Les cigognes, ces oiseaux migrateurs qui se sédentarisent en Espagne

Le constat est le même partout en Espagne: les décharges attirent les cigognes, modifiant leurs habitudes alimentaires mais surtout migratoires. (AFP)
Le constat est le même partout en Espagne: les décharges attirent les cigognes, modifiant leurs habitudes alimentaires mais surtout migratoires. (AFP)
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

Les cigognes, ces oiseaux migrateurs qui se sédentarisent en Espagne

  • De plus en plus de cigognes s'arrêtent en Espagne où elles trouvent de quoi manger, bien avant l'Afrique, grâce au gaspillage alimentaire des hommes
  • Au milieu des tracteurs, des centaines d'ailes noires et blanches s'agitent sur une mer multicolore de sacs poubelles dans la décharge de Pinto, à une trentaine de kilomètres au sud de Madrid

PINTO: Ce qui n'était qu'une étape dans leur migration est devenue leur destination. De plus en plus de cigognes s'arrêtent en Espagne où elles trouvent de quoi manger, bien avant l'Afrique, grâce au gaspillage alimentaire des hommes.

Au milieu des tracteurs, des centaines d'ailes noires et blanches s'agitent sur une mer multicolore de sacs poubelles dans la décharge de Pinto, à une trentaine de kilomètres au sud de Madrid.

Dans une odeur fétide, les cigognes s'affairent, avec leurs longues pattes, dans les ordures, esquivant tranquillement les engins qui manœuvrent pour aplatir et broyer les déchets.

"Pour nous, elles font partie du paysage", sourit, en observant la nuée, Carlos Pinto, technicien dans cette déchetterie. Entre 200 et 300 tonnes de déchets alimentaires y sont déversés chaque jour, et les cigognes agissent en connaisseuses: "elles viennent dans la zone où les ordures sont fraîches", commente-t-il.

Le constat est le même partout en Espagne: les décharges attirent les cigognes, modifiant leurs habitudes alimentaires mais surtout migratoires.

A Alcala de Henares, "capitale" espagnole des cigognes située à l'est de Madrid, l'oiseau est tout une icône et attire des ornithologues venus de toute l'Europe. "Regardez autour de vous. Des cigognes, partout", s'enthousiasme Almudena Soriano, vétérinaire à la mairie.

Leurs nids coiffent les clochers, leurs craquètements (claquements du bec) résonnent dans les rues et le dessin de leurs ailes déployées est familier dans le ciel.

En 1970, la ville ne comptait que dix nids. Cinquante ans plus tard, leur nombre a été multiplié par dix, avec 109 nids recensés en 2021 -  soit plus de 200 cigognes, voire 300 si l'on inclut les jeunes.

«Buffet à volonté»

"Ces dernières années, les migrations ont beaucoup baissé: environ 70% des cigognes ne migrent plus", principalement à cause de la nourriture qu'elles peuvent trouver en Espagne, note Almudena Soriano.

Ce qui leur permet d'éviter une traversée dangereuse du détroit de Gibraltar entre la pointe sud de l'Espagne et le nord de l'Afrique. Quatorze kilomètres à peine au-dessus de la mer, mais très éprouvants en raison des vents forts. "Beaucoup meurent en route" dans ce détroit, explique Almudena Soriano.

"Les cigognes adultes qui sont déjà passées par là ne veulent pas retenter l'expérience. Et comme elles se déplacent pour trouver à manger, une décharge à ciel ouvert, pour elles, c'est buffet à volonté. Plus besoin de partir", ajoute la vétérinaire.

Un recensement réalisé en octobre 2020 par l'ONG SEO/Birdlife, qui comptabilisait 36 217 spécimens en Espagne, confirmait cette tendance à leur "sédentarisation" dans le pays.

Alors que la péninsule ibérique n'était autrefois qu'une étape avant l'Afrique durant leur migration, de septembre à février, désormais, un "nombre important" de cigognes "passent l'hiver en Espagne", qu'elles soient nées dans ce pays ou qu'elles viennent du Danemark, d'Allemagne, des Pays-Bas ou de France, note l'ONG.

Elles peuvent ensuite s'y installer définitivement ou repartir vers l'Europe du nord.

Les jeunes ont eux toujours l'instinct naturel de voler vers l'Afrique mais "ils migrent sans les parents", explique à l'AFP Blas Molina,ornithologue de SEO/BirdLife.

Impact probable du réchauffement 

Si la disponibilité de nourriture en Espagne grâce aux déchetteries est la raison principale de ce changement d'habitudes migratoires, il pourrait aussi être "probablement dû à l'augmentation tendancielle des températures", provoquée par le réchauffement climatique, souligne l'ONG.

Les adultes restent en effet "un peu plus au nord" qu'avant au sein même de la péninsule ibérique, ajoute Blas Molina, alors qu'auparavant, ils s'arrêtaient en Andalousie ou en Estrémadure, régions du sud de l'Espagne.

Pour l'expert, ce tropisme des cigognes pour les décharges à ciel ouvert, qui a modifié leur migration, est un exemple de plus de l'impact "de l'action humaine sur la biodiversité", les cigognes se nourrissant du gaspillage alimentaire.

Conscient d'une certaine dangerosité de l'ingestion d'ordures par les cigognes, qui mangent parfois du plastique, la commune de Pinto réfléchit à couvrir sa décharge d'un toit. Au risque de faire partir les cigognes.

Alcala, qui a décidé de fermer sa décharge l'an dernier, a mis en place des mangeoires géantes pour que les cigognes aient autant à manger et éviter ainsi qu'elles ne partent. Et pour l'instant, elles sont toujours aussi nombreuses.


Réimaginer le Burj Al Khazzan à Riyad : du patrimoine à la vision durable

Le Burj Al Khazzan à Riyad, réimaginé par le studio Stella Amae dans le cadre d’un concept architectural alliant patrimoine et durabilité. (Photo: fournie)
Le Burj Al Khazzan à Riyad, réimaginé par le studio Stella Amae dans le cadre d’un concept architectural alliant patrimoine et durabilité. (Photo: fournie)
Le projet mobilise également des talents créatifs internationaux, comme Jouan Studio pour le design sonore et BOA Light Studio pour l’éclairage. (Photo: fournie)
Le projet mobilise également des talents créatifs internationaux, comme Jouan Studio pour le design sonore et BOA Light Studio pour l’éclairage. (Photo: fournie)
La structure deviendrait une façade bioclimatique qui interagit avec l’air, la lumière, le son et l’humidité. (Photo: fournie)
La structure deviendrait une façade bioclimatique qui interagit avec l’air, la lumière, le son et l’humidité. (Photo: fournie)
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  • Le Burj Al Khazzan, château d’eau emblématique de Riyad, pourrait être transformé en espace culturel et écologique en ligne avec la Vision 2030
  • Le projet, porté par le cabinet franco-japonais Stella Amae, mêle architecture najdi, innovations bioclimatiques et expérience sensorielle

RIYAD: Au cœur du parc Al-Watan, dans le quartier historique d’Al-Futah, s’élève une silhouette familière mais méconnue : le Burj Al Khazzan. Ce château d’eau, haut de 61 mètres, construit dans les années 1970 par l’architecte suédois Sune Lindström, a longtemps assuré une fonction essentielle : stocker l’eau d’une capitale en pleine expansion.

Mais aujourd’hui, alors que Riyad redéfinit son urbanisme à l’aune de la Vision 2030 et du programme Green Riyadh, le Burj s’apprête peut-être à entamer une nouvelle vie. Une vie culturelle, écologique, symbolique.

Le projet de transformation, encore au stade conceptuel, a été imaginé par Stella Amae, cabinet d’architecture franco-japonais basé à Paris et Barcelone, suite à une consultation du Public Investment Fund (PIF).

« Le Burj est un objet singulier. Il parle de patrimoine, d’eau, de mémoire collective. On veut en faire un repère vivant, un Arbre de Vie (Tree of Life)», explique Alexandre Stella, co-fondateur du studio.

Le design s’inspire du tronc du dattier, arbre emblématique de la région, et des motifs triangulaires de l’architecture najdi. La structure deviendrait une façade bioclimatique qui interagit avec l’air, la lumière, le son et l’humidité, créant un véritable écosystème sensoriel.

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Le design s’inspire du tronc du dattier et des motifs triangulaires de l’architecture najdi. (Photo: fournie)

« On voulait une peau vivante, qui respire. Elle capterait les sons de la ville, diffuserait une lumière douce, intègrerait des nichoirs pour oiseaux… Ce ne serait pas un monument figé, mais un organisme urbain », ajoute-t-il.

Plus qu’un geste architectural, le projet ambitionne de répondre à un besoin social : créer un lieu de rencontre, de contemplation et de transmission, au cœur d’un quartier déjà riche en institutions culturelles.


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
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  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com