Soyons Actifs/Actives, un programme franco-tunisien qui a fait ses preuves

Le president Tunisien Kais Saied lors de sa visite a Paris en juin dernier. (Photo, Charles PLATIAU/AFP)
Le president Tunisien Kais Saied lors de sa visite a Paris en juin dernier. (Photo, Charles PLATIAU/AFP)
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Publié le Mardi 21 juillet 2020

Soyons Actifs/Actives, un programme franco-tunisien qui a fait ses preuves

  • « Les intervenants apportent leurs compétences afin de résoudre des problématiques essentielles : élargir l’accès à l’éducation, revoir nos modèles économiques et renforcer la participation citoyenne » 
  • « La crise du coronavirus a révélé d’immenses inégalités sociales et économiques, et a ouvert les yeux de ceux qui refusaient de les voir. L’action solidaire de Soyons Actifs/Actives a contribué à documenter ces inégalités »

Soyons Actifs/Actives, instauré par l’organisation non gouvernementale Solidarité laïque et soutenu par l’Agence française de développement (AFD) ainsi que par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, est un programme pluri-acteurs ayant pour objectif la réduction des inégalités. Soyons Actifs/Actives se donne pour mission la mise en œuvre d’actions concrètes, afin de permettre l’accès aux droits (dans le domaine de l’éducation et de la santé notamment) de même qu’à une aide substantielle aux plus démunis.

Ce projet, qui rassemble 93 entités tunisiennes et françaises (associations, syndicats, coopératives, collectivités territoriales et pouvoirs publics), a été instauré en réponse aux sollicitations de la diaspora tunisienne. Il a actuellement entamé la deuxième phase de son combat en faveur des droits humains (2019-2022), qui consiste à valoriser la société civile dans son processus d’émancipation, et à repenser ses fondements sur des bases plus justes. 

Interrogé par Arab News, Guilhem Arnal, directeur opérationnel Europe, Bassin méditerranéen et Asie de l’organisation Solidarité laïque, explique : « Nous aidons la société civile à se renforcer dans sa phase de démocratisation. Nous agissons sur des enjeux communs qui touchent à la réduction des inégalités et à l’accès aux droits. Il s’agit d’un partenariat égalitaire entre la France et la Tunisie, “de société à société”. »

M. Arnal affirme que la réussite de la révolution tunisienne a inspiré le monde, y compris la société française : « Nos modèles de coopération ont souvent perpétué des systèmes de domination. Dans ce programme concerté pluri-acteurs, les intervenants apportent leur expérience, leurs compétences et leur regard sur le monde afin de résoudre ensemble des problématiques essentielles : élargir l’accès à l’éducation pour tous, revoir nos modèles économiques en veillant à ne laisser personne de côté et renforcer la participation citoyenne, qui est un puissant levier de développement et de bien-être sur nos territoires. » 

Lassaad Arfaoui, directeur de l’antenne Solidarité laïque Tunisie/Méditerranée, souligne pour sa part que « le programme a permis de financer et d’accompagner la réalisation de 47 projets pilotes dans trois thématiques ayant pour socle commun la réduction des inégalités : l’éducation, l’insertion socioprofessionnelle et la mise en place d’actions encourageant la démocratie participative. Ces projets ont touché 40 000 personnes. »
 
Plus récemment, les membres de Soyons Actifs/Actives se sont mobilisés pour soutenir les populations défavorisées qui ont été encore plus fragilisées pendant la période du confinement. Un fonds d’urgence a ainsi été mis en place afin de financer des actions citoyennes à Bizerte, Tataouine, Tunis, Sidi Bouzid, Kasserine, Mahdia, Gabès, Sfax et Djerba. Près de dix mille familles vulnérables ont pu en bénéficier. 

« La société civile tunisienne, fidèle à ses habitudes, se mobilise sans relâche contre le coronavirus – un élan de solidarité sans précédent, et sur plusieurs fronts : de la sensibilisation à la désinfection, en passant par de grandes actions de collecte de fonds ou de fabrication de matériel médical, nécessaire pour la protection des soignants », précise Lassaad Arfaoui. 

Plusieurs associations de la ville de Sfax se sont ainsi mobilisées pour désinfecter des établissements publics tels que les bureaux de poste. À Sidi Bouzid, l’association Victoire pour la femme rurale, qui aide et accompagne des ouvrières agricoles depuis de nombreuses années, a organisé des activités de sensibilisation auprès des travailleuses du secteur informel en fournissant des masques de protection et des produits ménagers. 

Enfin, dans la localité de Ras Jebel, l’association Création, créativité pour le développement et l’embauche (CCDE) – qui regroupe des diplômés de l’enseignement supérieur au chômage et se montre très active dans le développement de l’économie sociale et solidaire – a mis en place un hôpital de campagne pour accueillir des malades supplémentaires. 

« Notre modèle économique doit désormais se tourner vers le social et l’humain. C’est pour cette raison que nous avons plaidé auprès du gouvernement et des parlementaires tunisiens en faveur de l’élaboration urgente d’une loi qui reconnaisse et soutienne les acteurs de l’économie sociale et solidaire », explique Hamadi Jeljeli, président de CCDE. 

Le  programme Soyons Actifs/Actives a défini trois nouveaux axes stratégiques, lesquels seront déployés dans les prochains mois : soutien des clubs scolaires d’éducation populaire (afin d’accompagner les élèves lors des examens de fin d’année ou pour la rentrée scolaire de septembre), accompagnement des projets d’économie sociale et solidaire (au bénéfice de population fragilisée par la crise sanitaire) et soutien aux associations (afin que ces dernières soient intégrées dans les politiques publiques du pays).

 « Cette crise a révélé d’immenses inégalités sociales et économiques, et a ouvert les yeux de ceux qui refusaient de les voir. L’action solidaire de Soyons Actifs/Actives a contribué à documenter ces inégalités et à faire entendre une voix qui souhaite changer le système libéral, qui nous mène dans l’impasse », conclut Laassad Arfaoui. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.