, en Belgique, où des captages d'eaux de surface en provenance de l'Yzer produisent de l'eau potable, souligne Léa Lelièvre, animatrice du "Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux" (SAGE).

La situation suppose selon M. Warnez des adaptations et changements de pratiques.

"Mais nos investissements, on les fait sur le très long terme", objecte Denis Bollengier. "Je veux transmettre l'exploitation à mon fils, avec des perspectives. Là, je commence à avoir des doutes".


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.

 


Deux franco-israéliens figurent dans la liste des premiers otages libérables par le Hamas

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
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  • L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023
  • Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza".

"Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver", a-t-il précisé. La première libération d'otages, retenus depuis plus de 15 mois, doit intervenir dimanche, selon les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ohad Yahalomi, qui a eu 50 ans en captivité, a été enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été enlevé séparément.

Ofer Kalderon, franco-israélien de 54 ans, a été enlevé en compagnie d'Erez et de Sahar, son fils et sa fille âgés respectivement de 12 et 16 ans à l’époque, également au kibboutz Nir Oz. Les deux adolescents avaient eux aussi été libérés lors de la première trêve.


Sainte-Soline: deux militants des Soulèvements de la Terre relaxés

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  • En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République
  • Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique

PARIS: Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi deux membres du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, jugés pour ne pas s'être présentés à une commission d'enquête parlementaire sur les affrontements de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2023.

Lors de l'audience en novembre, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis et une amende de 3.000 euros à l'encontre de Basile Dutertre, et deux mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende contre Léna Lazare.

Il demandait en outre l'interdiction des droits civiques de M. Dutertre pour deux ans, un an pour Mme Lazare.

Seule présente au délibéré vendredi, la militante écologiste a salué "une très bonne nouvelle".

"Il faudrait que les plaintes qui visent uniquement à criminaliser les militants écologistes cessent tout simplement", a néanmoins estimé Léna Lazare.

Au procès, elle avait exercé son droit au silence, ne s'exprimant que brièvement sur les éléments de sa personnalité.

Dans son réquisitoire, le ministère public avait considéré que les deux prévenus avaient "eu connaissance des convocations" qui leurs étaient adressées et qu'ils avaient fait "le choix revendiqué" de ne pas se présenter.

Le tribunal a estimé que la convocation de Basile Dutertre (un pseudonyme) n'était pas régulière, et qu'il avait ainsi pu "considérer qu'elle ne s'appliquait pas à lui".

Léna Lazare, elle, a été notamment relaxée en l'absence "d'élément intentionnel", a poursuivi le tribunal.

Le 10 mai 2023, une commission d'enquête avait été mise en place à l'Assemblée nationale et elle s'est penchée sur 73 manifestations "émaillées de violences" les mois précédents, essentiellement contre la réforme des retraites, mais aussi contre le projet de mégabassines à Sainte-Soline.

De violents heurts avaient éclaté le 25 mars lors d'une manifestation interdite près de cette réserve d'eau en construction protégée par 3.000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma.

Identifiés comme les principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission présidée par le député LR Patrick Hetzel. Par écrit, ils avaient signifié leur refus de s'y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République.

Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique et en l'espèce par le président de la commission d'enquête".

"C'est très sain pour la démocratie que ce dossier se termine de la sorte", a renchéri Matteo Bonaglia, autre conseil des militants.

En novembre, ils avaient plaidé en faveur d'une relaxe de Mme Lazare et M. Dutertre.

Mi-décembre, la réserve d'irrigation de Sainte-Soline, comme trois autres, a été déclarée illégale par la cour administrative d'appel de Bordeaux car ces bassines menacent la survie d'une espèce d'oiseau protégée, l'outarde canepetière.