MADRID : La semaine dernière, la mairie de Madrid a approuvé l’utilisation de terrains de la capitale espagnole pour construire des cimetières musulmans.
Maysoun Douas, la première et seule conseillère municipale musulmane du parti Mas Madrid, a prononcé un discours dans lequel elle évoque les problèmes et l’absence de droits auxquels est confrontée la communauté musulmane dans la région.
La liberté de religion inclut le droit d’être enterré dignement sans discrimination pour des raisons religieuses, indique-t-elle.
Cependant, il n’existe actuellement qu’un seul cimetière musulman dans la Communauté autonome de Madrid, à Grinon, à 40 km du centre de la capitale.
En 2016, il était déjà plein et ne permettait même pas les enterrements selon le rite islamique, car les arrêtés municipaux exigent l’utilisation de cercueils.
Ce cimetière était historiquement destiné à la « Guardia Mora » de Franco pendant la dictature franquiste.
Il existe environ 250 cimetières publics dans la Communauté autonome de Madrid, dont 14 sont municipaux et se trouvent dans la ville de Madrid.
Parmi tous ces cimetières, seul celui de Grinon est musulman, pour quelque 300 000 personnes dans la communauté et 100 000 dans la capitale qui pratiquent l’islam.
Tout cela relève des droits civils des citoyens musulmans, qui sont stigmatisés selon Mme Douas.
« Les interlocuteurs officiels pour les questions religieuses, des organisations en qui nous avions confiance, nous ont convaincus que nous luttions pour nos droits alors qu’ils les détournaient en réalité », déclare-t-elle.
« C’est un groupe qui a besoin d’un véritable soutien institutionnel, car les organisations n’ont pratiquement rien fait pour mettre en œuvre les droits fondamentaux reconnus aux autres citoyens », ajoute-t-elle.
Après des décennies de stagnation et de paralysie du progrès, seules la participation politique et l’occupation des espaces par de nouvelles voix ouvrent la voie à l’obtention des droits fondamentaux, tels que la possibilité d’enterrer les membres de sa famille en bénéficiant des mêmes droits que tout autre citoyen, quelle que soit sa religion, souligne-t-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com