NEW YORK: Un homme armé d'une kalachnikov a été arrêté la semaine dernière à New York devant le domicile d'une journaliste et militante irano-américaine féministe, hostile à Téhéran et cible d'un projet d'enlèvement en 2018.
Mercredi et jeudi derniers, Khalid Mehdiyev avait été surpris autour du domicile de Masih Alinejad à Brooklyn, l'un des cinq arrondissements de New York. L'homme a finalement été interpellé en fin de semaine dernière par le FBI qui a découvert dans sa voiture un fusil AK-47 et une soixantaine de munitions, selon une note de la police fédérale déposée auprès du tribunal fédéral de Manhattan.
Dans ces documents judiciaires rendus publics au cours du week-end, Masih Alinejad n'est pas citée mais l'intéressée a confirmé dimanche et lundi sur Twitter, images de vidéo-surveillance à l'appui, que l'homme arrêté par la police new-yorkaise "avait tenté de rentrer chez (elle) à New York avec une arme à feu chargée pour (la) tuer".
"L'année dernière, le FBI a empêché la République islamique (d'Iran) de me kidnapper. Mon crime est de donner une voix aux sans-voix. Le gouvernement des Etats-Unis doit être dur avec le terrorisme", a écrit la militante féministe sur les réseaux sociaux.
En juillet 2021, la justice américaine avait inculpé quatre "agents du renseignement iranien", accusés d'avoir préparé l'enlèvement de Masih Alinejad en 2018 en essayant de forcer des proches iraniens de la journaliste à l'attirer dans un pays tiers, afin qu'elle soit arrêtée, emmenée en Iran et emprisonnée.
L'été dernier, en signe de soutien, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'était alors entretenu avec cette activiste irano-américaine, réputée notamment pour ses positions contre le port du hijab des femmes en Iran et ses déclarations et écrits hostiles au régime de Téhéran.
À New York, l'association américaine United Against Nuclear Iran s'est félicitée lundi de cette nouvelle arrestation et a prévenu par la voix de son président, l'ancien ambassadeur Mark Wallace, que les "Américains ne tolèreront jamais que des éléments d'une puissance hostile menacent de perpétrer des attentats sur le sol des Etats-Unis".
L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 à la suite de la Révolution islamique l'année précédente.
Dans les années 2010, le timide réchauffement entre les deux pays, à la faveur de l'accord international sur le programme nucléaire iranien conclu en juillet 2015, avait été sapé par le retrait américain de ce texte en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et par la reprise par Téhéran de l'enrichissement d'uranium.
Des négociations pour raviver cet accord ont été relancées en avril 2021 mais sont au point mort depuis mars dernier.
Pour autant, ce lundi, la diplomatie iranienne s'est dite "optimiste" quant à une reprise de ces discussions suite à un projet de compromis présenté par l'Union européenne et qu'a salué, également lundi à l'ONU, Antony Blinken.