Ukraine: fragments de vie en zones occupées

L'armée ukrainienne a lancé depuis quelques jours une contre-offensive dans cette région du sud de l'Ukraine, dont la grande ville, Kherson, a été prise par les Russes dès le 3 mars. (AFP).
L'armée ukrainienne a lancé depuis quelques jours une contre-offensive dans cette région du sud de l'Ukraine, dont la grande ville, Kherson, a été prise par les Russes dès le 3 mars. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 02 août 2022

Ukraine: fragments de vie en zones occupées

  • Dans les régions prises par les forces de Moscou, coupées du reste de l'Ukraine, rares sont les communications possibles
  • Les routes de la région sont parsemées de nombreux check-points, et on entend toujours des bombardements

KRAMATORSK: - "Maman, comment vas-tu ?

- Ne t'inquiète pas, tout va bien. On a été bombardés.

- Quoi ??? Comment va grand-mère ?

- Babouchka n'était pas là. Vania dit que le diable la protège!"

Extrait d'une conversation téléphonique enregistrée mi-juillet pour l'AFP entre Anna* et sa famille vivant à Balaklia, une ville sous occupation russe dans le nord-est de l'Ukraine.

Dans les régions prises par les forces de Moscou, coupées du reste de l'Ukraine, rares sont les communications possibles, et les informations sont parcellaires.

L'AFP a pu entrer en contact ces dernières semaines avec des civils vivant à Kherson (sud), Lyssytchansk (est) et Balaklia. Ils décrivent un effondrement des services publics, le manque de gaz, d'électricité, d'internet, un climat empoisonné par la peur et le soupçon. Echos de la vie en zone occupée.

Leurs témoignages ne peuvent être vérifiés de façon indépendante.

KHERSON

L'armée ukrainienne a lancé depuis quelques jours une contre-offensive dans cette région du sud de l'Ukraine, dont la grande ville, Kherson, a été prise par les Russes dès le 3 mars.

Témoignage d'Oleksandre*, un enseignant de 25 ans, vivant dans un village proche de Kherson.

"Libérer Kherson est une chose, mais libérer toute la région en est une autre. Les Russes ont installé des positions défensives en profondeur. Nous savons que ce ne sera pas pour maintenant, mais nous avons de l'espoir.

Les routes de la région sont parsemées de nombreux check-points, et on entend toujours des bombardements. Il y a beaucoup de soldats dans les villes, à Kherson, Nova Kakhovka, de nombreux hélicoptères et avions survolent la zone.

A Kherson même, c'est très déprimant. Il n'y a plus du tout de médicaments et nombre de personnes âgées sont décédées faute de traitements. Pour les vieux, c'est l'enfer.

Il y a un effondrement total des services publics. Les militaires et les nouvelles autorités ne nous disent absolument rien, à part qu'ils sont là pour toujours.

Le rouble ne circule pas, les passeports ne sont pas délivrés, de toute façon personne n'en veut (la Russie a déclaré le rouble monnaie officielle dans les zones qu'elle occupe et a commencé à délivrer des passeports russes, ndlr).

Les hryvnias (monnaie ukrainienne) circulent mais il y a de gros problèmes avec l'argent liquide.

Nous avons assez de nourriture, bien qu'il y ait très peu de livraisons d'aide humanitaire.

Nombre de personnes se retrouvent sans travail, et souvent ne restent que des ouvriers non qualifiés, car les gens qui avaient de l'argent et de bons emplois dans la tech ou la communication sont partis dès le début. Tout s'est arrêté.

Les premières semaines, il y a eu des manifestations importantes contre l'occupation, mais au bout d'un mois cela a cessé, parce qu'il n'y a pas d'internet, pas de communication.

Et tous les activistes soit se cachent, soit ont été enlevés ou tués, je ne sais pas.

Si les Russes t'entendent parler ukrainien, ils pensent que tu es un nazi. Ils vérifient les réseaux sociaux, les tatouages, si tu as des symboles ukrainiens sur le corps, tu es dans de sales draps. Je sais que certains se sont fait effacer leurs tatouages".

LYSSYTCHANSK

Antonina*, 52 ans, vit avec son mari et sa fille de 20 ans dans cette ville du Donbass tombée début juillet aux mains des forces russes.

"Il n'y a pas d'autorités dans la ville, pas de gaz, pas d'eau, pas d'électricité. On ne peut pas prendre de douche. Il y a très peu d'aide humanitaire et encore beaucoup de bombardements.

Je ne sais pas s'il est possible de partir, de toute façon personne n'a d'argent pour ça, les salaires ne sont plus versés depuis plusieurs mois.

Internet fonctionne encore dans certaines villes, comme Svatove, située à une heure de route.

Une fois par semaine, les gens qui le peuvent s'y rendent pour passer des appels personnels, et des appels pour leurs voisins qui n'ont pas la possibilité de se déplacer.

Certaines personnes font des propositions pour aller en Ukraine par bus privé, 600/700 dollars par tête, à travers la Russie, le Bélarus, mais beaucoup de gens n'y croient pas, ils craignent d'être simplement emmenés en Russie".

BALAKLIA

Andriï* et Tetiana* sont un couple d'enseignants de Balaklia, sous occupation depuis début mars. C'est leur fille Ana* qui raconte leur quotidien, au gré des rares conversations qu'elle peut avoir avec eux.

"Dans les premiers mois de la guerre, mes parents ont continué à donner des cours en ligne. Puis internet a été coupé. Ils ont alors appelé leurs élèves pour leur donner des devoirs. Puis le téléphone a été coupé.

Aujourd'hui ils restent officiellement enseignants, mais ne touchent plus de salaire.

Beaucoup de gens sont partis, c'était encore possible au début. Plus maintenant.

Mes parents m'ont raconté que dans leur immeuble de quatre étages il ne reste plus que deux familles.

Certains des habitants qui sont restés se fichent du pays dans lequel ils vivent. Ils soutiennent les nouvelles autorités. Parfois, ils provoquent mes parents en leur disant qu'ils devront désormais enseigner le russe. Mes parents restent calmes.

Au début de l'occupation, des militants patriotes ont été kidnappés, voire tués. Maintenant tout le monde se tient tranquille".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.