BEYROUTH : Alors que le Liban célèbre le 13 avril le 50^e anniversaire du déclenchement de la guerre civile, un nouveau sondage révèle que la moitié des Libanais interrogés craignent que le conflit ne reprenne au milieu d'un cessez-le-feu fragile.
L'enquête, menée conjointement par le journal Annahar et International Information, a été réalisée auprès de 1 200 citoyens libanais de toutes les régions entre le 25 mars et le 2 avril.
Elle a montré que 51,7 % des personnes interrogées ont exprimé, à des degrés divers, leur inquiétude quant au retour de la guerre, tandis que 63,3 % d'entre elles estiment que l'établissement d'un État civil laïc par l'abolition du système politique sectaire est la meilleure voie à suivre pour le pays.
Au total, 42,5 % des personnes interrogées ont déclaré avoir subi des préjudices directs, notamment des décès ou des blessures (23,7 %), des dommages matériels (19,9 %) et des déplacements forcés (19,5 %).
Concernant l'attitude des Libanais à l'égard du rôle de l'Iran au Liban, 78,6 % des personnes interrogées ont jugé ce rôle négatif et 75,3 % ont désigné Israël comme le principal adversaire du pays.
L'enquête a été réalisée alors qu'Israël reprenait ses attaques contre le Liban, affirmant viser les infrastructures du Hezbollah.
Dans une déclaration, la direction du journal Annahar a décrit le sondage comme un outil essentiel pour comprendre les réalités actuelles en examinant les questions présentes et passées, notant qu'il arrive à point nommé à l'occasion du demi-siècle d'un conflit dont toutes les leçons n'ont pas encore été tirées.
L'opinion publique reste profondément divisée sur la manière de qualifier la guerre qui a éclaté le 13 avril 1975 : 40,7 % la décrivent comme une guerre civile libanaise, tandis que 38,5 % la considèrent comme une guerre « menée sur notre sol ».
Une plus petite partie (8,8 %) considère qu'il s'agit avant tout d'une guerre liée aux problèmes de la colonisation palestinienne.
L'information sur la guerre continue d'être transmise principalement par des canaux personnels : 81,9 % des personnes interrogées citent leur famille et leurs amis comme leur principale source d'information, suivis par les médias (44,8 %), l'expérience personnelle (28,3 %) et le monde universitaire (13,4 %), selon le sondage.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com