Israël exhorté à lever le blocus sur la pêche à Gaza

Des bateaux de pêche palestiniens sont amarrés au port de la ville de Gaza (Photo, AFP).
Des bateaux de pêche palestiniens sont amarrés au port de la ville de Gaza (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 26 juillet 2022

Israël exhorté à lever le blocus sur la pêche à Gaza

  • Les pêcheurs risquent d'être abattus, arrêtés et de voir leurs prises confisquées
  • L'agriculture et les importations des Palestiniens ne peuvent répondre à un déficit de 12 000 tonnes

GAZA: Des Palestiniens attendent, debout près des réservoirs de la ferme piscicole d'Al-Bahar, pour emporter des daurades qu'ils pourront cuisiner chez eux ou faire éviscérer et griller dans le restaurant attenant.

Al-Bahar est l'une des trois fermes piscicoles de la bande de Gaza adjacentes à la Méditerranée, qui ont été créées par des investisseurs palestiniens pour répondre aux besoins du marché local.

Le poisson est élevé dans des réservoirs spéciaux contenant de l'eau salée ou de l'eau douce, équipés de pompes à oxygène et de dispositifs de purification de l'eau.

Yasser al-Hajj, propriétaire de la ferme Al-Bahar, a déclaré avoir lancé le projet il y a environ six ans en raison des besoins du marché local et des «restrictions imposées» au secteur de la pêche.

Il a expliqué avoir choisi la daurade parce qu'elle est plus facile et moins chère à élever que les autres espèces. Toutefois, l'expérience de son élevage en bassin reste assez limitée.

Les Palestiniens ont initié ces projets en raison des restrictions imposées par Israël depuis plusieurs années. Une zone d'exclusion contrôlée par Israël limite le champ d'action de l'industrie à une distance de 10 à 20 kilomètres des côtes de Gaza.

Les pêcheurs risquent d'être abattus, arrêtés et de voir leurs prises confisquées.

«J'achète du poisson ici à la ferme régulièrement, une ou deux fois par semaine depuis des années, parfois il est préparé à la maison et parfois je demande au restaurant de le préparer pour moi avant de le ramener à la maison», a déclaré Mahmoud Ghaly, 52 ans, un client de la ferme Al-Bahar.

«Je peux voir ce qui est pêché devant mes yeux et c'est un poisson frais et savoureux à la fois, contrairement à ce que l'on trouve sur le marché, puisque je ne peux pas être sûr qu'il a été fraîchement pêché. De plus, ma famille adore la daurade», ajoute Ghaly.

Selon le ministère palestinien de l'Agriculture, les pêcheurs palestiniens capturent environ 4 500 tonnes de poisson, tandis que les fermes locales en produisent environ 620 tonnes, qu'environ 1 500 tonnes sont importées d'Égypte chaque année et que plusieurs milliers de tonnes de poisson congelé sont achetées auprès d'autres sources internationales.

La bande de Gaza a besoin de quelque 26 000 tonnes de poisson par an, à raison de 13 kilogrammes par personne. Or, il reste un déficit de 12 000 tonnes qui n'est pas couvert par le poisson pêché, élevé ou importé.

Selon Walid Thabet, directeur général de la pêche au ministère de l'Agriculture à Gaza, «la zone autorisée pour la pêche dans la bande de Gaza est limitée, et le nombre de pêcheurs est également faible, sans compter que la Méditerranée est l'une des mers les plus pauvres pour la pêche.»

 «Si le blocus est levé et que les pêcheurs sont autorisés à accéder à de plus grandes zones pour pêcher et que le matériel est autorisé à entrer librement, les prises doubleront de manière spectaculaire», a-t-il ajouté.

En outre, chaque année, 800 tonnes de poisson pêché à Gaza et produit dans les fermes sont vendues sur les marchés de Cisjordanie.

Selon M. Thabet, le ministère autorise l'importation de poisson d'Égypte à des prix raisonnables pour le marché local, en échange de l'autorisation d'en vendre une partie en Cisjordanie. Cela crée une situation où les pêcheurs locaux sont soutenus et leurs prises achetées à de meilleurs prix.

Environ 4 000 Palestiniens et leurs familles dans la bande de Gaza dépendent de la pêche comme source de revenus.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a financé en 2020 des cages d’élevage immergées en mer dans les eaux de Gaza, dans le cadre des efforts visant à renforcer la résilience des communautés de pêcheurs de Gaza.

La ferme d’élevage de poisson en cage produit environ 120 à 150 tonnes de daurade par an, contribuant à hauteur d'environ 5 % au marché local du poisson.

Selon Ciro Fiorillo, chef du bureau de la FAO en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, que ces projets permettraient d'augmenter les bénéfices qui peuvent être réinvestis dans l'industrie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.